Il s’agissait de sa première interview depuis les résultats des élections législatives. Mardi 23 juillet, lors d’une interview diffusée sur France 2 et Franceinfo sur un plateau en plein air survolé par les hélicoptères, Emmanuel Macron a commenté la situation politique du pays à l’approche des Jeux olympiques de Paris, qui doivent s’ouvrir ce vendredi 26 juillet.
Le président de la République est revenu sur son choix de dissoudre l’Assemblée nationale au soir des élections européennes du 9 juin, remportées par le Rassemblement national. “J’ai fait ce choix en conscience, avec beaucoup de gravité, parce que l’Assemblée nationale ne correspondait plus à la société française”, a-t-il affirmé. “Tout le monde nous disait qu’à l’automne la motion de censure arriverait”, a justifié Emmanuel Macron, avant d’affirmer : “J’ai pris mes responsabilités en demandant aux Françaises et aux Français de choisir.”
Interrogé sur les résultats des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire, il a reconnu que la majorité sortante avait “perdu cette élection”, mais a jugé que “personne” n’avait “gagné”. Il a appelé les forces politiques à être “à la hauteur de ce qu’elles ont fait dans l’entre-deux-tours”. “La responsabilité de ces partis, c’est de faire quelque chose que toutes les démocraties européennes font, […] savoir faire des compromis”, a-t-il pointé.
Emmanuel Macron est revenu sur la polémique qui a suivi le refus de certains députés du Nouveau Front populaire (NFP) de serrer la main du benjamin (Rassemblement national, RN) de la nouvelle Assemblée nationale lors de l’élection du président de l’hémicycle. “Il n’y a pas de sous-député”, a-t-il déclaré. “11 millions de nos compatriotes ont envoyé un message clair, aussi un message d’adhésion. On doit répondre aux causes qui ont suscité ce vote”, a-t-il jugé.
Affirmant avoir choisi “la stabilité”, Emmanuel Macron a assumé maintenir le gouvernement Attal “aux affaires courantes” pour la durée des Jeux olympiques, au moins jusqu’à la mi-août, a-t-il précisé. Estimant que la responsabilité des partis politiques était “immense” pour la suite, il a cité la sécurité, l’accès aux services publics et le pouvoir d’achat comme priorités auxquelles devrait selon lui s’atteler le prochain gouvernement.
“Le sujet n’est pas un nom”
Le président de la République a refusé de se prononcer sur la proposition, émise par le NFP une heure avant son interview, de nommer la haute fonctionnaire Lucie Castets à Matignon. “La question n’est pas un nom, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement puisse dégager des réformes, faire passer un budget et faire avancer le pays”, a estimé Emmanuel Macron.
L’alliance des partis de gauche s’est mise d’accord ce mardi 23 juillet pour proposer au président de la République le nom de Lucie Castets, une haute fonctionnaire de 37 ans engagée pour la défense des services publics, pour le poste de Première ministre. Celle-ci a affirmé à l’AFP avoir accepté “en toute humilité mais avec beaucoup de conviction”, estimant être une candidate “crédible et sérieuse” pour Matignon.
Les JO, un “défi sécuritaire”
“Toutes les vérifications de sécurité ont été faites” avant l’ouverture des Jeux olympiques ce vendredi 26 juillet, a tenu a affirmer dès le début de l’interview Emmanuel Macron, qui a reconnu que ces Jeux présentaient “un défi sécuritaire”. Le président a estimé que les “contraintes” liées à l’organisation de Paris 2024 dans la capitale étaient “nécessaires” pour “assurer la sécurité” et a affirmé : “On a besoin de se ‘réenthousiasmer’. On verra tous à partir de vendredi soir pourquoi ça en valait la peine.”
Réagissant à la polémique entourant la venue des athlètes israéliens à Paris, le président a jugé que ces derniers étaient “les bienvenus” en France et a jugé “inadmissibles” les propos de Thomas Portes. En soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, le député La France insoumise a estimé que la délégation israélienne n’était pas la bienvenue aux JO.
Emmanuel Macron a défendu l’organisation des JO parisiens, pointant : “Avoir l’audace d’organiser la cérémonie d’ouverture, personne ne l’avait fait.” Interrogé sur le programme de cette soirée, il a refusé de donner davantage d’informations : “On aura des artistes du monde entier et de la France, d’immenses artistes”, a-t-il affirmé, sans vouloir commenter les rumeurs pointant la possible participation d’Aya Nakamura ou de Céline Dion.
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