Outre-manche, les urnes ont parlé jeudi 4 juillet… Et ont désavoué le camp conservateur, conduit par Rishi Sunak depuis octobre 2022. Les Britanniques ont ainsi confié les clefs du 10 Downing street au patron des travaillistes, Keir Starmer, qui a promis de “rebâtir” le Royaume Uni. Un vrai changement, après quatorze ans de gouvernements conservateurs.
Ce vendredi 5 juillet, quelques heures seulement après avoir été officiellement nommé Premier ministre par le roi Charles III, Keir Starmer a dévoilé les premiers noms des ministres qui formeront son nouveau gouvernement.
La première nommée est Angela Rayner, la numéro deux du parti travailliste britannique, qui est étiquetée comme plus à gauche que Keir Starmer. À 44 ans, elle est donc nommée vice-première ministre et se voit confier le portefeuille du Logement et du Rééquilibrage territorial.
@lexpress Quatorze ans après, le Parti travailliste revient au pouvoir au Royaume-Uni. Décryptage en vidéo. uk royaume_uni shorts
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Des femmes dans les ministères de premier plan
Le ministère des Finances revient quant à lui à Rachel Reeves. Cette ex-économiste de la Banque d’Angleterre est la première femme à occuper ce poste, brisant ainsi ce qu’elle a qualifié de “dernier plafond de verre en politique”. À quarante-cinq ans, elle martèle que son parti est désormais “le parti naturel des entreprises” et promet “une discipline de fer” sur les finances publiques.
Pour prendre les commandes du notoirement difficile ministère de l’Intérieur, une autre femme : Yvette Cooper, candidate malheureuse à la direction des travaillistes en 2015. Élue députée pour la première fois en 1997, elle était, depuis 2021, secrétaire à l’Intérieur du Shadow Cabinet, ce gouvernement fantôme constitué des principaux membres de l’opposition.
Après avoir siégé un quart de siècle au Parlement britannique, David Tammy prendra la place de David Cameron, l’ancien premier ministre conservateur, au poste de chef de la diplomatie. À la fin des années 2000, David Tammy avait déjà occupé plusieurs postes de ministres, dont celui en charge de la Culture sous Tony Blair.
Lors de sa première prise de parole après sa nomination, le nouveau ministre des Affaires étrangères britannique s’est inscrit dans la continuité de son prédécesseur en indiquant soutenir “un cessez-le-feu immédiat” dans la guerre à Gaza. “Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir au niveau diplomatique pour aider Joe Biden à obtenir ce cessez-le-feu”, a-t-il ajouté depuis le Foreign Office.
Un ministre de la Santé ambitieux
John Healey, 64 ans, vétéran du parti travailliste, récupère le portefeuille de la Défense. Elu député en 1997 lorsque Tony Blair est arrivé au pouvoir, il a enchaîné des postes dans plusieurs ministères puis, dans l’opposition, a été responsable du Logement et de la Santé avant de passer à la Défense. A son nouveau poste, il devra mettre en oeuvre la hausse des dépenses militaires à 2,5 % du PIB (2,3 % cette année) promise par le Labour. Il hérite cependant d’une armée soumise à une cure d’amaigrissement ces dernières années et appelée à s’investir davantage en Asie face à la Chine.
Pour s’atteler à la tâche titanesque de redresser un système public de santé mis à genoux par des années d’austérité et la pandémie de Covid-19, Keir Starmer a choisi Wes Streeting. Cette jeune figure de l’aile centriste du Labour, freiné dans sa carrière par un cancer du rein en 2021, devra notamment régler l’épineuse question de l’attente pour certains rendez-vous qui exaspèrent les Britanniques. Le nouveau ministre de la Santé s’est préparé en revendiquant son enfance très pauvre dans un logement social de Londres, mais aussi son ambition de devenir un jour Premier ministre.
Shabana Mahmood, ancienne avocate, est nommée à la Justice ; Bridget Philipson à l’Education ; et Ed Miliband, chef du parti travailliste entre 2010 et 2015, à la Sécurité énergétique et la neutralité carbone. Du côté des secrétaires d’Etat, Liz Kendall a été nommée en fin de journée secrétaire au Travail et aux retraites ; Jonathan Reynolds aux Affaires ; Peter Kyle aux Sciences et Louise Haigh aux Transports. Il s’agit, là encore, de personnes qui occupent des postes qu’elles ont occupés dans le fameux Shadow Cabinet, lorsque les conservateurs étaient au pouvoir.
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