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Russie : ce plan démesuré pour développer le tourisme balnéaire en Ukraine occupée


Un plan secret de la Russie pour transformer la côte sud-est de l’Ukraine… En une série de stations balnéaires, d’ici à 2030. Les détails de ce projet ont été dévoilés dans des médias russes pro-régime, carte à l’appui, jeudi 20 juin. Plages à perte de vue, centres de sports nautiques ou de bien-être, logements “éco-responsables” et “zones naturelles” abritant des fermes d’autruches, ou encore un programme d’élevage d’esturgeons dédiés à la pêche de loisir… Le tout sur les littoraux de la mer d’Azov bordant l’Ukraine, du nord de la Crimée au sud du Donbass. Une nouvelle preuve de la volonté de Moscou d’occuper sur le long terme ces territoires ukrainiens.

La Russie a ainsi pour ambition de construire 20 nouvelles stations balnéaires, dans et autour des villes de Melitopol, Berdiansk ou Marioupol, où un port de plaisance serait alors édifié. Actuellement dévastées par deux ans de bombardements russes, ces villes deviendraient les capitales russo-ukrainiennes du tourisme vert.

Une “nouvelle Mecque de la villégiature”, s’enthousiasme le journal russe Komsomilskaïa Pravda, proche du régime. Ce qui devrait permettre, se félicite le média, de soulager les stations balnéaires déjà construites en Crimée annexée, engorgées durant l’été. “La Russie a beau être le plus grand pays du monde, nous sommes limités en mers chaudes. Sotchi et Yalta (en Crimée occupée) ne suffisent pas, en pleine saison c’est la cohue là-bas”, juge le journal.

Un plan à 30 milliards d’euros

Pour ce projet, Moscou ne lésinerait pas sur les moyens : près de 2 700 milliards de roubles, soit 30 milliards d’euros, d’après le média russe. Un budget extravagant, qui correspond en réalité à une volonté d’intégration de la région ukrainienne envahie au territoire national russe. Afin de relier directement ces régions occupées à la fédération russe et d’en banaliser l’accès, le régime de Vladimir Poutine compte par exemple construire de nouvelles routes et autoroutes, rénover des chemins de fers ou créer de nouvelles lignes aériennes, comme elle l’a fait avec la péninsule de Crimée, révèle le média.

De telles infrastructures pourraient accueillir jusqu’à 16 millions de touristes par an, rapporte le média en ligne britannique Inews, et seraient commercialisées auprès de visiteurs internationaux issus de pays tels que la Russie, mais aussi le Kazakhstan ou la Biélorussie.

Selon le réseau de médias financé par les États-Unis Radio Free Europe, certains responsables des territoires occupés ont déjà été informés des plans de développement de nouvelles infrastructures touristiques. L’administrateur nommé par la Russie pour Zaporijia aurait ainsi annoncé sur Telegram “un projet qui implique la construction de plus de 100 hôtels”, tandis que les autorités d’occupation russes dans la région sud de Kherson ont également annoncé des plans pour développer de nouvelles stations touristiques et de nouvelles infrastructures, rapporte le média.

La Russie affiche des prétentions écologiques

Ce projet fou n’aurait en réalité rien de nouveau. Avant même le début de la guerre en 2022, Moscou entretenait le souhait d’exploiter les bords de la mer d’Azov, soulignent les spécialistes de France 24. Car en dehors du profit important que ce programme balnéaire pourrait représenter, il est également “comme pour la reconstruction de Marioupol débutée en 2022, […] une manière de justifier la corruption à grande échelle et l’enrichissement des amis du pouvoir”, indique Rory Finnin, spécialiste de l’Ukraine à l’université de Cambridge, au média international.

La Russie va même jusqu’à afficher des prétentions écologiques pour cette région occupée : les investissements russes permettraient ainsi, selon les sources officielles anonymes qui se sont confiées au média Komsomilskaïa Pravda, à lutter contre la “désertification” du sud de l’Ukraine, provoquée par la destruction l’année dernière du barrage de Kakhovka. Le Kremlin n’a pas encore publiquement confirmé ces informations.




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