Les tractations se poursuivent de toutes parts, mardi 9 juillet, au surlendemain des législatives anticipées qui n’ont pas permis de dégager de majorité claire à l’Assemblée nationale. Les regards sont avant tout braqués sur le Nouveau Front populaire qui débarque en force dans l’hémicycle, et s’est engagé à proposer “dans la semaine” un candidat pour Matignon issu de la coalition. Les macronistes, arrivés en deuxième avec près de 160 sièges, et qui se réunissent également mardi matin, entendent profiter de la brèche ouverte par la crise politique.
Les infos à retenir
⇒ La gauche débarque en force à l’Assemblée nationale ce mardi
⇒ Jean-Luc Mélenchon se dit prêt à gouverner
⇒ Gabriel Attal doit réunir les députés Renaissance mardi matin
Yaël Braun-Pivet : “Le Nouveau Front populaire est très très loin de la majorité”
L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, appelle ce matin, au micro de France Inter, à une nouvelle coalition, une “alliance programmatique sur une année avec les centristes, l’UDI, Les Républicains et les sociaux-démocrates” pour travailler sur “cinq priorités”.
D’après la députée des Yvelines, “le Nouveau Front populaire est très très loin de la majorité” à l’Assemblée nationale, donc “il ne peut pas prétendre gouverner à lui tout seul”.
.@YaelBRAUNPIVET appelle à une “alliance programmatique sur une année avec les centristes, l’UDI, Les Républicains et les sociaux-démocrates” pour travailler sur “cinq priorités”. #le69Inter pic.twitter.com/OiR7Ei05Iv
— France Inter (@franceinter) July 9, 2024
Abroger la réforme des retraites par décret ? Les obstacles sur la route du NFP
Jean-Luc Mélenchon a déclaré que l’alliance des partis de gauche allait pouvoir annuler par décret la réforme des retraites entrée en vigueur le 1er septembre 2023. Une affirmation bien hâtive, explique notre journaliste Thibault Marotte. Lire son analyse.
“Un Premier ministre NFP ? Je ne lui donnerais pas longtemps avant d’être renversé”
Qui sera nommé à Matignon ? Quand ? Avec quelle majorité ? Pour combien de temps ? Une coalition est-elle possible ? Sur la base de quel programme ? Pour Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, “considérer aujourd’hui que le Nouveau Front populaire est majoritaire paraît une interprétation rapide de la situation”. Le professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne répond ici aux questions de notre journaliste Laurent Berbon.
La gauche débarque en force à l’Assemblée
Arrivés en tête avec plus de 190 sièges – bien que n’ayant pas la majorité absolue requise (289) pour gouverner sans partage – les partis de gauche débarquent en force à l’Assemblée nationale ce mardi 9 juillet. Ce sont d’abord les troupes de Marine Tondelier (EELV) qui prendront place au Palais Bourbon à partir de 9 h 15. Elles seront suivies par le contingent de La France insoumise – plus de 70 élus – attendu sur les coups de 10 h 00, puis par les socialistes, qui se réunissent à 14 h 30.
Mélenchon veut toujours briguer Matignon
Avec une soixantaine de députés, les socialistes espèrent, grâce à quelques ralliements, dépasser LFI en nombre et peser davantage dans le choix du prochain Premier ministre. “Le rapport de force est réglé. Il y a le nombre de députés LFI et celui des autres membres du Nouveau Front populaire”, a cependant affirmé lundi soir l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui postule encore et toujours pour Matignon quand bien même son nom clive au sein de son camp.
Edouard Philippe s’exprimera à 20 heures
Les tractations ne se cantonnent pas à la gauche de l’échiquier. Le camp macroniste, qui a limité les dégâts avec plus de 160 députés, tente de garder l’initiative, en profitant d’un paysage politique plus que jamais fracturé. Gabriel Attal, dont la démission n’a pas été acceptée lundi par Emmanuel Macron qui lui a demandé de rester pour le moment, entend se montrer à la manœuvre. Il doit ainsi réunir mardi matin les députés Renaissance par visioconférence, avant de convier à Matignon tous les parlementaires de la majorité en fin d’après-midi.
Une autre prise de parole sera scrutée : l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui nourrit des ambitions pour 2027, s’exprimera sur TF1 à 20 heures, et donnera peut-être quelques indications sur la stratégie de son groupe Horizons (autour de 25 élus). Dans ce brouillard, Emmanuel Macron se tient pour l’heure en retrait. Il est attendu mercredi à Washington pour deux jours de sommet de l’Otan, où il cherchera à rassurer ses partenaires sur la stabilité de la France.
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