Les rebelles houthis ont menacé d’intensifier leurs attaques contre les navires au large du Yémen, après les frappes meurtrières des forces américaines et britanniques contre leurs positions. “L’agression américano-britannique ne nous dissuadera pas de poursuivre nos opérations militaires en faveur de la Palestine. Nous répondrons à l’escalade par l’escalade”, a affirmé Mohammed Al-Bukhaiti, un membre du bureau politique du mouvement, sur son compte X ce vendredi 31 mai.
Les forces des deux pays occidentaux ont en effet mené, dans la nuit de jeudi à vendredi, des frappes aériennes au Yémen contre des positions des rebelles houthis. Ces attaques ont fait au moins 16 morts et 35 blessés, selon la chaîne de télévision des houthis. Les frappes conjointes ont visé 13 sites des Houthis, afin de prévenir de futures attaques de ces rebelles soutenus par l’Iran en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, a affirmé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
“Les forces britanniques ont participé à une opération conjointe avec les forces américaines visant à miner les capacités militaires des Houthis qui continuent de mener des attaques contre le transport maritime international” au large du Yémen, avait auparavant indiqué le ministère de la Défense dans un bref communiqué. Des renseignements, rapportés par l’AFP, ont “confirmé” que deux sites dans la ville côtière de Hodeida (ouest) étaient impliqués dans des attaques contre le trafic maritime, avec des maisons qui servaient de poste de pilotage de drones et de lieux pour entreposer des appareils volants de longue portée, selon la même source.
Fortes explosions
Un autre site situé au sud de la ville servait aussi à mener des attaques de drones contre le trafic maritime international, selon cette source. La chaîne de télévision al-Massira, contrôlée par les rebelles, n’a pas précisé si les victimes des frappes étaient des civils ou des combattants houthis. Elle a diffusé des images d’hommes blessés, selon elle, lors d’une frappe sur un bâtiment de la station de radio de Hodeida, et d’autres recevant des soins à l’hôpital. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité de ces vidéos ou le bilan annoncé.
Un employé dans l’un des hôpitaux de la ville a raconté à l’AFP, sous couvert d’anonymat, avoir reçu des victimes, dont “la plupart” étaient des militaires, sans être en mesure de fournir un bilan précis. Les frappes ont été entendues dans la nuit notamment par des témoins dans plusieurs secteurs contrôlés par les rebelles. Des journalistes de l’AFP ont entendu dans la nuit de fortes explosions à Hodeidah mais aussi dans la capitale Sanaa. Selon la chaîne al-Massira, des frappes ont aussi visé des infrastructures de télécommunications à Taëz.
Des navires frappés
Depuis novembre, les Houthis ont mené des dizaines d’attaques contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden en disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël est en guerre depuis près de huit mois contre le mouvement islamiste palestiniens Hamas. Ce dernier, les rebelles yéménites houthis et le mouvement islamiste libanais Hezbollah font partie de “l’axe de la résistance”, un regroupement de mouvements armés hostiles à Israël et aux Etats-Unis, soutenu par l’Iran.
Les Etats-Unis, proche allié d’Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale pour protéger la navigation dans cette zone stratégique et lancé en janvier, avec l’aide du Royaume-Uni, des premières frappes au Yémen. Mais elles n’ont pas dissuadé les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays et disent viser désormais aussi les navires américains et britanniques.
Mercredi, ils avaient revendiqué l’attaque d’un vraquier et de plusieurs autres navires au large du Yémen, affirmant qu’il s’agissait d’une réponse aux frappes israéliennes sur Rafah, ville palestinienne devenue l’épicentre de la guerre dans la bande de Gaza. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient avait indiqué plus tôt qu’un navire grec avait été endommagé par des missiles tirés par les Houthis.
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