Il a beau juger que les inquiétudes autour de son âge constituent une “question légitime”, Joe Biden l’assure : “Mon acuité mentale est sacrément bonne.” Dans un entretien à la chaîne NBC lundi 15 juillet, programmé la semaine dernière après son débat désastreux face à son rival républicain pour la Maison-Blanche, le président américain candidat à sa réélection a affirmé “En trois ans et demi, j’ai fait plus de choses que n’importe quel président depuis longtemps. Je suis prêt à être jugé sur ce point.”
Les tirs qui ont blessé Donald Trump ont beau siphonner toute l’attention médiatique, ils n’effacent pas la panique qui s’est saisie du camp démocrate depuis que Joe Biden a donné une piètre image de lui-même fin juin, cherchant ses mots lors d’un débat face à Trump où il a souvent eu le regard dans le vague et la bouche ouverte.
Revanchard, le président s’est dit prêt à un nouveau débat “en septembre”, comme prévu avant l’élection de novembre. “Je vais débattre avec lui au moment où nous avons convenu de débattre […] en septembre”, a-t-il déclaré. “Je ne prévois pas d’avoir une autre performance de ce niveau”.
“Une question légitime”
Il a toutefois buté sur les mots, n’a pas terminé plusieurs phrases et a également perdu le fil de son propos à un moment dans l’entretien, provoquant un silence gêné. “Je comprends pourquoi les gens disent : ‘Mon Dieu, il a 81 ans. Comment sera-t-il quand il aura 83 ans, 84 ans ?’. C’est une question légitime à poser”, a-t-il reconnu. Le président répète à l’envi qu’il ira jusqu’au bout, ignorant les appels de son camp, de la presse ou de Hollywood, à se retirer.
Au milieu de cette séquence difficile, la tentative d’assassinat de son rival lui donne un peu de répit, en reléguant les doutes sur son âge au second plan. Mais elle l’oblige également à retenir ses coups contre Donald Trump et à trouver le bon ton pour le critiquer dans ce moment délicat.
Joe Biden vise les “mensonges” de Donald Trump
Joe Biden a ainsi reconnu avoir fait une “erreur” en appelant à “cibler” Donald Trump le 8 juillet. Prononcée lors d’un dîner avec des donateurs, cette formule est désormais très critiquée depuis que son rival a échappé de justesse à de multiples tirs samedi lors d’un meeting en Pennsylvanie. Certains républicains, dont le colistier de Trump, J.D. Vance, ont estimé que les discours du président ont pu jouer un rôle dans cette tentative d’assassinat. “Je voulais dire, concentrez-vous sur lui, sur ce qu’il fait, sur ses mesures, le nombre de mensonges qu’il a dits durant le débat”, s’est justifié Joe Biden.
Le président a voulu se poser en rassembleur, cherchant à apaiser les tensions d’un pays ultrapolarisé, sans pour autant renier ses attaques envers un Donald Trump qu’il considère comme dangereux. “Comment parlez-vous de la menace sur notre démocratie, qui est réelle quand un président dit des choses comme il dit ? Vous ne dites juste rien juste parce que cela pourrait inciter quelqu’un ?”, s’est-il interrogé. “Je n’ai pas eu recours à cette rhétorique. Mon rival a eu recours à cette rhétorique, il parle d’une boucherie s’il perd”, a-t-il rappelé. “Je ne suis pas celui qui a dit : ‘je veux être un dictateur dès le premier jour’.”
Lorsque son intervieweur, le journaliste Lester Holt, lui a demandé si la tentative d’assassinat avait changé la trajectoire de l’élection, il l’a repris d’un vif “je ne sais pas et vous ne savez pas non plus”. Il s’est également indigné du comportement de la presse, qui n’en a pas fait assez selon lui pour souligner les contre-vérités de Trump lors de leur débat. “Pourquoi vous ne parlez jamais des 18 à 20 mensonges qu’il a proférés ?”, a-t-il interrogé.
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