Le premier grand débat de ces élections législatives anticipées : Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard s’affrontent ce mardi soir, à partir de 20h45, sur le plateau de TF1 dans la dernière ligne droite de cette campagne éclair. C’est a priori Jordan Bardella qui a le plus à perdre durant cette soirée en “prime time”. Après son succès aux européennes, le RN domine les sondages du premier tour, et peut caresser l’ambition d’une accession au pouvoir historique. Il devance la coalition de gauche Nouveau Front populaire et le camp présidentiel.
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Bardella : “Il faut un tournant sécuritaire et un tournant pénal”
Gabriel Attal rappelle avoir fait de la question des mineurs délinquants “sa priorité” comme Premier ministre. “Je veux aller plus loin”, que les premières mesures annoncées au mois d’avril, lance le locataire de Matignon, qui ajoute : “Il faut qu’on puisse beaucoup plus régulièrement reconnaître le manquement à une obligation parentale.”
Manuel Bompard reconnaît, de son côté, que “les Français sont inquiets” et pense “qu’il faut changer de logique”.
Pour Jordan Bardella, “il n’y a plus d’un seul Français, d’une seule Française qui nous regarde ce soir, qui ne craint pas pour sa sécurité dans l’espace public […] Il faut un tournant sécuritaire et un tournant pénal.”
Binationaux : Attal charge Bardella
Gabriel Attal critique la proposition de Jordan Bardella d’interdire des “emplois sensibles” aux binationaux. Le Premier ministre évoque le cas de deux jeunes femmes binationales, une Franco-marocaine et une Franco-arménienne, rencontrées dans la journée qui lui ont dit s’être senties “humiliées” par la proposition du leader du RN. “Elles m’ont dit de vous dire qu’elles étaient offusquées par la mesure sur les binationaux inscrite dans votre programme”, explique le locataire de Matignon.
Manuel Bompard rappelle de son côté que “la France s’est construite avec des vagues d’immigration”. “Contrairement à ce que vous dites, les immigrés ne coûtent pas de l’argent, mais rapportent de l’argent”, lâche-t-il à l’adresse Jordan Bardella.
La question climatique, le “défi du siècle”
Sur la question du réchauffement climatique, Manuel Bompard estime qu’il “faut réduire l’utilisation des voitures thermiques. Il faut aussi faire davantage sur la rénovation énergétique des logements”. Le responsable insoumis, qui promet “plusieurs dizaines de milliards d’euros” pour la transition, estime que la question climatique est le “défi du siècle”.
Gabriel Attal, de son côté, a défendu la politique d’Emmanuel Macron “pour relancer le nucléaire” avec “14 nouveaux réacteurs et [d] es chantiers [qui] ont déjà démarré”. Manuel Bompart, pour sa part, annonce que “c’est à l’Assemble nationale” qu’il reviendra de trancher ce débat sur le nucléaire dans le cadre d’un projet de loi, car les figures du Nouveau Front populaire ne sont pas tous sur la même ligne.
Bompard à Attal : “Vous êtes mal placé pour donner des leçons d’économie vu votre bilan sur ce sujet”
Sur les impôts, Gabriel Attal a de nouveau martelé la “règle d’or” de son camp : “pas d’augmentation des impôts des Français”, rappelant au contraire des mesures mises en place en 2017, comme la suppression de la taxe d’habitation ou de la redevance audiovisuelle.
Le représentant du Nouveau Front populaire, Manuel Bompard, a quant à lui rappelé sa proposition : “davantage de tranches d’imposition pour davantage de progressivité”. “92 % des Français paieront moins d’impôts”, assure-t-il, expliquant que le gouvernement actuel a fait des “cadeaux aux plus riches”. Le responsable LFI s’attaque à Gabriel Attal : “Vous êtes mal placé pour donner des leçons d’économie vu votre bilan sur ce sujet.”
Enfin, Jordan Bardella a assuré qu’il n’augmentera pas les impôts et qu’il sera “le Premier ministre de la paix fiscale”. Le président du Rassemblement national a réitéré sa proposition de vouloir “mettre en oeuvre un audit sur les comptes de l’Etat”, mais aussi vouloir “exonérer d’impôt sur le revenu les jeunes de moins de 30 ans”.
Pour Gabriel Attal, un tel audit serait complètement superflu. “Il y a un rapport de la Cour des comptes qui vient de sortir”, répond le Premier ministre. “Je peux vous l’envoyer, ça vous fera gagner du temps”, lance-t-il à l’adresse du leader du RN.
Retraites : Bompard promet d’abroger la réforme de 2023
“Nous allons abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron et, avant 2027, déposer une proposition de loi pour ramener l’âge de départ à 60 ans” propose Manuel Bompard (LFI).
Jordan Bardella propose, de son côté, en cas de victoire du RN, de permettre à ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans de partir à la retraite à 60 ans, “dès l’automne”.
Attal défend la réforme des retraites
“Je le dis ici : ceux qui vous promettent la lune, qui vous disent qu’ils remettront la retraite à 60 ans, c’est un projet à 40 milliards d’euros qui n’est pas financé. Et qui entraînera un matraquage fiscal pour le financer”, attaque Gabriel Attal, alors que le nouveau Front populaire souhaite revenir sur la réforme des retraites de 2023.
????️ “Ne prenez pas le risque d’avoir un système de retraites foutu en l’air par des réformes qui le mettrait en très grande difficulté financière” alerte @GabrielAttal
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— TF1Info (@TF1Info) June 25, 2024
“Faites-nous un cours d’économie !”
Ce sujet du pouvoir d’achat a provoqué plusieurs tensions entre les trois représentants des blocs en tête dans les sondages : “Vous êtes une arnaque sociale”, a notamment fustigé Jordan Bardella visant Manuel Bompard, ce dernier expliquant que le Rassemblement national a “abandonné l’ensemble” de “ses promesses”. Sur la volonté du Rassemblement national de baisser la TVA à 5,5 % sur l’énergie, Jordan Bardella a indiqué que cette mesure coûterait 12 milliards d’euros… contre 17 milliards d’euros, selon Gabriel Attal. “Faites-nous un cours d’économie ! On est là pour boire vos paroles, mais quand on a un bilan de 1 000 milliards de dette, il faut beaucoup plus d’humilité”, a répliqué le président du Rassemblement national.
Pouvoir d’achat : les propositions de Bardella, Attal et Bompard
Premier thème de ce débat : la question du pouvoir d’achat. Jordan Bardella a défendu la mesure phare de son camp, avec la baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie, le gaz, le fioul, le carburant. Mais plus sur les produits de première nécessité, alors que cette mesure figurait dans le programme du RN en 2022. “La situation budgétaire aujourd’hui est de quasi-faillite” a justifié le président du RN, assurant vouloir “revenir à la raison budgétaire”.
Face à ces attaques, le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré : “Il y a deux axes dans notre projet : gagner plus et dépenser moins”, voulant mettre en place une revalorisation des retraites sur l’inflation et une baisse de 15 % sur la facture d’électricité dès l’hiver prochain. Enfin, Manuel Bompard a défendu les propositions du Nouveau Front populaire, en particulier le blocage des prix des produits de première nécessité ou encore la mise en place d’un Smic à 1 600 €. “Les Français ont vu la plus forte baisse de pouvoir d’achat de ces 40 dernières années”, a assuré le député insoumis.
Attal promet une baisse de 15 % sur la facture d’électricité
“Je veux qu’on gagne plus et dépense moins. Je veux libérer les hausses de salaire. On propose de revoir les allègements de charges. Dépenser moins, c’est une baisse de 15 % sur la facture d’électricité dès l’hiver prochain”, lance le Premier ministre Gabriel Attal.
Bardella : “Une situation budgétaire de quasi-faillite”
Jordan Bardella dépeint “une situation budgétaire de quasi-faillite” en France. “Je souhaite revenir à la raison budgétaire. Et cet état d’esprit avec lequel je souhaite aborder les questions économiques m’amène à faire des priorités”, déclare le leader du RN.
Les trois “cartes blanches”
Pour débuter le débat, les trois responsables politiques sont invités à présenter chacun leur “carte blanche” avec une photo. Manuel Bompard et Jordan Bardella mettent en avant la question du pouvoir d’achat. “Nous annulerons dès le mois de juillet la retraite à 65 ans d’Emmanuel Macron”, prévient Manuel Bompard (LFI)
Jordan Bardella assure, de son côté, qu’il sera le “Premier ministre du pouvoir d’achat” en cas de victoire du Rassemblement national.
De son côté, Gabriel Attal veut faire de l’école une “priorité”. Le Premier ministre défend “une école des savoirs fondamentaux où la laïcité est garantie”.
Attal en première ligne
Depuis le débat de la campagne, le Premier ministre Gabriel Attal tente de se poser comme le principal rempart au parti à la flamme, au détriment de la gauche.
Dans un entretien accordé au Figaro, ce mardi, le leader de la campagne macroniste fustige la “tenaille” entre LFI et le RN qui “s’alimentent” entre eux, pointant le “risque d’une grande déchirure du pays, avec des tensions et des violences à la clé”.
Bardella sur la défensive
Jordan Bardella a tenu lundi matin une longue conférence de presse pour tenter de mettre les points sur les “i” au sujet de son programme après une semaine de flottement lors de laquelle le camp lepéniste avait semblé reculer sur plusieurs de ses mesures phares, en premier lieu l’abrogation de la réforme des retraites.
Bompard, fidèle bras droit de Mélenchon
Avant le débat, Jordan Bardella et Gabriel Attal ont réclamé la présence sur le plateau de Jean-Luc Mélenchon plutôt que Manuel Bompard. Ils estiment que l’ancien candidat à la présidentielle est le prétendant pour Matignon au sein du Nouveau Front populaire, appuyant volontairement sur une ligne de fracture à gauche. Car les autres forces politiques de la coalition de gauche réclament toutes un candidat de “consensus” et la mise au ban de l’Insoumis qu’ils jugent trop “clivant”.
Souvent relégué au statut d’éternel homme de l’ombre de Jean-Luc Mélenchon, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, défie ce mardi soir en débat Jordan Bardella et Gabriel Attal, l’occasion d’assumer son statut de dirigeant d’un des principaux partis d’opposition.
LR absent du débat
Le Conseil d’Etat a rejeté ce mardi la demande de LR de participer au débat télévisé sur TF1. Le juge des référés du Conseil d’Etat a rejeté la requête du parti de droite, demeuré hostile à l’alliance passée par son président Eric Ciotti avec le RN, qui estimait “hautement préjudiciable” son absence à ce débat télévisé, et n’avait pas obtenu gain de cause auprès de l’Arcom vendredi dernier.
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