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Frappe meurtrière à Rafah : “accident tragique”, enquête… Israël répond aux condamnations


Un “accident tragique”. C’est par ces mots que Benyamin Netanyahou a qualifié ce lundi 27 mai les événements de la veille au soir, près de Rafah. Une frappe aérienne israélienne a provoqué un incendie dans un camp de déplacés du sud de la bande de Gaza, entraînant, selon le ministère de la Santé du Hamas, la mort d’au moins 45 personnes et 249 autres blessés.

“A Rafah, nous avons évacué un million de résidents qui ne sont pas impliqués et, malgré tous les efforts déployés, un accident tragique s’est produit hier. Nous enquêtons sur ce qui s’est passé et nous en tirerons les conclusions”, a ainsi déclaré Benyamin Netanyahou devant le Parlement israélien. Tout en pointant du doigt le Hamas : “Pour nous, c’est une tragédie, pour le Hamas, c’est une stratégie”, a-t-il ajouté.

Une enquête ouverte par l’armée israélienne

Ces déclarations vont dans le sens du discours de l’exécutif israélien, qui avait en début de journée déjà commencé à infléchir ses déclarations officielles, tout en justifiant de la légitimité de cette frappe. Selon le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Hyman, la frappe visait ainsi deux membres du Hamas responsables de “nombreuses attaques en Judée et Samarie”, termes bibliques juifs pour désigner la Cisjordanie occupée. “Ils étaient couverts de sang israélien”, a-t-il dénoncé. “D’après les premiers éléments, un incendie s’est déclaré après l’attaque. Ces ‘terroristes’ se cachaient en sous-sol”, a déclaré Avi Hyman lors d’un point presse.

“Nous examinons la question. C’était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d’affreux”, avait également ajouté le porte-parole du gouvernement israélien, en affirmant par ailleurs qu’Israël cherchait à “limiter les pertes civiles”.

L’armée israélienne, de son côté, a annoncé ce lundi enquêter sur cet événement. “Avant la frappe, un certain nombre de mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués pendant la frappe, notamment l’usage de surveillance aérienne, le recours à des ‘munitions précises’ par l’armée de l’air israélienne, et des informations de renseignement complémentaires”, a déclaré Tsahal dans un communiqué.

De vives condamnations internationales

Quelques jours seulement après la décision de la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, appelant Israël à arrêter “immédiatement” son opération à Rafah, cette nouvelle attaque a provoqué de vives condamnations de la communauté internationale. L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a “condamné les frappes israéliennes” et réclamé une enquête “complète et transparente”, tandis que le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Volker Türk, s’est quant à lui dit “horrifié”. De son côté, Emmanuel Macron s’est dit “indigné par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés à Rafah”, appelant à un “cessez-le-feu immédiat”.

Toujours face au Parlement israélien ce lundi, Benyamin Netanyahou a fustigé les pressions, venant “de chez nous comme de l’étranger”, exercées selon lui contre son gouvernement depuis le début de la guerre contre le Hamas. “Ils nous ont mis la pression : ‘N’entrez pas à Gaza’, et nous y sommes entrés ! ‘N’entrez pas à Chifa’ (du nom du plus grand hôpital du territoire palestinien, NDLR), et nous y sommes entrés ! ‘N’entrez pas à Rafah !’ et nous y sommes rentrés !”, a-t-il lancé devant des familles d’otages retenus dans la bande de Gaza, qui étaient installées dans l’espace réservé au public et le huaient.

“Je n’abandonne pas et je n’abandonnerai pas ! Je résiste aux pressions nationales et internationales”, a-t-il poursuivi, faisant notamment écho aux critiques de l’opposition israélienne, dont certains membres réclament sa démission.




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