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Ruffin invité par Quatennens à rejoindre le RN, Bardella cherche son “expert” pour Bercy


21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce mercredi 26 juin, la guerre ouverte entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin prend une nouvelle dimension. Aurélien Pradié annonce son départ des Républicains, un parti “mort”, tout en étrillant le “numéro de Guignol” d’Eric Ciotti. Enfin, Marine Le Pen assure que Jordan Bardella “a déjà son gouvernement en tête”.

La guérilla du jour : entre Ruffin et le clan Mélenchon, tous les coups sont permis

“Rejoins le RN direct !”. L’attaque brutale est signée Adrien Quatennens, à l’encontre de… François Ruffin. Car pendant que Manuel Bompard débattait contre Gabriel Attal et Jordan Bardella sur le plateau de TF1 ce mardi soir, l’ancien coordinateur national de La France insoumise en a profité pour régler ses comptes avec le député sortant de la Somme. “C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! Attention : à force de gonfler, ça va exploser. Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie”, a ainsi fustigé Adrien Quatennens sur le réseau social X (ex-Twitter).

Une réponse à une séquence de François Ruffin en campagne dans la Somme et diffusée par TF1, dans laquelle celui-ci juge très sévèrement l’omniprésence de la figure de La France insoumise dans la campagne. “Ce n’est pas un appui ici, Jean-Luc Mélenchon. C’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs”, explique-t-il. Avant de poursuivre : “Je pense qu’il est un obstacle à la victoire du Front populaire. Il est sans doute nécessaire d’aller sur les plateaux télé. Mais ça serait bien que les dirigeants de la France insoumise soient ici à discuter avec les gens, à convaincre et à combattre le Rassemblement national”. Avant de remettre une couche contre Mélenchon : “Tous les deux jours, il passe à la télé pour dire qu’il se met en retrait. Donc, ce n’est plus vraiment une mise en retrait”.

Entre les deux hommes, le divorce est total depuis la dissolution, et notamment depuis le retrait de l’investiture LFI aux députés “frondeurs” comme Alexis Corbière ou Raquel Garrido. Et si Jean-Luc Mélenchon avait affirmé dans Le Figaro à propos de François Ruffin que “je n’ai jamais dit de mal de lui, et je n’en dirai pas plus aujourd’hui qu’hier”, plusieurs de ses proches lieutenants, à l’image d’Adrien Quatennens, s’en chargent à sa place. Ainsi, à l’annonce du soutien de l’élu de la Somme à la candidature du frondeur insoumis Hendrik Davi, l’élue de Paris Sophia Chikirou avait réagi d’une seule phrase sur X : “comme la corde soutient le pendu”. “Le 1er tour est dans 4 jours, François Ruffin. Ça serait bien que tu aies foot quand des journalistes te demandent de taper sur tes alliés, pour les gens qui ont la boule au ventre à l’idée que le RN puisse gagner, ils attendent exemplarité et responsabilité face à l’Histoire”, a de son côté répliqué le député des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu. Les retrouvailles s’annoncent déjà chaleureuses après le 7 juillet.

Les adieux du jour : Aurélien Pradié lâche Les Républicains

Dans certains partis, on purge les frondeurs. Chez d’autres, ils décident de partir d’eux-mêmes. C’est le cas chez Les Républicains, où ce mercredi, le député sortant du Lot Aurélien Pradié a annoncé son départ. “LR est dans une situation inextricable. Le gaullisme n’est pas mort, il est plus vivant que jamais, mais LR est mort. Je le dis avec une douleur personnelle car la fidélité est une de mes valeurs cardinales. Mais il est temps que je reprenne ma liberté”, a-t-il expliqué dans les colonnes de La Dépêche, affirmant que “le parti auquel j’appartenais n’est plus capable de parler aux Français”. Aurélien Pradié sera ainsi candidat avec l’étiquette de son propre microparti, “Du Courage”, dans la 1re circonscription du Lot.

Ancien numéro deux des LR, Aurélien Pradié était déjà depuis quelque temps électron libre dans son camp, prônant une ligne davantage sociale que celle de la direction. La rupture avait notamment été radicale durant la réforme des retraites. Le député du Lot, opposé au projet du gouvernement, avait voté la motion de censure des oppositions avec 18 collègues de son camp, se battant notamment pour introduire un dispositif spécifique sur les carrières longues. De quoi lui valoir la démission de ses fonctions exécutives par… Eric Ciotti.

La volte-face de ce dernier sur les retraites, soutenant désormais le projet du RN, a d’ailleurs fait bondir Aurélien Pradié. “C’est ahurissant. En 2022, j’avais mené la bataille pour défendre les carrières longues à l’Assemblée nationale. J’en suis très fier. Eric Ciotti, lui, s’était opposé à moi sur ce même sujet. J’avais eu le courage de voter la motion de censure contre le gouvernement. Ciotti, lui, avait fait passer la réforme des retraites. Il était la béquille du Macronisme. C’est d’ailleurs parce que je défendais sans relâche les carrières longues qu’il m’avait démis de mes fonctions de vice-président du parti. Ce numéro de Guignol n’est vraiment pas à la hauteur de ce qu’attendent les Français”, fustige-t-il encore dans La Dépêche.

La clarification du jour : Marine Le Pen refuse d’être sous la tutelle de Jordan Bardella

Invitée ce mercredi matin sur France 2, Marine Le Pen l’a affirmé : elle ne sera pas ministre d’un gouvernement dirigé par Jordan Bardella. “Je serai la présidente du groupe majoritaire des députés” a assuré l’élue sortante du Pas-de-Calais. Pas question donc pour elle d’apparaître sous la direction de celui qui est de 27 ans son cadet, alors que son objectif est clair : l’élection présidentielle de 2027.

Marine Le Pen l’assure néanmoins : Jordan Bardella “a déjà son gouvernement en tête” en cas de victoire du RN, sans donner beaucoup plus de pistes. Eric Ciotti, possible ministre de l’Intérieur ? “Ce n’est pas à moi de vous répondre, c’est à Jordan Bardella”, réplique-t-elle. Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et souvent présenté comme le “monsieur économie” du RN, futur remplaçant de Bruno Le Maire à Bercy ? “Il y aura, au ministère de l’Economie, quelqu’un qui sait de quoi il parle”, balaye-t-elle.

Au ministère de l’Economie justement, le Rassemblement national creuserait les possibilités, à la recherche d’un “expert” pouvant crédibiliser un projet jugé irréaliste et dangereux par bon nombre de secteurs. Selon BFM Business, l’entourage de Jordan Bardella aurait fait fuiter auprès de la presse plusieurs noms d’anciens banquiers, contactés pour occuper le poste. De supposées pistes allant de l’ancien PDG d’Axa, Henri de Castries, à l’ancien patron de la Bred Olivier Klein, en passant par l’ancien patron de la société de gestion Amundi Yves Perrier. Tous ont fermement démenti avoir été contactés, pointant leurs divergences avec le programme du Rassemblement national.

Le chiffre du jour : 250 000 votants

Plus de 250 000 Français résidant à l’étranger ont déjà voté en ligne pour les législatives, soit autant qu’en cinq jours pour le scrutin de 2022, a annoncé ce mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Alors que le vote en ligne s’est ouvert ce mardi et se terminera ce jeudi à midi, il a vite été pris d’assaut, entraînant des problèmes d’accès au service. “Face à l’affluence, le portail de vote doit augmenter ses capacités d’accueil”, avait reconnu la Direction des Français à l’étranger sur X ce mardi, conseillant aux électeurs de se reconnecter “plus tard”. La réouverture du portail avait été annoncée une heure après, mais les internautes continuent à signaler de problèmes d’identifiants et de mots de passe sur X.

Lors des dernières élections législatives, ce mode de scrutin avait été le plus utilisé par les Français habitant à l’étranger, utilisé par 17,32 % des inscrits au premier tour dans les onze circonscriptions concernées, sur un taux de participation global de 22,51 %.





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