Les lutteurs russes ont décidé de boycotter les Jeux olympiques de Paris 2024. La fédération russe de lutte a annoncé, ce samedi 6 juillet, que ses athlètes autorisés à prendre part aux JO parisiens avaient refusé “à l’unanimité” d’y participer.
“Nous n’acceptons pas le principe non-sportif de la sélection sur lequel se basait le Comité international olympique (CIO) en établissant sa liste d’athlètes autorisés et dont l’objectif est de saper l’unité de notre équipe, a expliqué la Fédération dans un communiqué. Les lutteurs russes ont pu obtenir 16 licences olympiques sur 18 possibles […] dans des conditions de menaces de sanctions et de restrictions infondées.”
Mais, dans sa liste de lutteurs russes autorisés à participer, le CIO n’en a finalement retenu que dix, en excluant les plus performants, parmi lesquels le double champion olympique Abdulrashid Sadulaev, ou encore le double champion du monde Zaur Uguev. Aux JO de Tokyo, en 2021, les lutteurs russes avaient ramené quatre médailles d’or. Dans ce contexte, la présidence de la Fédération de lutte a organisé une réunion avec les lutteurs invités et leurs entraîneurs et “une décision a été prise à l’unanimité”.
Conditions de qualification trop strictes ?
Lors de la dernière olympiade d’été, au Japon, 330 sportifs russes et 104 biélorusses avaient participé à la compétition. Tandis qu’à Paris, entre le 26 juillet et 11 août, seulement 32 athlètes russes et 15 biélorusses font partie des athlètes autorisés à concourir sous la bannière neutre du CIO. “Ce ne sont pas des Jeux olympiques, c’est une parodie de compétition”, a affirmé le président de la Fédération russe de lutte, Mikhaïl Mamiashvili, auprès de l’agence officielle Tass. “Une dictature injustifiée du CIO a abouti à ce que cette organisation a commencé elle-même à définir la composition des sélections. C’est déjà trop”, s’est-il insurgé.
Les Russes et Biélorusses avaient été bannis du sport mondial après le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février 2022, avant d’être réintégrés le 8 décembre 2023 par le CIO, sous réserve de satisfaire un ensemble de conditions. Parmi celles-ci : l’étape des qualifications, mais aussi l’acceptation, pour les athlètes, de concourir sous bannière neutre – hors épreuves par équipes. C’est-à-dire sans drapeau, ni hymne, et avec l’interdiction de porter des équipements aux couleurs du pays.
En outre, ils ne doivent pas avoir soutenu l’offensive russe en Ukraine, ni être liés à l’armée ou faire partie d’une agence de sécurité nationale. Parmi les lutteurs écartés de la compétition, les médaillés olympiques Zaur Uguev et Sadulaev, accusés de soutenir la guerre en Ukraine, en violation des critères de neutralité imposés par le CIO. Privés de leur drapeau et d’hymne, d’autres athlètes russes ont par ailleurs choisi de renoncer, dénonçant des critères “discriminatoires”.
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