Officiellement, il n’existe pas d’accords entre Les Républicains (LR) et la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI) en vue des élections législatives anticipées. Mais alors que les candidatures dans les 577 circonscriptions doivent être déposées ce dimanche avant 18 heures, des alliances ou des “pactes de non-agression” se créent localement, afin de ne pas présenter de candidats les uns contre les autres. Sont-ils le prélude à un accord de plus grande ampleur ?
En aucun cas selon le président LR du Sénat, Gérard Larcher. “Je démens formellement les rumeurs inacceptables et fantasques qui circulent. Il n’y a eu ni rendez-vous secret ni arrangement de sous-main. Je n’ai pas rencontré Emmanuel Macron depuis le 7 mars en dehors des cérémonies officielles”, a-t-il expliqué sur X, en réponse à certains bruits faisant état d’une entente avec le président.
La direction des Républicains, qui a vécu une semaine plus que chaotique, confirme. “Aucun accord d’appareil n’engage Les Républicains”, écrit-elle sur X. “Notre ligne a été fixée dès le départ : l’indépendance, dans la constance des combats de la famille politique de la droite”. Ces accords locaux sont largement condamnés à droite. D’un côté, par Éric Ciotti, président contesté de LR et partisan d’une alliance avec le Rassemblement national (RN). De l’autre, par la direction anti-Ciotti de LR, qui promet une ligne d’”indépendance”.
???? Aucun accord d’appareil n’engage Les Républicains.
Notre ligne a été fixée dès le départ : l’indépendance, dans la constance des combats de la famille politique de la droite. C’est notre devoir envers les Français qui ne se résignent pas au déclin du pays, et à…
— les Républicains (@lesRepublicains) June 14, 2024
Premier accord dans les Hauts-de-Seine
Néanmoins, un accord a été confirmé dans les Hauts-de-Seine, vendredi 14 juin. Un communiqué a été publié, signé par le Premier ministre Gabriel Attal, le président de la fédération LR du département, Philippe Juvin, le président de l’UDI, Hervé Marseille, les responsables départementales du Modem, Isabelle Florennes, et d’Horizons, Isabelle de Crécy, ainsi que le président du département, Georges Siffredi. “Nous avons décidé, pour faire barrage aux extrêmes de droite comme de gauche, de créer un arc républicain dans notre département des Hauts-de-Seine qui lie ‘Ensemble pour la République’ (bannière de la majorité, NDLR), les Républicains 92 et le président du département”, écrivent les signataires.
Un pacte similaire a été signé en Loire-Atlantique et à Marseille, où la présidente DVD de la métropole, Martine Vassal, a annoncé son soutien à la secrétaire d’Etat à la ville, Sabrina Agresti-Roubache. “Il y a, au niveau local, des élus locaux qui se retrouvent”, a fait valoir Gabriel Attal, candidat à sa réélection comme député des Hauts-de-Seine. “Je sais qu’autour de ma candidature aux législatives, j’ai tout à la fois des élus ou anciens élus de gauche socialiste qui me soutiennent, de même des élus ou anciens élus LR qui me soutiennent”, a-t-il insisté, estimant que “c’est aussi ce qui se passe dans beaucoup de territoires”.
Néanmoins, un communiqué du parti de droite publié vendredi après-midi est venu contredire le Premier ministre. Neuf candidats LR ont ainsi été investis dans le département, dont un face à Gabriel Attal. Face à la sortante Renaissance, Constance Le Grip, les Républicains ont même annoncé investir leur secrétaire général délégué, Geoffroy Didier.
Voie libre pour Aurore Berger, Prisca Thévenot et Stéphane Séjourné ?
La ministre déléguée chargée du renouveau démocratique, Prisca Thévenot, candidate dans les Hauts-de-Seine, devrait cependant bénéficier du même accord départemental, tout comme Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, candidat à Boulogne-Billancourt.
Selon nos confrères du journal Libération, des discussions autour de possibles ralliements ont également eu lieu pour les Yvelines, notamment dans la circonscription actuellement détenue par la ministre déléguée à l’Égalité femmes hommes, Aurore Bergé, et dans celle du député Renaissance Karl Olive. Une information toutefois démentie par un post sur X par Les Républicains, qui annonce investir Gaël Barbotin.
Si une partie des Républicains n’assume pas de pactiser avec le parti de l’exécutif pour les élections du 30 juin et du 7 juillet, d’autres, sous le commandement d’Éric Ciotti, assument des accords avec le Rassemblement national. Jordan Bardella, qui mène la campagne du Rassemblement national (RN), a annoncé qu’il y aurait “un candidat commun” avec Les Républicains qui auront suivi Éric Ciotti “dans 70 circonscriptions”. En outre, la demande d’Éric Ciotti d’interdire, pour ceux qui ne l’ont pas suivi, l’utilisation des logos et marques appartenant à l’association Les Républicains, n’est pas encore tranchée.
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