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Israël : nouvelle provocation d’un ministre de Netanyahou sur l’esplanade des Mosquées


Une nouvelle étincelle menaçant d’embraser le Proche-Orient ? Ce mardi 13 août, le ministre israélien Itamar Ben Gvir, accompagné de près de 2 250 juifs, a prié et hissé le drapeau israélien sur le site hautement sensible de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, à l’occasion d’une commémoration annuelle, a indiqué un responsable du site à l’AFP.

Située dans le secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, est bâtie sur les ruines du second temple juif, détruit en l’an 70 par les romains. Mais pour les juifs, ce lieu est avant tout le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.

Ce mardi matin, “environ 2 250 juifs ont prié, dansé et hissé le drapeau israélien” sur l’esplanade, a rapporté à l’AFP un responsable du Waqf, l’administration jordanienne des Biens religieux musulmans à Jérusalem, sous le couvert de l’anonymat. Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale et colon d’extrême droite habitué des provocations, s’est lui-même filmé sur le site à l’occasion de la commémoration juive de Ticha Beav, en l’hommage à la destruction des deux Temples, par les Babyloniens en 587 avant J.-C. puis par les Romains en l’an 70.

Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a cherché à se désolidariser de ce déplacement qui devrait créer de nouvelles tensions, affirmant qu'”il n’y a aucune politique privée d’aucun ministre sur le mont du Temple – ni du ministre de la Sécurité nationale ni d’aucun autre ministre”. “L’événement de ce matin sur le mont du Temple est une exception au statu quo”, assure-t-il également.

Une règle fixée en 1967

En effet, en vertu d’un statu quo décrété après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade des Mosquées à des heures précises, sans y prier. Mais cette règle est de moins en moins suivie par certains juifs nationalistes, alors que le lieu est administré par la Jordanie, mais que son accès est contrôlé par les forces de sécurité israéliennes.

Ce mardi, “la police israélienne n’a laissé entrer que quelques fidèles musulmans, imposant des restrictions à l’entrée à al-Aqsa”, a déclaré à l’AFP le responsable du Waqf. Itamar Ben Gvir “supervise la judaïsation” du lieu saint hautement sensible “et contribue à changer la situation à al-Aqsa […] au lieu de respecter les traités internationaux sur le statu quo avec la Jordanie”, a-t-il encore dit.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a quant à lui dénoncé une “escalade” et des “provocations”, évoquant des “incursions illégales […] pour préparer l’imposition d’un contrôle israélien total et une judaïsation” des lieux “en violation du droit international”.

Il faut “gagner cette guerre, pas aller à des discussions à Doha ou au Caire”

Déjà il y a trois semaines, Itamar Ben Gvir avait indiqué mercredi avoir prié dans l’enceinte de l’esplanade des Mosquées, défiant de nouveau la règle du statu quo. “Je suis la direction politique, et la direction politique autorise les prières sur le Mont du Temple […]. J’ai prié sur le mont du Temple la semaine dernière”, avait affirmé le ministre de la Sécurité nationale lors d’un colloque organisé au Parlement israélien, intitulé “le retour d’Israël sur le mont du Temple”, lieu le plus saint du judaïsme.

Le bureau de Benyamin Netanyahou avait alors déjà affirmé son désaccord sur cette question, affirmant que “la politique d’Israël de conserver le statu quo sur le mont du Temple n’a pas changé et ne changera pas”.

Lors de son déplacement, Itamar Ben Gvir a également évoqué la guerre qui oppose Israël au Hamas depuis plus de dix mois dans la bande de Gaza, en déclarant qu’il fallait “gagner cette guerre, pas aller à des discussions à Doha ou au Caire”, les négociateurs régionaux qui, avec les Etats-Unis, poussent pour une trêve à Gaza. “Nous devons les battre, les mettre à genoux, nous pouvons battre le Hamas”, a encore martelé Itamar Ben Gvir.




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