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“Venez vous battre” : Elon Musk – Nicolas Maduro, la guerre à distance que personne n’attendait


Nicolás Maduro est prêt à se battre contre l’homme le plus riche du monde. Non, il ne s’agit pas d’une énième fake news colportée aux quatre coins de la complosphère sur Internet. Le 29 juillet, face à la télévision nationale, le président vénézuélien apostrophait Elon Musk ainsi : “Tu veux te battre ? Faisons-le […], où tu veux.”

La réponse du milliardaire pro-Trump ne s’est pas fait attendre. Le fondateur de Tesla a proposé, en cas de victoire de sa part, la démission de Maduro et, goguenard, est même prêt à lui offrir un voyage direction la planète Mars. Le successeur d’Hugo Chavez aurait pu en rester là, mais lors d’une conférence de presse, ce 31 juillet, il a renchéri par le mime d’un combat de boxe et déclarant : “On va se battre [sur un ring]. Mais viens ici au Poliedro [NDLR : gymnase de Caracas], toi et moi. Si je te bats Elon Musk, j’accepte ton voyage sur Mars, mais tu viens avec moi !”.

L’inimitié entre les deux hommes – l’un se revendique bolivarien et l’autre se veut chantre du libertarisme – est de notoriété publique. Mais leur relation antagoniste prend une nouvelle dimension depuis le 28 juillet, à l’occasion de l’élection présidentielle vénézuélienne. Nicolás Maduro, candidat à sa propre succession, a été déclaré vainqueur par le Conseil national électoral (CNE) avec 51 % des voix contre 44 % pour son concurrent Edmundo Gonzalez Urrutia. Cependant, le CNE n’a pas révélé le détail des voix. En conséquence, le candidat de l’opposition revendique lui aussi la victoire du scrutin.

Musk, une menace pour Maduro

La contestation de la victoire de Maduro est telle que le ministre péruvien des Affaires étrangères a déclaré, sur TV Peru Noticias : “M. Gonzalez est le président élu et légitime du Venezuela.” Depuis lundi, au moins 12 personnes ont été tuées au cours des manifestations, 77 fonctionnaires ont été blessés, et plus de 1 000 personnes interpellées.

Pour expliquer son incapacité à révéler le détail des résultats, le CNE assure avoir été victime d’une cyberattaque. Nicolás Maduro a annoncé la création “d’une commission spéciale pour évaluer, avec des conseils russes et chinois, le système de biosécurité du pays qui est attaqué, et en particulier l’attaque qui a gravement endommagé le système de communication du CNE… Les attaques, j’en suis sûr, sont dirigées par le pouvoir d’Elon Musk”.

Il a poursuivi sa diatribe au balcon de sa résidence, au soir du 30 juillet. “Le Venezuela […] fait face à une agression nationale et internationale de la part des puissances mondiales, et il s’avère maintenant qu’Elon Musk est obsédé par l’idée de prendre le Venezuela et de gouverner le Venezuela de l’extérieur”, a-t-il dit, évoquant une “alliance de l’extrême droite mondiale, de l’extrême droite fasciste, du narcotrafic, d’Elon Musk et du gouvernement impérialiste des Etats-Unis”.

La rencontre de deux mondes

Les attaques font référence à la proximité idéologique qu’entretient Elon Musk avec des figures néolibérales comme Donald Trump, candidat à l’élection présidentielle américaine, et le président argentin Javier Milei. Sur son réseau social X (ex-Twitter), Elon Musk n’a pas manqué de reprendre les publications de celui-ci. A la suite des résultats de la présidentielle vénézuélienne, le président argentin avait posté, selon la formule qu’il l’avait accompagnée toute sa campagne : “Dictateur Maduro, dégage !”.

Depuis, le milliardaire de 53 ans n’a cessé de multiplier les sorties provocatrices, qualifiant le président “d’âne” ou reprenant l’avis de recherche de Nicolás Maduro, publié par le gouvernement américain en 2020 en raison de son implication supposée dans le trafic de drogue.

En pleine crise politique, le Venezuela, longtemps une des nations les plus riches d’Amérique latine, est également confronté à la déliquescence de son économie. Sa production pétrolière s’est effondrée et son PIB a été réduit, en dix ans, de 80 %. Résultats, plus de sept millions de Vénézuéliens ont fui le pays. Au pouvoir depuis 2013, Maduro avait assuré des élections “libres et transparentes”, selon Forbes. Mais, les premières ingérences avaient débuté lorsque le gouvernement avait jugé non conforme la candidature de María Corina Machado, remplacée au pied levé par Edmundo Gonzalez Urrutia.





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