Les discussions en vue d’une trêve dans la bande de Gaza se tiendront jeudi au Qatar, ont indiqué mercredi trois sources proches des négociations, à l’heure où le territoire palestinien, ravagé par plus de dix mois de guerre, subit des bombardements intensifs de l’armée israélienne. Le Hezbollah a annoncé mercredi soir la mort de deux de ses combattants dans de nouvelles frappes israéliennes au Sud-Liban.
Les infos à retenir
⇒ Des discussions à Doha
⇒ Harris et Biden dans la “Situation Room”
⇒ Le chef de la diplomatie française se rendra au Liban jeudi
Harris et Biden dans la “Situation Room”
La Maison-Blanche a fait savoir que le chef d’Etat américain et Kamala Harris, sa vice-présidente, s’étaient réunis mercredi avec leurs conseillers dans la “Situation Room”, centre névralgique de l’appareil d’Etat américain en cas de crise internationale, pour faire un point sur la situation. La réunion a porté sur “les efforts militaires des Etats-Unis pour soutenir la sécurité d’Israël”, ainsi que sur les “efforts diplomatiques pour apaiser tensions régionales et pour faire aboutir un accord de cessez-le-feu et de libération des otages” dans la bande de Gaza.
Il n’y a “plus de temps à perdre”, a affirmé mercredi à Beyrouth l’émissaire américain Amos Hochstein, un cessez-le-feu pouvant aussi mettre fin aux échanges de tirs entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas et de Téhéran.
Le président américain Joe Biden a estimé mardi qu’un cessez-le-feu pourrait permettre d’éviter une attaque iranienne contre Israël, annoncée par Téhéran en représailles à l’assassinat, qu’il impute à l’Etat israélien, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans la capitale iranienne le 31 juillet. Joe Biden a assuré qu’il “n’abandonnait pas” cet objectif, bien que les négociations pour une trêve deviennent “difficiles”.
Des discussions à Doha
Ces nouvelles discussions, menées à l’appel des pays médiateurs – Qatar, Etats-Unis et Egypte – se basent sur un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, dont la première phase prévoit une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, et de la libération d’otages – enlevés lors de l’attaque du Hamas – contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Elles se tiendront en présence du directeur de la CIA William Burns, selon une source américaine proche des négociations, ainsi que des chefs du Mossad, le service de renseignement israélien, et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, selon le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
La participation du Hamas reste incertaine. Un cadre du mouvement a indiqué mercredi que les négociations “avec les médiateurs […] se sont intensifiées”, réaffirmant que le Hamas “veut l’application du plan Biden et pas négocier pour négocier”.
Le chef de la diplomatie française se rendra au Liban jeudi
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné se rendra à Beyrouth jeudi, a appris l’AFP de source diplomatique mercredi. Il devrait s’entretenir avec le Premier ministre libanais Najib Mikati, son homologue Abdallah Bou Habib ainsi que le président du Parlement Nabih Berri, a fait savoir cette même source.
Cette visite s’inscrit “dans le cadre des efforts diplomatiques en cours en faveur de la désescalade dans la région”, alors que les craintes demeurent d’une extension régionale du conflit à Gaza.
Israël en alerte élevée
Les tensions régionales ont redoublé après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth. L’Iran a rejeté mardi un appel de plusieurs pays occidentaux à renoncer à attaquer Israël. Ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen menacent aussi de riposter à l’assassinat de Haniyeh et Chokr. Le président israélien Isaac Herzog a lui affirmé que son pays restait “en alerte élevée”.
Des bombardements sur Gaza
L’armée israélienne poursuit pendant ce temps son offensive à Gaza. La Défense civile du territoire a fait état de bombardements sur les villes de Gaza et Beit Lahya (nord), de Deir al-Balah (centre) ainsi que de Khan Younès et Rafah (sud).
Deux Palestiniens tués par un drone israélien en Cisjordanie occupée
Deux Palestiniens ont été tués tôt jeudi dans une frappe aérienne sur un camp de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, près duquel des fidèles juifs visitaient un lieu saint disputé, rapportent le ministère palestinien de la Santé et l’armée israélienne.
“Deux hommes de 18 et 20 ans ont été tués et sept personnes ont été blessées, dont une grièvement à Balata”, remuant camp de réfugiés à Naplouse où s’entassent 33 000 personnes sur un quart de kilomètre carré, indique le ministère.
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