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Castets, Cazeneuve… Les silences et les échanges de Raphaël Glucksmann


Le 27 juillet, Raphaël Glucksmann se dit “fier” de la “puissante et belle” cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Il se réjouit, le 3 août, de la “remontée” de l’équipe de France de judo face au Japon, ainsi que de l’exploit, la semaine suivante, des volleyeurs français – médaillés d’or pour la deuxième fois de suite.

C’est à peu près tout ce que l’eurodéputé, via son compte X, a exprimé publiquement depuis le second tour des élections législatives. Excepté une interview fleuve, publiée le 10 juillet dans les pages du Nouvel Obs, le troisième homme des dernières élections européennes (13,83 %), longtemps au centre de l’attention médiatique, s’est provisoirement extrait du champ politique.

“Si elle ne négocie pas au-delà du NFP, on n’y arrivera pas”

Et contrairement au reste de la gauche, la trêve politique semble se poursuivre pour Raphaël Glucksmann, qui cultive la discrétion sur ses vacances apprenantes. Une petite semaine en Corse, quelques lectures et autres conversations avec des experts auront essentiellement marqué son été. “Il recharge ses batteries intellectuelles”, commente-t-on sobrement dans son entourage. L’ancien essayiste n’a d’ailleurs dit mot sur Lucie Castets, depuis qu’elle a été désignée pour Matignon par le Nouveau Front populaire, le 23 juillet. “Ils ont toujours échangé régulièrement”, précise un proche de l’aspirante. Le Tout-Paris de gauche est petit : les deux se connaissent, et s’apprécient, dit-on, “à titre personnel”.

Mais l’heure est aux choix politiques. Auriez-vous davantage de points communs avec un ancien Premier ministre hostile aux Insoumis, Monsieur Glucksmann ? Des échanges ont parfois lieu avec Bernard Cazeneuve, alors que son nom circule dernièrement pour Matignon. “Ce sont des gens qui portent une ambition et une vision commune pour la République”, défend une huile socialiste, au fait de leurs relations. “Raphaël a plus à voir avec la méthode Cazeneuve qu’avec la méthode Castets”, analyse un autre. “Une affaire d’équilibre de l’union, précise-t-on du côté de l’ex-essayiste. Vous avez beau proposer une personne formidable pour Matignon, si elle ne négocie pas au-delà du NFP, on n’y arrivera pas.”

“Aussi nombreux que les écolos”

Après tout, ni Glucksmann ni son mouvement Place publique n’ont participé aux discussions sur le casting du NFP. Trop de coups à prendre, pour un projet qui n’a jamais convaincu l’ancien essayiste et ses amis. Au lendemain de la dissolution, ils auront quand même soutenu du bout des lèvres la coalition, tentant difficilement de tenir la dragée haute aux mélenchonistes durant les négociations programmatiques.

“Ce que j’ai vu, c’est que les appareils politiques ont repris les choses en main en dix minutes”, confiera-t-il au journal Le Monde, quelques semaines plus tard. “Je ne vais pas vous mentir : quand des discussions s’engagent entre partis, nous n’avons pas l’appareil pour faire face”, affirme-t-il, plus tôt, à L’Obs. Leçon de la séquence : son heure, si elle arrive jamais, sera conditionnée à la force de son mouvement.

Voilà le nouveau chantier pour Raphaël Glucksmann et ses soutiens. Place publique, qui revendique près de 10 000 adhérents (“autant que les écolos !”) veut entrer “dans une dimension nouvelle”, et organisera son premier grand raout au début du mois d’octobre. Rendez-vous en Gironde, dans la petite ville de La Réole, pour ce “moment politique” qui, veulent-ils croire, “participera de la structuration de l’espace social-démocrate”.




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