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François Bayrou Premier ministre : LFI et les écologistes menacent, le PS réclame la fin du 49.3


Emmanuel Macron a nommé, ce vendredi 13 décembre, François Bayrou Premier ministre, un défi immense pour le président du MoDem et premier allié du président, chargé de dénouer la crise politique majeure ouverte par la dissolution et aggravée par la censure de Michel Barnier.

Cette nomination intervient trois jours après une réunion inédite des dirigeants des partis, hors Rassemblement national et La France insoumise, sous l’égide du chef de l’Etat. Où se sont esquissés les contours d’un “accord de coopération démocratique”, selon la formule de François Bayrou mardi : le gouvernement s’engagerait à ne pas recourir au 49.3 pour imposer ses lois, les opposants à ne pas le censurer, Emmanuel Macron évoquant de son côté son intention de ne pas dissoudre à nouveau l’Assemblée.

En attendant de possibles nouvelles consultations et la composition du gouvernement de François Bayrou, la gauche se divise face à l’identité du nouveau locataire de Matignon, tandis que le RN veut se donner du temps.

LFI votera la censure

La cheffe des députés insoumis Mathilde Panot a annoncé vendredi que sa formation voterait à l’Assemblée nationale la censure de François Bayrou, conformément à ce qu’avait promis LFI en cas de nomination d’un Premier ministre non-issu du Nouveau Front populaire. “Deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre”, a écrit Mathilde Panot sur X. “Nous déposerons une motion de censure”, a ajouté le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, en dénonçant un “bras d’honneur à la démocratie”.

Les Ecologistes menacent, les communistes jugeront “sur pièces”

Côté Ecologistes, le ton est un peu moins assertif, mais la censure est loin d’être exclue pour autant. “On va regarder la teneur de la politique qui se profile. Si c’est pour garder les mêmes aux postes stratégiques, dont Bruno Retailleau à l’Intérieur, si c’est pour ne rien faire sur les retraites, l’écologie et la justice fiscale, je ne vois pas quel autre choix nous aurions que de le censurer”, a indiqué la cheffe du parti, Marine Tondelier. Le député Génération. s Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée, avait indiqué plus tôt dans la journée qu’il voterait “à ce stade bien volontiers” une motion de censure contre le nouveau Premier ministre issu du MoDem.

Le patron du PCF Fabien Roussel ne s’est pas pour sa part prononcé en faveur d’une censure a priori. “Nous jugerons sur pièces”, a expliqué le dirigeant communiste en demandant au nouveau Premier ministre de s’engager à ne pas utiliser le 49.3 (la possibilité de passer une loi sans vote) pour pouvoir bénéficier de la clémence des élus communistes à l’Assemblée au moment du vote d’une motion de censure.

Le PS demande à Bayrou de renoncer au 49.3 en échange d’une non-censure

Ouvert au compromis ces derniers jours tout en réclamant un Premier ministre de gauche, le Parti socialiste a notamment demandé ce vendredi au nouveau Premier ministre de s’engager à renoncer au 49.3 pour pouvoir faire passer une loi sans vote à l’Assemblée, en échange d’une non-censure des députés socialistes.

Le PS demande également dans ce courrier adressé à François Bayrou, et adopté à l’unanimité par le bureau national du parti, “la garantie que (le) gouvernement ne se placera en aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national, ni ne reprendra à son compte son programme xénophobe”. En outre, les socialistes ne “participeront pas” au nouveau gouvernement.

Pas de censure “a priori” du RN

A l’autre bout de l’hémicycle, “il n’y aura pas de censure a priori” du RN, a dit son président Jordan Bardella, même si Marine Le Pen a prévenu qu’un “prolongement du macronisme” avec François Bayrou “ne pourrait mener qu’à l’impasse”.

Le président du RN a reconnu partager un point commun avec le nouveau locataire de Matignon, sur l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives, “l’une des clés […] pour dégager des majorités dans le cadre d’une révision du fonctionnement des élections”.

Mais Jordan Bardella a aussi prévenu : “Emmanuel Macron est un président bunkerisé […] Ce nouveau Premier ministre doit prendre en considération la nouvelle donne politique […] Ce qui suppose donc un dialogue nécessaire avec l’ensemble des forces représentées au Parlement.”





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