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En Grèce, un incendie ravageur se rapproche dangereusement d’Athènes


Devant leurs maisons en flammes, des milliers de Grecs ont dû consentir à évacuer. Dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 août, d’importants feux de forêt se sont déclarés en Grèce, la plupart autour d’Athènes. “Les forces de la protection civile ont livré bataille toute la nuit et malgré des efforts surhumains, l’incendie continue de se propager très vite et se dirige vers Penteli”, a expliqué lors d’un point presse lundi matin Vassilis Vathrakogiannis, porte-parole des pompiers. Au moins cinq nouvelles localités ont été évacuées au petit matin, de même que deux hôpitaux, l’un pédiatrique et l’autre militaire, à Penteli, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la capitale. Vingt-neuf enfants hospitalisés ont été déplacés vers des hôpitaux athéniens, selon le président de la confédération des employés des hôpitaux publics, Michalis Giannakos. L’inquiétude est telle que la Grèce a appelé l’Union européenne à lui venir en aide. Lundi, la France a annoncé l’envoi de 180 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, 55 camions et un hélicoptère pour soutenir les autorités locales.

“Nous faisons face à une catastrophe biblique. Toute notre municipalité est en proie aux flammes et vit des moments difficiles”, a déclaré à la chaîne de télévision Skai le maire de Marathon, Stergios Tsirkas, où les 7 000 habitants ont été contraints de quitter la ville. D’après la chaîne de télévision publique ERT, le front de l’incendie fait désormais plus de 30 kilomètres. Un total de 670 pompiers et 183 véhicules ont été déployés, et 32 avions survolent la zone depuis qu’il fait jour, a précisé le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias, lors d’un point presse. Dimanche après-midi, les pompiers étaient parvenus à maîtriser 33 des 40 départs de feu qui s’étaient déclarés au cours des dernières 24 heures. Mais l’incendie a continué à progresser dans un contexte d’alerte aux conditions météorologiques extrêmes pour le reste de la semaine. Et les fumées recouvrent désormais une partie d’Athènes, au point que l’Union des pneumologues a averti qu’il fallait éviter de faire de l’exercice en extérieur, et que les femmes enceintes et les personnes fragiles devaient limiter leurs déplacements.

D’autres régions d’Europe touchées

La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt cet été, après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960. Giorgos Tsevas, 48 ans, originaire de Polydendri, un village situé près du front de l’incendie et dont le nom signifie en grec “beaucoup d’arbres”, était désespéré dimanche : “Tout brûle. J’avais deux cents oliviers, ils ont tous disparu”. Kostas Lagouvardos, directeur de recherche à l’Observatoire d’Athènes, avait prévenu dimanche sur la chaîne ERTNews que la réponse aux départs de feu devait être rapide, faute de quoi les incendies deviendraient incontrôlables compte tenu des conditions météorologiques actuelles. Les scientifiques avertissent que les émissions de combustibles fossiles aggravent la durée, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur dans le monde entier.

Selon le groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies sur le climat, la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes dans le monde entier. D’autres régions d’Europe sont également aux prises avec des températures élevées cette semaine. En Italie, aux prises avec l’une des pires sécheresses de ces 50 dernières années, le mercure est attendu à 38°C à l’ombre lundi à Rome et ne doit pas descendre sous les 36°C cette semaine, avec des valeurs nocturnes qui peinent à redescendre. Dans le sud des Pays-Bas, on s’attend à des températures comprises entre 32 et 35°C, aggravées par une humidité élevée. Et à Paris, le mercure devrait atteindre les 36/38°C.




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