Alors que des incendies ravagent le paysage grec depuis trois jours, le pays est plongé dans un état de sidération après la mort d’une première victime à Patima Halandri ce lundi 12 août. Une municipalité dans la banlieue nord-est d’Athènes, et dont les quelque 70 000 habitants ont été en partie évacués lundi.
Agée d’une soixantaine d’années et de nationalité moldave, la victime était employée dans une usine qui a pris feu lundi en fin de journée. Bouleversé, le propriétaire de l’établissement a expliqué à l’AFP que son corps avait été retrouvé dans les installations sanitaires lundi soir dans son usine.
Un autre homme présent sur les lieux raconte que d’autres employés se sont enfuis par l’arrière lorsque l’incendie s’est déclaré, mais que la salariée décédée a eu trop peur et s’est réfugiée dans les sanitaires en pensant qu’elle y serait en sécurité.
Des milliers de personnes contraintes de fuir
Dans la soirée, le maire de Halandri, Simos Roussos, a assuré à la télévision publique ERT avoir vu une dizaine de maisons détruites par le feu. Commerces, parcs de voitures d’occasion, dépôts de charbon et entrepôts de peinture ont également été touchés. “Le feu a parcouru 50 kilomètres et a changé de direction 10 fois”, a-t-il déclaré.
Alimenté par des vents violents, le feu s’est transformé en un front de flammes de 30 kilomètres de long et de plus de 25 mètres de haut par endroits, selon ERT. Il s’agirait dès lors du pire incendie de forêt de l’année en Grèce, forçant des milliers de personnes à fuir leur domicile et semant la destruction dans les environs de la capitale.
“Les pins sont comme une allumette. Et le changement climatique a amené le désert dans les bois. Cette zone est proche de la forêt, donc évidemment elle a été affectée”, explique Asterios, un pompier vétéran de 45 ans originaire d’Athènes. Et de poursuivre : “Ce sont de loin les incendies les plus graves de l’été. À cause de la chaleur. Et avec le vent, ils se sont propagés à une vitesse folle”.
Renforts de six pays
Pendant deux jours consécutifs, la majeure partie d’Athènes a été recouverte d’une fumée âcre et les scientifiques ont signalé une augmentation alarmante des particules dangereuses en suspension dans l’air, en particulier dans la nuit de dimanche à lundi.
Et alors que le gouvernement conservateur est vivement critiqué depuis par la presse locale, les autorités grecques ont appelé à la rescousse leurs alliés, en activant le mécanisme de la protection civile de l’Union européenne.
Ainsi, des unités de pompiers de six pays ont renforcé les effectifs grecs : 300 pompiers supplémentaires venus entre autres de France, d’Italie et de Turquie étaient attendus sur place ce mardi 13 août avec des hélicoptères, des véhicules incendies et des camions-citernes. Un premier contingent de 91 sapeurs-sauveteurs est parti de l’Hexagone en directement de la Grèce ce mardi à l’aube, a constaté l’AFP.
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