Une cérémonie remarquée, des médailles nombreuses et des athlètes français lumineux… Les Jeux olympiques de Paris 2024 s’apprêtent à rendre une copie quasi parfaite. Seule ombre au tableau : celle du Covid-19. Mardi 30 juillet, la nageuse australienne Lani Pallister ne s’est pas alignée sur les séries olympiques du 1 500 m après avoir été testée positive au virus. L’athlète de 22 ans, qui avait terminé troisième des Mondiaux 2022 à Budapest, était une bonne chance de médaille pour son pays. Mais elle “a pris la décision d’économiser son énergie pour le relais 4×200 m nage libre de jeudi”, a déclaré le Comité.
Le nageur britannique Adam Peaty a lui aussi été testé positif au Covid-19 lundi, au lendemain de sa médaille d’argent en finale du 100 m brasse. Le brasseur de 29 ans “espère pouvoir revenir à la compétition pour les épreuves de relais plus tard au cours du programme de natation”, a réagi “Team GB” dans un communiqué. Elle précise aussi que Peaty avait commencé à se sentir malade, avec des symptômes de gorge, avant sa course du 28 juillet, que ses symptômes se sont aggravés par la suite, et qu’il a ensuite été testé positif au Covid-19. Or, certains estiment que l’athlète aurait dû se faire dépister avant.
“Depuis, près d’une douzaine de nageuses, dont plusieurs membres de l’équipe féminine australienne de water-polo, ont été testées positives, ce qui soulève des questions sur l’ampleur de la propagation du virus, notamment en piscine”, souligne le média américain Time. Par ailleurs, des rumeurs circulent concernant des nageurs malades au sein de la délégation américaine. D’ailleurs, les cas impliquant des sports nautiques soulèvent la question de savoir si le fait d’être dans l’eau avec des athlètes contaminés augmente le risque de propagation.
Des précautions légères
Après avoir gâché le bon déroulement des olympiades de Tokyo – qui s’étaient tenues à huis clos – le virus tente de s’incruster dans les vestiaires au risque d’écourter l’aventure de certains champions. Si aucune épidémie n’est encore à signaler, le nombre d’infections pourrait augmenter ces prochains jours. D’autant que les restrictions mises en place par le Comité d’Organisation des Jeux olympiques (Cojo) restent minimales. Assis dans les gradins parisiens, quasi aucun supporter ne porte de masque et les distanciations sociales demeurent inexistantes. Et contrairement aux Jeux de Tokyo de 2021, les athlètes ne sont pas soumis à des contrôles réguliers.
AuTime, un porte-parole du Comité olympique assure que les athlètes américains ne sont généralement testés que s’ils présentent des symptômes tels qu’une toux persistante, de la fièvre, un mal de gorge, ou s’ils ne se sentent généralement pas bien, et que le Covid-19 est présent. Autrement dit, aucune règle n’empêche les sportifs de concourir s’ils ont le nez qui coule.
Certes, le Comité d’Organisation des Jeux olympiques (Cojo) a mis en garde des athlètes contrôlés positifs, ainsi que ceux présentant des symptômes respiratoires. Les personnes malades sont invitées à “porter un masque en présence des autres, limiter les contacts et se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique”, rapportent nos confrères du Parisien. Et après ? Les sportifs infectés sont transférés dans une pièce isolée pour limiter le risque de contaminer les autres. Un transport séparé est également organisé pour eux et leurs repas leur sont livrés afin qu’ils ne mangent pas dans la salle à manger commune. Les cliniques médicales des Jeux olympiques disposent également de salles d’isolement pour accueillir les personnes testées positives. Cependant, les organisateurs n’imposent aucune restriction aux athlètes contaminés en termes de période d’isolement. C’est à son staff de trancher.
Sur le site du ministère du Travail et de la Santé, les précautions restent également floues : “Il est important de rappeler que le Covid-19 est sous surveillance permanente et le sera d’autant plus pendant la période des JOP. En cas d’augmentation du nombre de cas ou d’épidémie d’infection respiratoire aiguë, les autorités sanitaires ajusteront les conduites à tenir.” Mais certaines délégations n’attendent pas les ordres des organisateurs des Jeux olympiques pour se protéger. Exemple avec les Belges pour lesquels le port du masque est obligatoire “dès qu’ils sortiront de la bulle de la délégation et qu’ils seront à moins d’1,5 m d’autres personnes, notamment au restaurant du village olympique”, précise le quotidien Le Soir. Mieux vaut prévenir que guérir.
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