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Désistements massifs, triangulaires réduites… Quatre enseignements avant le second tour


Le décor est planté pour ce dimanche 7 juillet. Plus de 200 désistements avaient ainsi été recensés par l’AFP ce mardi 2 juillet à 18h, à l’heure de la clôture des candidatures pour le second tour. De quoi largement réduire le nombre de triangulaires, dans une tentative de constitution d’un “front républicain” contre un Rassemblement national aux portes de la majorité absolue. L’Express fait le point sur la situation du second tour de ces législatives anticipées, à cinq jours du scrutin.

Des triangulaires divisées par trois

Au soir du premier tour, on comptait près de 306 triangulaires, et même cinq quadrangulaires. Mais alors que depuis, les annonces de désistements se sont enchaînées, celles-ci seront finalement bien moins nombreuses. Ainsi, selon le décompte provisoire de l’AFP ce mardi à 18h, heure limite du dépôt des candidatures, il devrait finalement n’y avoir plus que 107 triangulaires et deux quadrangulaires ce dimanche. Au contraire, 392 circonscriptions reviendront à des situations traditionnelles, nombre d’entre elles opposant un candidat du Rassemblement national à l’un de tous les autres partis.

Plus de 210 désistements pour faire barrage au RN

Selon un décompte de l’AFP, 214 candidats ont finalement décidé de retirer leur candidature, pour la plupart arrivés troisièmes dans une circonscription où le RN était en tête. Parmi eux, 127 membres du Nouveau Front populaire de gauche ont choisi de se désister, ainsi que 81 candidats de la coalition macroniste Ensemble pour la République. Auxquels s’ajoutent trois députés rattachés au parti de droite Les Républicains et une élue ultramarine sans étiquette.

Souvent sans enthousiasme, les retraits de candidats macronistes ou de gauche ont lieu dans l’écrasante majorité des circonscriptions où au moins trois candidats étaient qualifiés et où le parti lepéniste est en mesure de l’emporter. Comme en Haute-Garonne ou dans l’Hérault, où les ministres Dominique Faure et Patricia Mirallès ont fini par renoncer.

“Désistements ne signifie pas ralliements”, a répété Gabriel Attal, en déplacement ce mardi en Eure-et-Loir, réaffirmant qu’il n’était pas question “d’une coalition, d’une alliance” avec La France insoumise.

Par ailleurs, le Rassemblement national a lui aussi annoncé deux retraits : Sylvie Jouart s’est désistée dans la 2e circonscription de Haute-Corse, au profit d’un candidat divers droite. La candidate RN Ludivine Daoudi, de la 1ère circonscription du Calvados, a de son côté décidé de retirer sa candidature à la suite de la publication d’une photo d’elle avec une casquette de l’armée nazie, a déclaré mardi matin Philippe Chapron, délégué départemental RN sur France Bleu.

Des équilibres bouleversés dans ces circonscriptions clés

Conséquence de ces désistements massifs, plusieurs poids lourds mal partis dimanche dernier pourraient bien rattraper leur retard au second tour. C’est notamment le cas d’Elisabeth Borne dans le Calvados, pour qui le candidat LFI s’est retiré, malgré l’opposition musclée de la gauche à l’ancienne Première ministre sur les réformes des retraites et de l’immigration.

Dans le Nord, le retrait de la candidate insoumise dans la circonscription de Gérald Darmanin devrait également lui assurer sa réélection, alors que le ministre de l’Intérieur ne comptait qu’un peu moins de deux points d’avance sur son concurrent RN après le premier tour.

Dans l’autre sens, cinq ministres se sont également désistés pour faire barrage au RN : Fadila Khattabi, Marie Guévenoux, Sabrina Agresti-Roubache, Dominique Faure et Patricia Mirallès, malgré un flou jusqu’à mardi pour ces deux dernières. Dans le camp macroniste, certains sont également allés à l’encontre des consignes de leurs chefs. C’est notamment le cas d’un candidat Horizons en Seine-Maritime, Laurent Bonnaterre. En dépit du “ni RN, ni LFI” prôné par Édouard Philippe, celui-ci a fait le choix de se retirer, offrant ainsi la possibilité à une députée sortante LFI Alma Dufour de conserver son siège.

François Ruffin devrait également profiter du retrait de la candidate macroniste dans la Somme, alors que celui-ci a sept points de retard à combler face à une candidate RN. Pour l’ancien patron des députés LR Olivier Marleix, le retrait de la candidate socialiste Nadia Faveris, qu’il n’avait devancée que de 153 voix au premier tour, sera crucial s’il compte se faire réélire contre le candidat du Rassemblement national, qui l’a devancé de 12 points au premier tour.

Quelques exceptions subsistent, comme le Renaissance Loïc Signor qui se maintient dans la circonscription de l’Insoumis Louis Boyard, un député “contre la République” selon le parti présidentiel. Et quelques particularités se font jour, comme à Paris, où la candidate Place Publique-Nouveau Front populaire Théa Foudrinier s’est désistée au profit de la macroniste Astrid Panosyan-Bouvet, qui affrontera… un candidat LR. Loin de ces équations nationales, à Paris, le sortant Renaissance et candidat dissident Gilles Le Gendre s’est retiré et appelle à voter pour la gauche contre le candidat macroniste poussé par Rachida Dati.

Le RN en difficulté ?

Ces désistements contre le Rassemblement national auront forcément des conséquences sur les résultats du parti à la flamme ce dimanche, et pourraient faire basculer de nombreuses circonscriptions en faveur des candidats du Nouveau Front populaire ou du camp présidentiel… à condition que les électeurs suivent dans les urnes.

De quoi potentiellement priver Jordan Bardella d’une majorité absolue, lui qui a pourtant répété ces dernières semaines qu’il refuserait le poste de Premier ministre s’il ne disposait pas de cette dernière, soit 289 députés. Le candidat assumé à Matignon a d’ailleurs dénoncé des “alliances du déshonneur” et appelé les électeurs à lui accorder cette majorité de députés “face à la menace existentielle pour la nation française” que représente, selon lui, le Nouveau Front populaire.

Conséquence : le RN a déjà commencé à revenir sur ses affirmations. Ainsi, si le RN venait à s’approcher de cette majorité absolue, avec “par exemple 270 députés”, selon Marine Le Pen, celle-ci a indiqué que son parti chercherait à attirer “des députés par exemple divers droite, divers gauche, LR, qui ont exprimé par le passé une proximité avec nous”.




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