Malgré les hésitations et de nouvelles bourdes, Joe Biden s’est montré combatif. A l’issue du sommet marquant le 75e anniversaire de l’Otan à Washington, le président américain s’est plié à une conférence de presse, en direct, sans script et sans filet. Un événement (très) attendu, tant le président américain, âgé de 81 ans, est sommé de toute part d’abandonner sa candidature à sa succession en novembre à cause de son état de santé. Le 27 juin dernier, Joe Biden était apparu très confus et fatigué lors d’un débat, jugé “calamiteux”, face à son rival et prédécesseur Donald Trump. Ce jeudi 11 juillet, face à la presse, Joe Biden a ainsi tenté de contre-attaquer face à ces critiques qui plombent sa campagne électorale, défendant sa politique étrangère et la légitimité de sa candidature à un second mandat à la Maison-Blanche.
Le défi pour le président Biden après le débat du mois dernier est que chaque apparition publique jusqu’en novembre sera scrutée à la recherche de preuves d’infirmité, note le quotidien The New York Times. Quelques heures avant ce face-à-face avec la presse, Joe Biden avait déjà marqué les esprits au sommet de l’Otan à Washington où il a invité le “président Poutine” à la tribune alors qu’il accueillait le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky sur scène. “Ça n’a certainement pas aidé”, estime le quotidien new yorkais.
Rester dans la course à tout prix
Pendant près d’une heure, lors de la conférence de presse la plus attendue de sa présidence, Joe Biden a fait preuve d’une bonne compréhension des enjeux et s’est montré plus à l’aise lors d’un long discours sur la politique étrangère. Il a fait valoir que l’âge lui donnait de la sagesse et a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’abandonner la course. “Je suis déterminé à me présenter”, a-t-il déclaré. Il a rejeté les sondages le montrant perdant face à Donald Trump et a insisté : “Je pense que je suis la personne la plus qualifiée pour faire ce travail.” Mais il a également reconnu que le calendrier de la présidence était devenu difficile. “Je dois juste me ménager un peu plus”. Il a aussi tenu à démentir certains articles de presse, contestant par exemple devoir se coucher à 20 heures.
Il n’empêche, de nombreux démocrates doutent que le président américain puisse encore sauver sa candidature, à quelques semaines de la convention d’investiture qui se tiendra du 19 au 22 août à Chicago. De nombreux ténors du parti et financiers de la campagne ont déjà appelé publiquement le président à se retirer. Selon le New York Times, l’équipe de campagne de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris a commencé à mener discrètement des sondages sur les chances de la vice-présidente, âgée de 59 ans, face à Donald Trump.
Maîtrise de la politique étrangère
Mais Joe Biden ne l’envisage pas. Lors d’une longue partie de son discours consacré à la politique internationale, il a répété plusieurs fois vouloir “terminer le travail” engagé en 2020, et assuré qu’il serait toujours capable, s’il était réélu, de “gérer” les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, dans trois ans. “J’ai eu trois examens neurologiques intenses et conséquents” menés par un neurologue, le dernier “en février”, a-t-il rappelé, et “ils disent que je suis en bonne forme”.
Il a néanmoins donné des réponses longues et détaillées sur diverses questions de politique étrangère, y compris lorsqu’il a dit qu’il était prêt à “interrompre” les relations entre la Chine et la Russie. Il a également réitéré sa position de longue date selon laquelle l’Ukraine ne devrait pas être autorisée à utiliser des armes américaines pour frapper profondément la Russie, y compris Moscou et le Kremlin. Et il a détaillé ses efforts pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza, notant qu’Israël “occasionnellement” était “moins que coopératif”.
“Vice-président Trump”
Joe Biden a en outre défendu à plusieurs reprises les pouvoirs de sa vice-présidente Kamala Harris. Il l’a félicitée pour son travail, notamment sa défense du droit à l’avortement. Malgré toute sa bonne volonté, Joe Biden a aussi fait des lapsus spectaculaires, qui ont immédiatement fait la joie de son rival. En réponse à la première question lors de la conférence de presse, il a dit : “Je n’aurais pas choisi le vice-président Trump pour être vice-président si je ne pensais pas qu’elle était qualifiée pour être présidente.” Il voulait évidemment évoquer la vice-présidente Kamala Harris. “Beau boulot, Joe”, a ironisé Donald Trump sur son réseau Truth Social.
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