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Guerre en Ukraine : la troisième phase des exercices nucléaires de l’armée russe

“La troisième étape des exercices des forces nucléaires non-stratégiques a commencé”, a déclaré, ce mercredi 31 juillet, le ministère russe de la Défense dans un communiqué. L’administration, à la tête de laquelle se trouve le tout fraîchement nommé Andreï Belooussov, circonscrit l’opération aux districts militaires du centre et du sud de la Russie. Ce dernier englobe les oblasts ukrainiens envahis par la Fédération de Russie, ainsi que la ville de Rostov-sur-le-Don où se situe le quartier général de l’opération russe en Ukraine.

Ces exercices ont été lancés en mai dernier, en réponse aux déclarations occidentales – notamment celle d’Emmanuel Macron – qui évoquaient la possibilité d’envoyer des troupes sur le sol ukrainien. “L’objectif est de maintenir le personnel et l’équipement des unités de combat d’armes nucléaires non stratégiques en vue de sauvegarder inconditionnellement, l’intégralité territoriale et la souveraineté de la Russie”, avait alors répondu le ministère russe de la Défense. La troisième étape prévoit des entraînements impliquant des systèmes de missile Iskander-M et l’aviation. Les militaires y participant vont notamment s’entraîner à recevoir des “munitions spéciales” et à en équiper des systèmes de missiles et des avions.

Depuis le début du conflit, en février 2022, Vladimir Poutine brandit de temps à autre la menace atomique. L’année dernière, la Russie installait des lanceurs d’armes nucléaires tactiques sur le sol de son allié biélorusse. Les prises de parole répétées de la Russie relèvent de la “stratégie déclaratoire” selon les explications de Stéphane Audrand sur X (ex-Twitter), historien et officier de réserve. Pour lui cette stratégie, de dessiner les contours de son périmètre d’action, est d’autant plus importante que repose sur elle la stabilité mondiale. “La prudence initiale”, adoptée par les grandes puissances sur la question de la dissuasion s’explique, selon l’historien, par la nature du conflit qu’il définit comme “un inconnu aux analogies fragiles”.

L’arsenal russe

Cela dit, si la Russie frappait avec l’arsenal qu’elle mobilise pendant cette série d’exercices, il n’y aurait pour autant pas d’hiver nucléaire. Les armes tactiques sont d’une envergure moindre que les stratégiques, et leur champ d’action se limite au champ de bataille. Sur les 6 000 têtes nucléaires dont disposerait la Russie – un chiffre repris par l’Institut français des relations internationales -, 2 000 relèveraient de la classification tactique. La puissance de ces armes tactiques serait tout de même supérieure aux bombes ayant frappé Hiroshima et Nagasaki en août 1945 causant respectivement la mort de 120 000 et 80 000 personnes.

L’arsenal nucléaire tactique de la Russie

Au-delà du nombre, la menace russe réside dans la manière de faire pleuvoir le feu nucléaire. L’armée dispose des missiles sol-sol Iskander et des missiles air-sol Kinjal, embarqués sur les avions russes Tu-22 ou MiG-31K. L’Iskander comme le Kinjal peuvent transporter aussi bien des charges nucléaires qu’explosives, épaississant le doute sur la nature de chaque tir. Dans l’autre camp, la France peut compter sur les missiles M51 et ASMP-A pour déployer sa puissance nucléaire. Comme chaque année, elle simule le lancement, par avion, d’une tête nucléaire. La dernière simulation a eu lieu en novembre, depuis le centre d’essai de Biscarrosse dans les Landes.




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