Emmanuel Macron a cette fois accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal, présentée mardi 16 juillet en fin de journée. Le gouvernement sortant restera en charge du traitement des “affaires courantes” jusqu’à la désignation du prochain Premier ministre. Gabriel Attal a proposé aux autres groupes politiques des “rencontres” pour “avancer vers (un) pacte d’action” en vue de former un prochain gouvernement. A gauche, les tractations se poursuivent autour de la désignation d’un nom de candidat ou candidate à proposer pour Matignon. Après le rejet, par certains membres du Nouveau Front populaire (NFP) de plusieurs propositions – Huguette Bello, Laurence Tubiana – les députés communistes ont proposé que le Premier ministre soit désigné par un vote des élus NFP. Les membres de la coalition électorale de gauche devraient en tout cas présenter une candidature commune pour le perchoir de l’Assemblée nationale
Les infos à retenir
⇒ Une candidature unique du NFP au perchoir de l’Assemblée nationale
⇒ Tondelier se dit “écœurée” par “la guerre de leadership” au sein du NFP
⇒ Emmanuel Macron remercie “infiniment” Gabriel Attal, dont il a accepté la démission
Candidature unique du NFP au perchoir
La députée écologiste Sandrine Rousseau a déclaré sur LCI mercredi matin qu’il y aurait bien une “candidature unique” pour le perchoir de l’Assemblée nationale. Les députés doivent élire leur président ou présidente ce jeudi. La présidente sortante, Yaël Braun-Pivet, est candidate à sa réélection.
????️ “Il va y avoir une candidature unique pour le Nouveau Front Populaire, et non je ne serai pas candidate” au perchoir : @sandrousseau pic.twitter.com/osDARDIwJT
— LCI (@LCI) July 17, 2024
Sandrine Rousseau s’est par ailleurs excusée des divisions entre membres du NFP autour de la désignation d’un Premier ministre : “Le spectacle que l’on donne en ce moment est très décevant. Nous ne sommes pas à la hauteur de l’espoir que les gens avaient en nous. C’est comme si l’élan populaire du 7 juillet s’était transformé en guerre de partis.”
Face au NFP, Marine Le Pen préfère le maintien du gouvernement
Quel que soit le gouvernement à venir, Marine Le Pen assume le “tout sauf Nouveau Front Populaire”. Questionnée mercredi 17 juillet sur l’antenne de BFMTV concernant le maintien éventuel d’un “gouvernement Attal bis, avec un peu de gauche, un peu de droite”, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale a affirmé que “tout est mieux qu’un gouvernement du Nouveau Front populaire, qui n’est pas majoritaire”.
La députée RN du Pas-de-Calais a ainsi précisé “penser projet politique” en priorité. Marine Le Pen a notamment précisé que face au gouvernement qui “sera de toute façon à un moment ou à un autre nommé, […] chaque texte qui nous sera proposé, nous l’analyserons. S’il est bon pour les Français, nous le voterons”.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée a également jugé que le Nouveau Front populaire faisait “énormément de mal à la démocratie en ce moment” avec ses querelles pour proposer un candidat pour Matignon. Marine Le Pen avait précédemment promis que le Rassemblement national “censurerait tout gouvernement” comprenant des ministres issus de La France insoumise ou des écologistes. Elle a par ailleurs réclamé que le RN et ses alliés soient représentés à la hauteur de leurs 143 élus dans les instances dirigeantes de l’Assemblée alors que la gauche veut s’y opposer.
Marine Tondelier se dit “écœurée” par “la guerre de leadership”
La patronne des écologistes Marine Tondelier s’est dite “en colère” et “écœurée” mercredi par la guerre de leadership entre Insoumis et socialistes pour proposer un nom pour Matignon, lançant un appel à la reprise immédiate des négociations arrêtées “depuis plusieurs jours”.
“Chaque heure, chaque minute de ridicule qu’on offre […], on est en train de fabriquer du vote RN et ce ne sera pas la peine de venir me chercher avec ma veste verte en 2027 entre les deux tours pour dire “Au secours, il faut un front républicain” […] On ne peut pas susciter l’espoir et décevoir autant”, a-t-elle déclaré sur France 2.
Les communistes proposent que les députés NFP votent sur un Premier ministre
Les députés communistes proposent, dans un communiqué publié mardi soir, de soumettre la désignation d’un Premier ministre au vote des députés Nouveau Front populaire. “Nous ne pouvons courir plus longtemps le risque de laisser le gouvernail au président de la République et laisser le mécontentement gagner du terrain”, expliquent-ils.
Le dirigeant du Parti communiste français, Fabien Roussel, a salué une “sage proposition”. “Il est encore temps”, juge-t-il, alors que les divisions entre les alliés du NFP quant au nom d’un Premier ministre s’aggravent depuis quelques jours. Plusieurs propositions, comme Huguette Bello ou Laurence Tubiana, ont été rejetées par au moins un des membres de l’alliance électorale.
Macron remercie “infiniment” Attal
Dans un tweet publié mardi soir, Emmanuel Macron a remercié Gabriel Attal d’avoir mis son “énergie au service des Français”. Le président de la République a accepté la démission du gouvernement, remise pour la deuxième fois mardi, à la suite des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
Le gouvernement de Gabriel Attal va néanmoins rester en charge des “affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement”, possiblement durant quelques semaines, a expliqué le chef de l’Etat à ses ministres mardi matin.
Monsieur le Premier ministre,
Cher @GabrielAttal,Pour faire avancer le pays dans un moment si décisif, dans un esprit commun de responsabilité et de dépassement, vous avez mis toute votre énergie au service des Français.
La France au cœur.
Merci infiniment. pic.twitter.com/hGrTpC4yhU
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 16, 2024
Une tribune demande aux dirigeants du NFP d’être “à la hauteur”
Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde mardi soir, un collectif du monde syndical, associatif, artistique et intellectuel demande aux dirigeants du Nouveau Front populaire de se montrer “à la hauteur des espoirs et des attentes de la population”. Les signataires, parmi lesquels la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et l’actrice Judith Godrèche, réclament aux forces de gauche “d’en finir avec les divisions partisanes” et affirment : “En cas d’échec, la désillusion des électeurs serait immense.”
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