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Des chefs-d’œuvre pour le prix d’une Tesla : les arts d’Asie investissent Paris


Du 6 au 13 juin prochain se tiendra, à Paris, la septième édition du Printemps asiatique. Son président, Christophe Hioco, estime qu’au fil du temps cette manifestation a contribué à inscrire la capitale comme l’une des places fortes de ce marché. Tout est fait pour attirer collectionneurs et amateurs tant le programme est alléchant. Seize galeries françaises et étrangères exposeront leurs trésors à la Pagode, ce bâtiment d’inspiration chinoise proche du parc Monceau. Vous y découvrirez, après avoir réservé votre billet sur le site printemps-asiatique-paris.com, des statues de style gréco-bouddhique du Gandhara, des paravents japonais, des bouddhas chinois, des bronzes tibétains, des porcelaines de Chine, de précieuses boîtes en laque et des vases en bronze du Japon, des dieux et apsaras (nymphes célestes) indiens, des visages d’Angkor…

Vous poursuivrez votre déambulation dans les locaux d’une quinzaine de galeries qui exposeront notamment des artistes contemporains comme le sculpteur japonais Kato Gizan, présenté par la galerie Kiyama. Sans oublier le programme chargé de ventes aux enchères d’art asiatique de l’hôtel Drouot, ainsi que de Christie’s, Sotheby’s, Bonhams ou Artcurial.

Ces objets impériaux que les milliardaires se disputent

Certains objets atteignent des prix astronomiques, à la limite du raisonnable. Comme cette peinture sur soie Le Jeu de cartes de l’artiste vietnamien Thang Tran Phenh (1895-1973), de l’Ecole des beaux-arts de Hanoï, vendue 780 000 euros ; cette console chinoise du XVIIIe siècle en laque à décor d’un dragon, cédée pour 524 800 euros, ou ce vase chinois en porcelaine bleu et blanc de la même époque, adjugé 9 millions d’euros. A dire vrai, ces montants très élevés concernent surtout les porcelaines, bronzes, jades et objets de Chine ayant, pour la plupart, une provenance impériale, et que les milliardaires de ce pays se disputent. Depuis quelques années, cette envolée des prix concerne aussi les œuvres des artistes vietnamiens de l’Ecole des beaux-arts de Hanoï, fondée en 1924 par le Français Victor Tardieu et l’artiste vietnamien Nguyen Nam Son. Là encore, les riches Indochinois s’arrachent à prix d’or les œuvres de Vu Cao Dam, Thang Tran Phenh, Mai-Thu et Lé Phô, qui ont fait l’essentiel de leur carrière en France.

Des chefs-d’œuvre pour le prix d’une Tesla

Les arts des autres pays sont bien plus abordables. Il en est ainsi du Japon. On peut acheter des netsuke (boutons fermoirs du costume traditionnel) ou des inros (petites boîtes suspendues à la ceinture) de très belle facture et des estampes aux beaux coloris pour moins de 2 000 euros, des porcelaines de Nabeshima étant accessibles à partir de 1 000 euros. On peut même acquérir des chefs-d’œuvre dignes du musée Guimet pour le prix d’une Tesla. C’est ainsi qu’un amateur a emporté un bouddha Amida en bois laqué et doré de période Kamakura (1185-1333) pour 40 950 euros. On retrouve cette gamme de prix pour les productions artistiques de l’Inde, du Pakistan, de l’Afghanistan, du Siam, du Laos, du Cambodge, de la Birmanie ou du Tibet, même si certaines pièces exceptionnelles peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros comme ce bouddha sino-tibétain d’époque Ming (XIVe-XVIIe siècle) vendu 287 200 euros. On peut aussi s’intéresser aux arts de certains pays longtemps négligés comme l’Indonésie ou les Philippines.

Evitez impérativement les sites Internet généralistes. Non seulement les faux y pullulent mais c’est également par ce biais que sont vendus les objets volés issus de pillages et de trafics divers consécutifs aux conflits agitant certaines régions. Il convient de passer par des marchands ayant pignon sur rue ou par des maisons de ventes qui sont tenus de s’assurer de l’authenticité et de la provenance des œuvres qu’ils proposent.

Enfin, si vous n’avez pas l’âme d’un collectionneur mais que vous détenez des objets de vos aïeuls dont vous ne savez que faire, vendez-les. C’est ainsi que de nombreux vendeurs ont confié à Charlotte Aguttes-Reynier de la maison de ventes Aguttes, grande spécialiste des artistes d’Asie, des œuvres sur soie des peintres de l’Ecole de Hanoï. Ils ont empoché, à leur grande surprise, de très jolies sommes.




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