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Guerre en Ukraine : ce documentaire qui déclenche la colère de Kiev


Le documentaire “Russians at War”, qui traite l’invasion de l’Ukraine du point de vue des soldats russes, continue d’alimenter la controverse. Le film, déprogrammé au festival du film de Toronto (TIFF) en raison de “menaces” sera finalement sur les écrans ce mardi 17 septembre dans la plus grande ville canadienne malgré de nouvelles protestations.

Le festival en tant que tel est terminé depuis dimanche soir mais deux séances de ce documentaire qui fait polémique sont prévues mardi au TIFF Lightbox, un centre culturel de la ville, a annoncé le TIFF. Depuis sa présentation à la Mostra de Venise, ce film d’une réalisatrice russo-canadienne donnant la parole à des soldats russes s’est attiré les foudres de personnalités culturelles et politiques ukrainiennes qui y voient de la “propagande russe”.

La semaine dernière, le festival avait annoncé la déprogrammation de ce qui devait être l’avant-première nord-américaine dans une “décision sans précédent”. Mais les organisateurs s’étaient engagés à projeter le film “lorsqu’il sera sûr de le faire”. “La persistance du TIFF à servir de plateforme pour partager la propagande russe est inimaginable. Malgré tous les appels à cesser de blanchir les tueurs et les violeurs russes, ils veulent toujours montrer ce documentaire sous le toit du festival”, a dénoncé Yulia Kovaliv, l’ambassadrice ukrainienne au Canada dans un message sur X. “Nous demandons au conseil d’administration du TIFF d’intervenir”, a-t-elle ajouté.

La chaîne publique TVO, qui a contribué au financement du documentaire, avait annoncé retirer son soutien au film et déclaré qu’elle ne le diffuserait pas. Cela fait suite notamment à des critiques formulées par la vice-Première ministre canadienne Chrystia Freeland. Cette dernière, d’origine ukrainienne par sa mère, s’était opposée dans la semaine à la projection du film, déclarant qu'”il ne pouvait pas y avoir d’équivalence morale dans cette guerre”.

Un “film de propagande”

Le ministère ukrainien de la Culture a déclaré lundi qu’Anastasia Trofimova était désormais “sur la liste des personnes représentant une menace pour la sécurité nationale de l’Ukraine”, notamment en raison de son documentaire. “Ce film de propagande n’aborde pas et ne reconnaît pas les atrocités commises par la Russie pendant son invasion”, lancée en février 2022, a accusé le ministère dans un communiqué. Le documentaire “promeut l’idée […] selon laquelle les Russes sont tout autant victimes que les Ukrainiens, ce qui est inacceptable”, lit-on encore. Elle est la 233e personne à être placée sur cette liste, d’après cette même source.

Le ministre Mykola Totchytsky, cité dans le communiqué, a affirmé que des cas comme celui d’Anastasia Trofimova faisaient partie d’une “guerre d’information plus large lancée par la Russie, qui tente de justifier son agression via la culture et les médias”.




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