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Dette de la France : les agences de notation inquiètes après les législatives


Arrivé en tête des législatives avec 182 sièges, le Nouveau Front populaire et ses différentes composantes discutent, en ce moment même, de la manière dont il leur faudra agir pour abroger la réforme des retraites. Mesure phare de leur programme, elle inquiète les agences de notation, ces analystes financiers é le risque de non-remboursement de la dette de chaque Etat.

Au lendemain du second tour, Standard & Poor’s avait annoncé la couleur, expliquant que la note de la dette de la France serait “sous pression” s’il n’y avait pas de réduction du déficit public. En mai, l’agence américaine dégradait déjà la note française, s’attendant à ce que le ratio de dette sur PIB s’alourdisse (à 112 % en 2027, contre 109 % en 2023). S & P s’inquiétait de l’aggravation du déficit public de la France (voir notre infographie ci-dessous), bien plus élevé en 2023 (-5,5 % du PIB) qu’initialement annoncé. La France passait alors de la qualification “AA” à “AA-“, soit le quatrième échelon de notation.

Ce mardi 9 juillet, c’est une seconde agence de notation, Moody’s, qui a également exprimé ses inquiétudes. Dans un commentaire consulté par l’AFP le 9 juillet, celle-ci a affirmé que l’abrogation potentielle de la réforme des retraites, conjuguée à une baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies, aurait un impact négatif sur la note française. L’agence américaine attribue actuellement la note de Aa2 à la France et qualifie la dynamique de “stable”. Aujourd’hui, elle craint que celle-ci devienne “négative”.

Le déficit public s’accroît

Outre la perte de confiance dans la capacité de la France à rembourser sa dette, Moody’s s’inquiète également de la hausse du coût des intérêts payés pour la dette. S’ils n’ont pas beaucoup évolué à la suite du second tour des législatives, au lendemain du premier, le taux d’intérêt à dix ans avait nettement augmenté. Pour rappel, la dette publique française au sens de Maastricht se chiffrait, au 28 juin, à 3 159,7 milliards d’euros, soit 110,7 % du produit intérieur brut (PIB), selon l’Insee.

L’incertitude autour du futur gouvernement permet difficilement les projections. Néanmoins, deux des trois programmes économiques des principaux blocs de l’hémicycle – le Nouveau Front populaire d’une part et le Rassemblement national de l’autre – ne semblent pas, selon leurs opposants, faire de l’assainissement des finances publiques leur mot d’ordre.

@lexpress

???? Le gouvernement insiste depuis des semaines sur sa capacité à endiguer le déficit… Mais les promesses risquent de ne pas être tenues. Cette semaine, Béatrice Mathieu, grand reporter, spécialiste de l’économie à L’Express, décortique le plan de stabilité budgétaire présenté par le gouvernement. #économie#déficit#apprendresurtiktok#tiktokacademie#Sinformersurtiktok#newsattiktok

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L’Europe s’inquiète aussi

Nos voisins regardent avec beaucoup d’attention le devenir économique de la France. Monika Schnitzer a accordé un entretien exclusif à L’Express dans lequel elle décrypte les incertitudes sur le volet budgétaire. Pour l’économiste allemande : “La France est bien plus solide que la Grèce […] mais l’instabilité naîtra si les distances sont prises avec l’Europe.”

Monika Schnitzer pointe comme Moody’s la même problématique, à savoir l’augmentation des taux d’intérêt, conséquence d’un potentiel éloignement du futur gouvernement français avec l’Europe : “Si les taux d’intérêt à long terme augmentent, le refinancement de la dette sera plus compliqué, et les pressions des marchés s’accentueront.” L’avenir budgétaire français est suspendu à la formation du nouveau gouvernement.





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