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Grippe aviaire : l’OMS veut développer des vaccins à ARN messager


Face à une évolution récente et inquiétante de la grippe aviaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce lundi 29 juillet une initiative pour développer, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, des vaccins contre cette maladie infectieuse à base de la technologie d’ARN messager. Derrière ce projet, figure la société biopharmaceutique Sinergium Biotech, qui a déjà commencé à développer des vaccins candidats contre le virus de la grippe aviaire H5N1, a indiqué l’OMS dans un communiqué.

Ce virus, bien qu’apparu en 1996, connaît chez les oiseaux une augmentation exponentielle depuis 2020, parallèlement à l’augmentation du nombre de mammifères infectés, y compris des morses ou des vaches laitières, comme aux Etats-Unis. L’agence des Nations unies pour l’agriculture (FAO) a jugé la semaine dernière que l’évolution de la grippe aviaire dans la zone Asie-Pacifique, avec des transmissions de plus en plus fréquentes à des humains et l’apparition d’un nouveau variant du virus, devenait “alarmante”. Avant les essais cliniques, Sinergium Biotech devra d’abord établir la faisabilité du procédé de ses vaccins candidats, a détaillé l’OMS.

Une technologie “particulièrement intéressante”

Que recouvre la technologie à ARNm ? Il s’agit d’injecter dans l’organisme des brins d’instructions génétiques conduisant les cellules à reproduire des protéines présentes dans le virus afin d’habituer le système humanitaire à le reconnaître et à le neutraliser. Cette initiative est mise en œuvre dans le cadre du Programme de transfert de la technologie à ARNm, lancé pendant le Covid par l’OMS et le Medicines Patent Pool (MPP), une organisation soutenue par l’ONU visant à faciliter la mise au point de médicaments essentiels et à améliorer leur accès.

Si la pandémie de Covid-19 a révélé une capacité d’innovation ultrarapide, elle a aussi mis en évidence des inégalités criantes dans l’accès aux vaccins. Sur la grippe aviaire, l’OMS a appelé à renforcer la surveillance et la notification des cas chez les animaux et les humains, et à partager les échantillons et les séquences génétiques. Martin Friede, qui dirige l’unité de recherche sur les vaccins à l’OMS, a quant à lui jugé particulièrement intéressant de se concentrer sur les vaccins à ARN messager, afin de développer des capacités de production durable. “L’avantage de l’ARNm est que, en théorie, nous pouvons fabriquer un vaccin Covid, nous pouvons fabriquer des vaccins H5N1, mais aussi de nombreux autres vaccins et des outils thérapeutiques”, a-t-il expliqué. Si le besoin de vaccins H5N1 se réduisait, “nous espérons que tous les partenaires pourront produire autre chose”, a-t-il poursuivi.




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