“La tentative a été faite : il ne reste plus qu’à attendre dimanche pour voir si cela fonctionnera cette fois-ci aussi.” Cet implacable constat est le fruit du journal italien La Stampa et concerne le “front républicain” que tentent d’ériger les forces de gauche et du centre. Arrivé en tête au premier tour des législatives anticipées, le Rassemblement national (RN) est aux portes du pouvoir.
L’actualité mouvementée de l’entre-deux-tours résulte, en partie, de notre manière d’élire nos députés. Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours reste un modèle assez difficile à appréhender à l’étranger. Les Néerlandais du De Telegraaf n’ont pas manqué de didactisme pour en expliquer les ressorts et mettre en lumière le changement de position de Marine Le Pen, conséquence de l’émergence d’un potentiel “front républicain”.
La figure de proue du parti d’extrême droite conditionnait l’exercice du pouvoir par son parti à l’obtention d’une majorité absolue. Espoir brisé par la stratégie du désistement, qui a fait chuter le nombre de triangulaires de presque 300 à 89. Au micro de France Inter, elle ne se disait désormais pas dérangée à l’idée de gouverner avec “seulement” 270 députés.
Ce nombre pourrait encore diminuer. La journaliste italienne Francesca Schianchi ne manque pas de pointer les difficultés du Rassemblement national. Ces dernières ne se limitent pas qu’à la mise en place d’un “front républicain”. La Stampa s’attarde en particulier sur l’affaire Ludivine Daoudi.
L’affaire Ludivine Daoudi ne passe pas inaperçue
Candidate RN dans la 1re circonscription du Calvados, des photos d’elle arborant une casquette de la Luftwaffe – l’armée de l’air de l’Allemagne nazie – ont commencé à circuler la poussant, in fine, à se désister. Une information que n’a pas manqué de souligner Der Spiegel, révélatrice selon eux “des doutes qui planent sur leur [celle des candidats RN] compétence.”
Les réticences autour de “l’Assemblée plurielle”
La mise en lumière des forces de ce nouveau “front républicain” n’empêche pas le Wall Street Journal de pointer les failles de ce dernier. Le journal américain s’attarde sur les prises de position de la majorité vis-à-vis de La France insoumise (LFI). Si Gabriel Attal avait appelé de ses vœux une “Assemblée plurielle”, Edouard Philippe s’est inscrit ouvertement dans une rhétorique “ni Mélenchon, ni Le Pen”, là où Emmanuel Macron s’est montré plus ambigu. Le chef de l’Etat n’a pas ouvertement appelé à voter LFI en cas de second tour avec le RN.
@lexpress ????️ Après le résultat du Rassemblement national au premier tour des législatives, le camp présidentiel a du mal à s’accorder sur ses consignes de vote depuis dimanche soir. #législatives #politique #france #macron #apprendresurtiktok #tiktokacademie #sinformersurtiktok #newsattiktok
♬ son original – L’Express – L’Express
Cette même France insoumise est qualifiée par le Wall Street Journal de hard left. Traduit en français, cela donne “gauche radicale”. Ce point de tension pose la question de la viabilité du “front républicain”, selon le journal suisse Le Temps. “Il est vrai que l’on voit mal comment des élus de droite libérale et de plus en plus dure pourraient se mettre d’accord sur un budget ou une politique sociale et sécuritaire avec une gauche de plus en plus radicale”, peut-on lire dans leurs colonnes.
Source