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Maladies chroniques : cette forte progression en France qui pèse sur l’Assurance maladie


La problématique ne fait que prendre de l’ampleur d’année en année. Les maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers, maladies psychiatriques, etc.) continuent leur très nette progression en France, avec un impact non négligeable sur les finances publiques.

D’après un rapport de l’Assurance maladie que l’Express s’est procuré, en 2022, 24 millions de personnes consommaient ainsi des soins en lien avec au moins une maladie chronique. Soit 1 560 000 de Français de plus qu’en 2015.

Certaines maladies chroniques progressent plus vite que d’autres. C’est le cas des maladies cardiovasculaires, avec plus de 160 000 patients supplémentaires traités ces deux dernières années. Mais aussi du diabète, qui a touché 320 000 personnes supplémentaires.

Les maladies psychiatriques et les traitements psychotropes, avec plus de 8 500 000 Français concernés, soit plus d’un Français sur 10, se révèlent également être au cœur de ces problématiques récurrentes.

Cette dynamique s’explique en partie par le vieillissement de la population française : les personnes les plus âgées sont les plus touchées par les pathologies chroniques. D’autres facteurs sont à prendre en compte comme les habitudes alimentaires des Français, ainsi que leur propension à pratiquer des activités physiques. Enfin, l’amélioration ces dernières années de la prise en compte de ces phénomènes a aussi pu nourrir ces chiffres.

112 milliards d’euros de dépenses

Cette hausse des cas n’est pas sans conséquences sur le budget de l’Assurance maladie. Alors que son déficit devrait encore s’établir à plus de 11 milliards d’euros pour l’année 2024, l’organisme public ne devrait pas avoir d’autre choix que de chercher des économies d’ici les prochaines années.

Les maladies chroniques seront forcément dans l’œil de l’Assurance maladie. Ainsi, en 2022, sur les 190,3 milliards d’euros de dépenses totales de l’Assurance maladie, 59 % étaient consacrées à leur prise en charge. Soit un total de 112 milliards d’euros.

Les maladies cardiovasculaires, la santé mentale (dont les pathologies psychiatriques) et les cancers représentent à eux seuls 41 % de l’ensemble des dépenses. La prise en charge du diabète, en forte augmentation, a également dépassé les 10 milliards d’euros sur l’année 2022.

Mieux prévenir plutôt que guérir ?

Toujours selon ce rapport de l’Assurance maladie, des pistes de réflexion et de propositions sont avancées en vue de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale, afin de repenser et consolider le système de santé français. Le mot d’ordre : mieux prévenir les risques et davantage dépister, plutôt que devoir guérir à des coûts bien plus élevés.

Ainsi, l’Assurance maladie préconise notamment de systématiser le dépistage régulier d’autres maladies pour les patients déjà atteints d’une maladie chronique cardiovasculaire. Mais aussi de mieux prévenir, évaluer et soigner la douleur chronique, en luttant contre l’addiction aux opioïdes.

Ou encore de faire progresser la participation aux trois dépistages organisés du cancer (colorectal, sein et utérus), en déployant par exemple des “mammobus” dans les déserts médicaux pour faciliter l’accès au dépistage du cancer du sein.

Autre dossier : la question de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes, chez qui la consommation d’anxiolytiques et d’antibiotiques augmente fortement. Avec là aussi, une urgence à mieux accompagner le dépistage et le repérage des troubles mentaux chez les plus jeunes, mais aussi mieux prescrire les psychotropes.

L’enjeu : éviter que ces maladies s’installent, car une fois qu’elles se développent, la prise en charge est souvent très longue pour les patients. Les chantiers sont immenses. Et il n’est pas certain que l’instabilité politique actuelle aide à s’y atteler.




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