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Finance : pourquoi les bourses européennes et asiatiques décrochent


Les bourses d’Europe et d’Asie connaissent une chute de leur cours ce lundi 5 août. Après une journée difficile à Wall Street vendredi, les bourses asiatiques ont dégringolé à leur ouverture ce matin. L’indice vedette Nikkei de la capitale nippone, qui avait déjà dévissé de 5,8 % vendredi, a plongé de 12,4 % en clôture, connaissant la plus forte chute en points de son histoire. L’indice élargi Topix s’effondrait de 12,23 %. Taïwan tombait de plus de 8 %, tout comme Séoul. Il s’agit de son plus lourd repli depuis le “lundi noir” du 20 octobre 1987, selon des données de London Stock Exchange Group citées par Reuters. Le plongeon est tel que cela a déclenché une restriction des échanges pour la première fois depuis quatre ans.

Les Bourses chinoises reculaient plus modérément, l’indice Hang Seng de Hongkong lâchant 2,13 % dans les derniers échanges. L’indice composite de Shanghai a reculé de 1,54 % et celui de Shenzhen de 1,85 %. En Europe, les principaux indices boursiers ont chuté dès l’ouverture ce lundi et vers 07 h 25, Paris abandonnait 2,42 %, Londres 1,95 %, Francfort 2,49 %, Amsterdam 3,05 %, Milan 3,31 %, Zurich 2,97 % et Madrid 2,79 %.

La Bourse de New York a à son tour chuté à l’ouverture lundi, semblant céder à la panique dans le sillage de débandade des marchés boursiers. L’indice Dow Jones perdait presque 3%, le Nasdaq chutait de 5,50% et le S&P 500 de 4% au cours des premiers échanges tandis que les taux obligataires s’enfonçaient.

Pourquoi une telle chute ?

L’effondrement de la Bourse de Tokyo intervient après une fin de semaine marquée par la publication d’indicateurs macroéconomiques dégradés qui ont ravivé les craintes de récession aux Etats-Unis, analyse le quotidien Les Echos. “L’élément déclencheur : un rapport sur l’emploi américain” publié vendredi, qui a fait décrocher “les actions et les rendements obligataires” à Wall Street, a commenté Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, auprès de l’Agence France Presse. Dans le détail, aux Etats-Unis, le taux de chômage américain en juillet a augmenté plus que prévu à 4,3 % contre 4,1 %. C’est le plus haut taux de sans-emploi depuis octobre 2021.

“Ce que nous observons actuellement, c’est une situation dans laquelle le marché considère que ce qui se passe dans la macroéconomie américaine coche la case de la récession, observe Robert Carnell, responsable de la recherche pour l’Asie-Pacifique chez ING auprès de Reuters. On est passé d’une inflation en baisse suffisamment rapide et d’un assouplissement de la Fed en septembre à une économie en train de dérailler et à une Fed qui ne sera pas en mesure d’enrayer l’aggravation de la situation.” Dans la foulée de la publication de ce rapport, les rendements obligataires ont nettement baissé, ce qui laisse présager que la réserve fédérale (Fed) pourrait procéder à des baisses de taux plus drastiquement qu’attendu.

Quelles conséquences ?

Ce resserrement monétaire après des années de taux négatifs, conjugué à un ralentissement de l’activité économique américaine, a notamment précipité la remontée du yen, soutenue par des interventions de la banque centrale du Japon sur le marché des changes. Toutefois, ce mouvement de change est négatif pour les entreprises japonaises exportatrices qui avaient bénéficié de la chute de la devise japonaise. Sur le marché des changes, le dollar a chuté lundi matin de 2,17 %, et l’euro de 1,99 %. Tandis que le bitcoin dévissait de 11,70 %.

En outre, les valeurs bancaires chutent, elles aussi, lourdement. Au Japon, Mitsubishi UFJ Financial Group a dégringolé de 13,5 %, Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG) de 14,6 %, Mizuho de 12,8 % et Nomura de 18,59 %. En Europe, UniCredit chutait de 6,54 % et Intesa Sanpaolo de 5,57 % à Milan, Deutsche Bank de 5,12 % à Francfort, Société Générale de 5,05 % à Paris, Barclays de 5,08 % à Londres. Le secteur technologique sombrait dans le rouge aussi : à Amsterdam, ASML perdait 4,46 % et BE Semiconductor Industries 5,17 %. A Francfort, Infineon abandonnait 2,34 %. A Paris, STMicroelectronics reculait de 5,10 % et Capgemini de 2,93 %.

Le pétrole aussi était pénalisé par les craintes de récession: le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,89% à 76,13 dollars vers 14 heures. L’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), cédait 0,95%, à 72,82 dollars, peu après avoir dégringolé jusqu’à un plus bas en six mois. Dans le même temps, les valeurs technologiques, chèrement valorisées, flanchent face à l’environnement macroéconomique, et à des doutes sur les perspectives de croissance du secteur. A New York, Nvidia chutait de plus de 10%, Tesla abandonnait 7,77%, Alphabet 3,46%, Apple 5,05%, Amazon 5,95%, Meta 4,71% et Microsoft 4,33%.




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