La tension reste vive, samedi 25 mai, en Nouvelle-Calédonie, où la mission de “rétablir l’ordre” fixée par le président Emmanuel Macron se révèle difficile. L’évacuation de touristes français coincés en raison des émeutes a débuté, escortés militairement. Vendredi, le bilan des violences est passé à sept morts.
Les infos à retenir
⇒ De premiers vols militaires ont décollé samedi de Nouméa pour rapatrier les Français de métropole.
⇒ La situation sur l’archipel est toujours “extrêmement fragile” selon le Premier ministre, Gabriel Attal.
⇒ Nouvelles opérations samedi pour démanteler les barrages.
Le rapatriement des touristes français a commencé
Pour les Français de métropole coincés en raison des émeutes, de premiers vols à bord d’appareils militaires ont décollé samedi de l’aérodrome de Magenta à Nouméa, vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
“L’attente était interminable, puisque la réouverture de l’aéroport est repoussée de jour en jour”, a raconté à l’AFP l’une de ces touristes, en référence à l’aéroport international de La Tontouta, fermé depuis le 14 mai.
Situation “extrêmement fragile”
Le bilan des violences est passé vendredi à sept morts, le septième étant un homme de 48 ans dont l’identité n’a pas été communiquée, tué par un policier. Avant cet homicide, dont les circonstances restent à éclaircir, deux gendarmes, dont un touché par un tir accidentel, trois Kanaks (autochtones) et un Caldoche (Calédonien d’origine européenne) avaient été tués. Des images de la télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère, et des photos très commentées sur les réseaux sociaux, montraient le départ samedi matin du cercueil d’un indépendantiste de 19 ans, tué à Nouméa le 15 mai, en bateau vers l’île de Maré, dont il était originaire.
Au surlendemain de la visite d’une journée du chef de l’Etat, les opposants à la réforme électorale restent déterminés à obtenir son retrait définitif. Dans les quartiers où les indépendantistes sont les plus nombreux, reprendre le contrôle des axes de communication et faire cesser les actes de destruction va être un travail très long et complexe.
“C’est bien l’ordre qu’il faut rétablir, et rétablir vite, avant que la situation ne dégénère encore”, a affirmé vendredi le Premier ministre, Gabriel Attal, lors d’une cérémonie d’hommage aux deux gendarmes tués, près de Paris. “La situation aujourd’hui reste extrêmement fragile en Nouvelle-Calédonie, un rien peut la faire vaciller”.
Opérations contre les barrages
Le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a rapporté dans un communiqué samedi des opérations contre les barrages dans sept quartiers de Nouméa, principalement dans le nord de la ville. Entre les quartiers de Ducos et Kaméré, une dizaine de tractopelles s’activent samedi pour déblayer des amas de débris encore en feu, sous l’œil des gendarmes qui sécurisent la zone.
Le Raid intervient le premier pour sécuriser le passage du convoi, sous le bruit incessant des pales d’un hélicoptère qui survole la zone. Des camions et balayeurs ferment la marche pour enlever les débris. La nuit de vendredi à samedi a été encore agitée dans plusieurs quartiers de Nouméa et alentour.
Un collectif indépendantiste dénonce “la forte répression”
“On maintient la résistance dans nos quartiers”, a lancé Christian Tein, le chef de file de la CCAT, collectif indépendantiste qui organise la contestation, lors d’une conférence de presse vendredi. Il dénonçait “la forte répression […] que notre population est en train de subir”.
L’indépendantiste a dit vouloir “desserrer un peu l’étau de manière à ce que le carburant […] et surtout les médicaments” puissent être transportés sans entraves. “C’est notre priorité”, a-t-il assuré.
L’état d’urgence instauré le 16 mai prévaut toujours, avec les mesures qui l’accompagnent : couvre-feu de douze heures quotidiennes, interdiction de rassemblement, de transports d’armes et de vente d’alcool, bannissement de l’application TikTok.
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