Au moins vingt-six personnes auraient été tuées et des dizaines d’autres blessées, vendredi 7 juin, par plusieurs frappes ukrainiennes sur des zones contrôlées par la Russie, dans l’est et le sud de l’Ukraine, ont assuré les autorités d’occupation, selon l’agence russe TASS – aucune source indépendante n’a encore été en mesure de vérifier l’information. Moscou a immédiatement dénoncé un acte “ignoble”. Les troupes de Vladimir Poutine grignotent du terrain depuis des mois dans le Donbass face à une armée ukrainienne en manque d’hommes et de munitions, et se sont emparées de plusieurs localités dans la région de Kharkiv (nord-est), après une offensive lancée le 10 mai dernier.
Les infos à retenir
⇒ Ukraine : le nombre de civils tués en hausse depuis le début de l’offensive russe à Kharkiv, selon l’ONU
⇒ Thales va fournir un deuxième système de défense aérienne à l’Ukraine
⇒ Macron veut “finaliser” une coalition pour envoyer des instructeurs en Ukraine
Moscou dit avoir repoussé une attaque de drones ukrainiens dans le Caucase
La Russie a affirmé avoir repoussé ce samedi une attaque de drones ukrainiens visant un aérodrome militaire en Ossétie du Nord, la première contre cette région située à plus de 1 000 kilomètres de la frontière ukrainienne. “Trois drones aériens ont été abattus par les systèmes de défense anti-aérienne à Mozdok”, grande ville d’Ossétie du Nord, dans le Caucase russe, a indiqué sur Telegram le dirigeant régional, Sergueï Meniaïlo. “Selon de premières informations, les drones sont venus du côté de l’Ukraine”, a-t-il précisé.
L’attaque “avait pour cible un aérodrome militaire” local, selon Sergueï Meniaïlo, qui a fait état de “petits dégâts et incendies”. Le ministère russe de la Défense a indiqué dans un communiqué avoir repoussé une attaque de drone en Ossétie du Nord, sans plus de détails.
A Kiev, une source du renseignement militaire a confirmé à l’AFP que “l’attaque d’aujourd’hui sur l’aérodrome en Ossétie du Nord est une opération spéciale du GUR”, le département du renseignement militaire ukrainien. Cette structure au sein du ministère de la Défense ukrainien est réputée pour ses opérations audacieuses en profondeur de la Russie et des territoires ukrainiens qu’elle contrôle.
Ukraine : 26 morts dans des frappes menées par Kiev, selon les Russes
Au moins 26 personnes auraient été tuées et des dizaines d’autres blessées, vendredi 7 juin, dans plusieurs frappes ukrainiennes sur des zones contrôlées par la Russie dans l’est et le sud de l’Ukraine, ont indiqué les autorités d’occupation, selon l’agence russe TASS – aucune source indépendante n’a encore été en mesure de vérifier l’information. Une double frappe aurait notamment visé le village de Sadové, dans la région méridionale de Kherson, partiellement occupé par la Russie.
Selon Vladimir Saldo, à la tête de l’occupation russe de la région, une bombe aérienne aurait détruit un magasin “avec un nombre important de visiteurs et d’employés” dans ce village, avant qu’un missile HIMARS ne frappe la zone, tuant 22 personnes et en blessant 15 autres. “Après le premier tir, les habitants des maisons voisines sont sortis en courant pour aider les victimes, mais peu de temps après, un missile HIMARS est arrivé”, a indiqué Vladimir Saldo dans les médias russes. Il a dénoncé un “meurtre ignoble de civils” rendu possible par les livraisons d’armes occidentales à Kiev, et une double frappe destinée à “faire le plus de victimes”.
Fatal mois de mai pour les civils en Ukraine, selon l’ONU
Au moins 174 civils ont été tués et 690 blessés en Ukraine en mai, soit le nombre mensuel de victimes civiles le plus élevé que la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine (HRMMU) ait recensé depuis juin 2023. Le nombre de civils tués représente une augmentation de 31 % par rapport à avril 2024. La hausse du nombre de victimes civiles est principalement due aux attaques dans la région de Kharkiv depuis le 10 mai, liées à une offensive terrestre lancée par les forces armées russes. Les attaques dans cette région ont causé 53 % du total des victimes civiles en mai.
Thales va fournir un deuxième système de défense aérienne à l’Ukraine
Le groupe technologique Thales a annoncé, vendredi 7 juin, l’achat par le ministère de la Défense ukrainien d’un deuxième système complet de défense aérienne pour “contribuer à la protection de son territoire” face à l’armée russe. “Après la fourniture d’un premier système de défense aérienne à l’Ukraine en 2023, dont les performances sur le champ de bataille sont reconnues, le ministère de la Défense ukrainien acquiert un deuxième système” dans le cadre d’un contrat signé “sous l’égide du ministère des Armées français”, a précisé Thales dans un communiqué.
Macron veut “finaliser” une coalition pour envoyer des instructeurs en Ukraine
Le président français Emmanuel Macron a assuré, vendredi 7 juin, au côté de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, vouloir “finaliser une coalition” de pays prêts à envoyer des instructeurs militaires en Ukraine et confirmé le début prochain de la formation de pilotes ukrainiens sur des chasseurs Mirage 2000-5 français.
“Plusieurs de nos partenaires ont déjà donné leur accord” et “nous allons utiliser les jours à venir pour finaliser une coalition”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’Elysée, jugeant “légitime” cette demande de l’Ukraine. Les Ukrainiens ont exprimé de “manière explicite les besoins pour une raison simple”, ils sont en train de “mobiliser très fortement” et vont avoir à “former des dizaines de milliers de soldats”, ce qui est “plus pratique sur le sol ukrainien”, a souligné le président français.
La Russie place en détention un Français soupçonné de collecter des informations militaires
Un tribunal de Moscou a placé vendredi en détention provisoire un Français, Laurent Vinatier, collaborateur d’une ONG suisse de règlement des conflits, arrêté la veille et accusé de collecter des renseignements sur l’armée russe. Cette affaire tombe en pleine aggravation des tensions entre Moscou et Paris : la Russie est soupçonnée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation en France, tandis que la France se voit reprocher son soutien croissant à l’Ukraine.
Le président Emmanuel Macron a appelé vendredi la Russie à libérer sans délai Laurent Vinatier, estimant que “les éléments de propagande qui ont été donnés sur lui (par Moscou) ne correspondent pas à la réalité”. Le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a ordonné, à la demande des enquêteurs, le placement en détention de Laurent Vinatier, 47 ans, au moins jusqu’au 5 août, en vue d’un éventuel procès, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le G7 travaille à un accord sur les actifs russes pour aider l’Ukraine
Les dirigeants du G7 espèrent parvenir à un accord sur l’utilisation des actifs russes gelés pour aider l’Ukraine lors du sommet de la semaine prochaine en Italie, mais il n’y a pas encore de consensus pour l’instant, ont indiqué des sources diplomatiques vendredi. Le président américain Joe Biden et les dirigeants des autres démocraties riches du groupe des Sept (Allemagne, Canada, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) se réunissent du 13 au 15 juin dans les Pouilles, dans le sud de l’Italie.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, y participera pour demander une aide accrue de la part des alliés occidentaux, avant de se rendre à un sommet sur la paix en Suisse. Les dirigeants du G7 espèrent parvenir à un accord sur l’utilisation des intérêts provenant des avoirs russes gelés par les pays occidentaux pour fournir à l’Ukraine un soutien budgétaire et l’aider à reconstruire le pays.
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