A dix jours de l’investiture du nouveau président de Taïwan, Lai Ching-te, la Chine accentue sa pression sur l’île autonome. Le ministère taïwanais de la Défense a annoncé, ce jeudi 9 mai, avoir détecté 23 avions de combat et cinq navires de guerre chinois autour de l’île autonome. Les appareils et bâtiments ont été repérés entre mercredi 6 heures (minuit en France) et jeudi à la même heure, a indiqué Taipei. “Huit des avions ont franchi la ligne médiane” qui coupe en deux le détroit de Taïwan, une étroite voie maritime de 180 kilomètres entre l’île et la Chine continentale.
Dans le même temps, une flotte chinoise de sept navires et cinq embarcations de garde-côtes ont été détectés autour de l’île de Kinmen, une île dépendant de Taïwan très proche de la Chine continentale, ont affirmé les garde-côtes taïwanais. Il s’agit de “la quatrième formation de navires de garde-côtes chinois naviguant dans les eaux de Kinmen” en mai.
Un navire américain “surveillé” par la marine chinoise
Pékin, qui ne reconnaît pas cette ligne, revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire et envoie fréquemment des avions et des navires dans ses alentours. La présence de ces appareils et bâtiments chinois coïncide avec le passage actuel d’un navire de guerre américain, le USS Halsey, à travers le détroit. Le destroyer des Etats-Unis “a procédé à une traversée de routine le 8 mai dans des eaux où les libertés de navigation en haute mer et de survol s’appliquent conformément au droit international”, a communiqué la marine américaine mercredi.
Cette traversée “démontre l’engagement des Etats-Unis à défendre la liberté de navigation pour toutes les nations en tant que principe”, selon la même source qui ajoute : “Aucun membre de la communauté internationale ne doit être intimidé ou contraint d’abandonner ses droits et libertés.”
Le commandement militaire pour l’est de la Chine a indiqué mercredi soir avoir ordonné à ses forces navales et aériennes de “surveiller la traversée du navire américain”. “Les troupes (chinoises) sur place restent en état d’alerte à chaque instant et protègent résolument la souveraineté et la sécurité nationales”, a réagi son porte-parole Li Xi dans un communiqué.
Le nouveau président élu taïwanais, Lai Ching-te, a remporté l’élection présidentielle de janvier en dépit de mises en garde de Pékin selon lesquelles il entraînerait “la guerre et le déclin” de l’île. Lai Ching-te doit être investi le 20 mai. Comme la dirigeante sortante Tsai Ing-wen, il rejette les revendications de Pékin, qui considère Taïwan comme une partie de son territoire à reprendre un jour, par la force si nécessaire.
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