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Mélenchon Premier ministre ? Le leader de la France insoumise remet une pièce dans la machine


A une semaine du premier tour des législatives anticipées, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a déclaré que si le parti d’extrême droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée, il sera le Premier ministre “de tous les Français sans aucune distinction”, dans un entretien mis en ligne samedi par le JDD. Pour la formation de son gouvernement “d’union nationale” qu’il entend constituer, l’eurodéputé assure qu’il sera composé “de personnes issues du Rassemblement national ainsi que d’autres mouvements politiques”, précisant que le patron de LR Éric Ciotti, qui a conclu une alliance avec le RN, y aura “sa place”.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a redit, samedi, qu’il pourrait tout à fait être le prochain premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire (NFP), alors que plusieurs personnalités de l’alliance de gauche ont exprimé leur opposition à le voir arriver à Matignon, comme Raphaël Glucksmann, Valérie Rabault et Aurélien Rousseau.

Les infos à retenir

⇒ Mélenchon se dit “bien évidemment” prêt à être Premier ministre

⇒ Jordan Bardella affirme qu’il sera le Premier ministre de “tous les Français”

⇒ Des militants dénoncent plusieurs agressions d’individus d’extrême droite lors de tractages

Mélenchon “bien évidemment” prêt à devenir Premier ministre

Le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a affirmé samedi qu’il était “bien évidemment” prêt à devenir Premier ministre si l’alliance de gauche l’emportait aux législatives, malgré les réticences de plusieurs voix dans son camp. “J’ai l’intention de gouverner ce pays”, a-t-il déclaré sur France 5, en revenant sur la nécessaire unité à gauche qui impose que ce ne soit “pas le foutoir, pas le bazar, pas l’Assemblée générale permanente, le pia-pia des gauchistes qui passent leur temps à s’engueuler entre eux”.

Mélenchon a par ailleurs estimé que les élections européennes avaient tranché en sa faveur sa “divergence” idéologique avec François Ruffin, qu’il considère être sur une ligne “social-démocrate”. Ce dernier a, selon le leader LFI, “pris la responsabilité d’une rupture” en protestant vivement contre la décision de ne pas réinvestir d’autres élus sortants aux voix discordantes, comme Raquel Garrido et Alexis Corbière.

Interrogé enfin sur les soupçons d’antisémitisme qui pèsent sur son parti, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau vivement réagi, considérant être tombé dans un “traquenard” : “Ce n’est pas une interview, c’est un procès”, a-t-il jugé. “Je n’ai rien à voir avec le racisme, je n’ai rien à voir avec l’antisémitisme, ça suffit maintenant, tout cela est un prétexte pour dire que La France insoumise est une organisation antisémite, de manière à favoriser le vote Rassemblement national”, a-t-il encore déclaré.

Bardella promet d’être le Premier ministre de “tous les Français”

Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, promet d’être le Premier ministre “de tous les Français sans aucune distinction” si le Rassemblement national obtient la majorité absolue aux législatives, dans un entretien mis en ligne samedi sur le site du JDD. Bardella, qui réitère qu’il n’acceptera Matignon que si son parti obtient la majorité absolue, s’engage à “respecter tous les Français, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent” et assure ne pas avoir “l’intention de brutaliser le débat démocratique”.

Pour la formation de son gouvernement “d’union nationale” qu’il entend constituer, celui dont le parti caracole en tête des sondages assure qu’il sera composé “de personnes issues du Rassemblement national ainsi que d’autres mouvements politiques”, précisant que le patron de LR Éric Ciotti, qui a conclu une alliance avec le RN, y aura “sa place”. Dans un entretien accordé à la Voix du Nord, Marine Le Pen va plus loin et n’écarte pas que des personnalités de gauche fassent partie de l’exécutif : “Oui, car il y a des cadres de ces mouvements-là qui font le même chemin que leurs électeurs”, affirme-t-elle.

Plusieurs agressions de militants de gauche qui dénoncent l’extrême droite

Plusieurs militants de gauche ont fait état, samedi, d’agressions attribuées à des individus d’extrême droite, une plainte étant notamment déposée en Gironde, ont annoncé des candidats du Nouveau Front populaire dans des communiqués, à huit jours des législatives. Un homme portant des tracts du Nouveau Front populaire a ainsi déclaré avoir reçu “un coup de tête au niveau de la bouche” par un homme affirmant “supporter (Jordan) Bardella”, vendredi soir à Bordeaux, selon une plainte contre X déposée samedi et que l’AFP a pu consulter. D’après ce même témoignage, son agresseur aurait aussi dit “on va vous écraser”.

La candidate écologiste sur cette 1re circonscription de Gironde, Céline Papin, qui est l’ex-conjointe de la victime, a dénoncé samedi auprès de l’AFP “une libération de la violence avec l’envolée des scores du Rassemblement national”. La députée écologiste sortante des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebahi, a également assuré dans un communiqué que des “militants” du Rassemblement national avaient “insulté et menacé une militante du Nouveau Front populaire, âgée”, samedi à Nanterre, affirmant qu’une plainte serait déposée.

Pour Marine Le Pen, les propos tenus par un couple d’électeurs RN dans l’émission “Envoyé Spécial” ne sont pas racistes

Le parquet de Montargis a annoncé, vendredi, l’ouverture d’une enquête après avoir pris connaissance de “propos discriminatoires” dans une émission d’Envoyé spécial diffusé la veille. L’extrait du reportage montre un couple blanc de sympathisants du Rassemblement national couvrir de propos racistes leur voisine, Divine Kinkela, une aide-soignante noire. Cette dernière témoigne subir les cris de singe et des insultes comme “bonobo”, avant que ses voisins, dont le jardin est orné d’une affiche et de casquettes de campagne du RN, ne l’insultent devant les journalistes. La femme du couple de voisins travaillant au tribunal judiciaire de Montargis, le procureur a immédiatement demandé que cette enquête soit instruite par le parquet d’Orléans.

Interviewée par La Voix du Nord au sujet de cette séquence, dans un article paru samedi soir, Marine Le Pen s’est attaquée à l’émission diffusée sur France 2, estimant qu’”Envoyé spécial” est une émission “ultra-politisée à l’extrême gauche”. “Pourquoi les médias ne signalent-ils pas que cette dame, en conflit manifeste de voisinage avec ses voisins, est militante communiste et, sur les réseaux sociaux, porte des convictions suprémacistes panafricaines ?”, ajoute l’ex-députée d’extrême droite, candidate à sa réélection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Une accusation qui semble se fonder sur l’argumentaire d’un article de Boulevard Voltaire, note le quotidien régional, en référence à un article sur le sujet publié par le site d’extrême droite.

Marine Le Pen estime ensuite que les propos tenus par le couple ne sont pas racistes, quelques heures après que le parquet de Montargis a estimé, dans un communiqué, qu’au regard de la loi “les paroles et comportements constatés pouv [ait] revêtir les qualifications pénales d’injures publiques et non publiques à caractère racial, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère racial”. “La question est de savoir si “va dans ta niche” n’est pas une expression populaire de gens qui se détestent. Est-ce que c’est raciste ? Moi-même, je peux le dire à l’égard de mes amis ! C’est vous qui tirez la conclusion que c’est raciste du fait de la couleur de peau de la victime. Ça, c’est scandaleux”, avance Le Pen.





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