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Libération de quatre otages à Gaza : récit de la “complexe” opération “Graines d’été”


Samedi 8 juin, les Israéliens ont poussé un soupir de soulagement. Dans la plus grande discrétion, les forces de l’armée israélienne a organisé la libération de quatre otages lors d’une opération militaire “difficile” près du marché de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Il s’agit de Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 22 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans, tous les quatre “enlevés” par le Hamas le 7 octobre sur le site du festival de musique electro Nova, et récupérés en vie.

Initialement baptisée “Graines d’été”, la mission a été renommée “Opération Arnon” en hommage à l’inspecteur en chef de l’unité, Yamam Arnon Zamora, qui a succombé à ses blessures pendant l’assaut. Selon le quotidien The Times of Israel, cette mission “audacieuse” et “complexe” a nécessité des semaines de préparation, le temps de recueillir des informations et d’organiser le sauvetage des captifs sans risquer leur vie.

Selon l’un des responsables israéliens de la Défense, cité dans le quotidien américain New York Times, les services de renseignements avaient appris que Noa Argamani était détenue dans un bâtiment près du marché de Nuseirat. D’autres indications reçues ultérieurement assuraient que trois autres otages se trouvaient dans un autre immeuble de la même section, a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole militaire israélien. Le militaire a également confirmé que les soldats israéliens s’étaient entraînés intensivement sur la base de modèles de bâtiments où les otages étaient détenus. À noter que les forces spéciales israéliennes, soutenues par Tsahal, les renseignements et l’armée de l’air étaient mobilisés sur cette opération.

Deux opérations simultanées

Le feu vert de la mission a été donné par Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée, et Ronen Bar, directeur du service de renseignement israélien Shin Bet. Les forces de l’Etat hébreu ont donc lancé les deux opérations – une pour chaque “groupe” d’otages – simultanément, de jour, a poursuivi Daniel Hagari. Objectif : tenter de surprendre le Hamas, en prenant le pari que le groupe armé s’attendait davantage à ce qu’une telle opération se déroule de nuit. Toujours selon Daniel Hagari, le raid a débuté dans les deux bâtiments où les otages se trouvaient, dans des pièces verrouillées et entourés de gardes armés.

“Nous les avons surpris dans le bâtiment où se trouvait Noa”, a rembobiné Daniel Hagari. Au même moment, l’autre groupe d’assaut israélien s’est retrouvé sous les tirs dans le second immeuble, un échange de tirs blessant le policier Yamam Arnon Zamora. Une fois sécurisés, les otages ont été transportés en voiture vers deux hélicoptères en attente. L’un transportait Noa Argamani et les officiers des forces spéciales. Le second avait à son bord les trois captifs restants et le commandant de police blessé, qui mourra plus tard des suites de ses blessures.

Quelques jours auparavant, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et Yoav Gallan, son ministre israélien de la Défense, avaient rencontré de hauts responsables de la Défense pour discuter des risques de l’opération et des scénarios possibles.

Dans les colonnes du The New York Times, plusieurs responsables américains et israéliens ont affirmé que les États-Unis avaient fourni des renseignements concernant le sauvetage des otages. Cependant, Washington nie le fait que le quai d’aide de Gaza – utilisé pour livrer de l’aide humanitaire – ait servi dans cette opération. De son côté, Tsahal dément également avoir emprunté des camions d’aide humanitaire pour la mission de libération d’otages. Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, s’est félicité du retour de quatre otages et a déclaré que le Hamas est “la seule chose qui fait obstacle à un accord de cessez-le-feu”.

Cette opération était décisive pour l’armée israélienne qui n’a réussi à sauver que sept otages vivants au cours de trois opérations militaires distinctes, avec environ 120 captifs restants à Gaza. “Les Israéliens, qui entrent dans le neuvième mois d’une guerre semblant s’être transformée en bourbier militaire, en impasse diplomatique et en objet de condamnation mondiale, ont finalement eu des raisons de se réjouir samedi. Et ils n’ont pas manqué de le faire”, constate le Washington Post, repris par Courrier international.

De son côté, le Jerusalem Post, quotidien israélien classé à droite, renchérit : “Cette opération héroïque fait souffler un vent d’air frais sur Tsahal et la population israélienne.” Mais le quotidien israélien Haaretz est moins élogieux avec un article publié ce dimanche 9 juin et titré : “Malheureusement pour les Israéliens, Netanyahou ne se présente que lorsqu’il y a de bonnes nouvelles”.

“Un massacre de civils”

Alors que les Israéliens célébraient leur victoire, l’Union européenne a condamné ce qu’elle a qualifié d’informations “effroyables” faisant état d’un massacre de civils palestiniens. Le ministre des Affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, a condamné le “bain de sang” et le “massacre de civils” lors du sauvetage des otages.

Au cours de cette opération, au moins 274 Palestiniens sont morts et 698 personnes ont été blessées affirme le gouvernement gazaoui dirigé par le Hamas. Par ailleurs, l’hôpital voisin d’Al-Aqsa a recensé au moins 94 décès palestiniens. Des chiffres à prendre avec précaution, car l’’AFP n’était pas en mesure de vérifier ce bilan de manière indépendante. Dans son communiqué, le mouvement islamiste palestinien ne mentionne pas les otages.





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