Les pharmaciens vont pouvoir désormais délivrer directement des médicaments en cas de test positif pour l’angine bactérienne ou la cystite dans certaines conditions, après la parution ce mardi 18 juin d’un décret au Journal officiel.
Les premières délivrances directes en officine pourraient intervenir “d’ici 15 jours”, le temps que les premiers pharmaciens fassent les formations en ligne nécessaire pour pouvoir procéder à cette délivrance directe, a indiqué à l’AFP Philippe Besset, le président de la FSPF (fédération des pharmaciens de France).
Le décret applique une disposition de la loi de financement de la Sécurité sociale 2024. La délivrance directe, sans ordonnance médicale, est possible pour les patients de plus de 10 ans en cas de test positif à l’angine bactérienne, et pour les femmes de 16 à 65 ans, non fébriles, pour la cystite. Le pharmacien est rémunéré 10 euros en cas de test négatif, et 15 euros en cas de test positif.
Alléger la tâche des médecins
Cette délivrance directe par les pharmaciens s’inscrit dans les efforts actuels pour alléger la tâche des médecins, dans un contexte de désertification médicale. D’autres décrets allant dans le sens d’un plus grand partage des tâches avec les médecins sont attendus par les professionnels de santé, qui espèrent les voir paraître avant les élections législatives et le changement de gouvernement.
Les infirmières de pratique avancée (IPA) attendent le décret qui va permettre aux patients de prendre rendez-vous directement avec elles, sans ordonnance médicale. Cet accès direct, prévu par la loi Rist de mai 2023, ne sera toutefois possible que pour celles exerçant dans certaines structures collectives comme les établissements de santé, en centres de santé ou en maisons de santé.
Les infirmières attendent également un décret qui leur donnera plus d’autonomie dans la prise en charge des plaies. Les kinés espèrent eux la publication d’un décret leur permettant d’expérimenter l’accès direct dans 13 départements, lorsqu’ils font partie d’une CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé), une mesure promise par le Premier ministre Gabriel Attal. Ils attendent aussi un décret leur permettant de prescrire certains produits de santé, dont certains antalgiques et anti-inflammatoires.
Source