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Après la panne informatique mondiale, les déboires du groupe américain CrowdStrike


C’est l’heure de faire les comptes. La compagnie aérienne Delta Air Lines s’apprête à réclamer des dommages et intérêts après avoir perdu 500 millions de dollars en raison de la panne informatique mondiale du 19 juillet, a indiqué son dirigeant, dix jours plus tard. “Nous cherchons à nous assurer que nous serons indemnisés quelle que soit la manière dont ils le décident pour ce qu’ils nous ont coûté”, a-t-il prévenu, en faisant référence aux compagnies américaines Microsoft et CrowdStrike, un antivirus qui s’est retrouvé au cœur d’une paralysie géante.

Le dirigeant de Delta a souligné que la panne mondiale avait coûté à la compagnie en tout “un demi-milliard de dollars sur une période de cinq jours”, entre “la perte de revenus, mais aussi les dizaines de millions de dollars par jour en compensations et en hôtels” pour les passagers n’ayant pas pu prendre leur avion. À noter que la compagnie aérienne a dû annuler près de 7 000 vols et plus 176 000 clients ont demandé une indemnisation ou le remboursement de leur billet.

Vendredi 19 juillet, une mise à jour d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, le système d’exploitation de Microsoft, a fait dysfonctionner de nombreux systèmes informatiques à travers le monde, des aéroports aux hôpitaux. D’après Microsoft, environ 8,5 millions d’appareils avaient été touchés par la panne, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

“Un bug dans le programme”

Pour rappel, le logiciel Falcon de CrowdStrike est utilisé par des entreprises du monde entier pour mieux identifier et contrer les logiciels malveillants et les failles de sécurité. “CrowdStrike, fondée en 2011, est une plateforme de cybersécurité basée sur le cloud dont le logiciel est utilisé par de nombreux secteurs à travers le monde pour se protéger contre les pirates informatiques et les violations extérieures”, précise le New York Times. Et en quelques chiffres : CrowdStrike sert environ 29 000 clients et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 4 milliards de dollars.

Alors que s’est-il passé ? Dans un rapport d’incident, CrowdStrike a indiqué mercredi que ce bug avait été transmis à des millions d’ordinateurs Windows et qu’elle modifierait à l’avenir la manière dont elle gère les mises à jour. “En raison d’un bug dans le programme de validation, l’une des deux mises à jour a été validée alors qu’elle contenait des données problématiques”, s’est justifié CrowdStrike. Le patron de l’entreprise, George Kurtz, a été convoqué par le Congrès américain pour fournir des explications. “Nous comprenons que notre travail n’est pas encore terminé et nous restons déterminés à restaurer tous les systèmes concernés”, a-t-il souligné dans son message sur LinkedIn.

Des actionnaires portent plainte

Face à l’ampleur des dégâts, un groupe d’actionnaires de CrowdStrike a décidé de porter plainte contre l’entreprise devant un tribunal fédéral d’Austin (Texas), où se trouve le siège de l’entreprise. Les hommes d’affaires accusent l’entreprise d’avoir fait des déclarations “fausses et trompeuses” sur ses tests logiciels. “La plainte allègue que les dirigeants de CrowdStrike ont fraudé les investisseurs en leur faisant croire que les mises à jour logicielles de l’entreprise avaient été correctement testées”, rapporte la BBC.

De son côté, CrowdStrike nie les allégations et prévient qu’il se défendra contre le recours collectif proposé. Dans un communiqué publié mercredi, un porte-parole de l’entreprise basée à Austin, a ajouté : “Nous pensons que cette affaire manque de fondement et nous défendrons vigoureusement l’entreprise.” Si les actionnaires sont vent debout contre CrowdStricke, c’est parce que le cours de l’action de la société a chuté de 32 % dans les douze jours qui ont suivi l’incident, entraînant une perte de valeur marchande de 25 milliards de dollars (14,5 milliards de livres sterling). De quoi perdre ses nerfs.




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