Brian Niccol n’a pas encore enfilé le costume de directeur général de Starbucks qu’il se retrouve déjà enkysté dans une polémique qui gagne du terrain sur les réseaux sociaux et dans la presse. La controverse concerne les avantages en salaires et en nature jugés excessifs accordés à l’ancien patron de la chaîne de restauration Chipotle Mexican Grill.
Un juteux contrat qui pourrait rapporter à Brian Niccol la coquette somme de 113 millions de dollars en seulement un an de travail. Cette rémunération est quatre fois supérieure à celle de son prédécesseur, Laxman Narasimhan, qui a touché 28 millions de dollars en 2022. Et 5 300 fois plus élevée que le salaire médian annuel des salariés de Starbucks France, qui avoisine 21 300 euros.
Le précédent Chipotle
Annoncée mardi 13 août, la nomination de l’ancien PDG de Taco Bell n’a pas tardé à faire couler de l’encre. Dans un premier temps, ce sont les performances réalisées par Chipotle sous sa présidence qui ont été le plus commentées. Et pour cause, avant son arrivée aux manettes de Chipotle en 2018, l’entreprise de restauration est embourbée dans ce que le quotidien américain Financial Times décrit comme “une catastrophe en matière de relations publiques” : des centaines de clients tombent malades après avoir mangé ses plats, et Chipotle est condamné à une amende de 25 millions de dollars.
Arrive alors Brian Niccol, qui parvient à redorer la réputation de l’entreprise, à multiplier par sept ses bénéfices, et à faire grimper le cours de son action de plus de 800 %. Ce, tout en augmentant la grille salariale et en accordant de nombreux avantages sociaux aux salariés. Un bilan qui fait gagner au quinquagénaire une attractivité auprès des multinationales du secteur alimentaire en difficultés. Nos confrères de Forbes ont notamment décelé plusieurs similitudes entre les situations de Chipotle en 2018 et de Starbucks en 2024.
Salaire, bonus… Les avantages de Brian Niccol
Tout d’abord, les ventes ont chuté de 4 % en moyenne par coffee shop Starbucks au premier trimestre cette année. En outre, dans certains pays, le taux de fréquentation a significativement chuté. C’est le cas notamment de la Chine, dont les 7 306 magasins ont éprouvé une baisse de leurs revenus de 11 % au cours du dernier trimestre, et un déclin de leurs ventes comparables encore plus marqué de 14 %. Ainsi, depuis plusieurs mois le géant américain était-il à la recherche d’une stratégie pour en vue d’améliorer sa santé économique. Ce qui a un prix.
Et celui de Brian Niccol est pour le moins élevé. Au lendemain de l’annonce de sa nomination, le Financial Times révèle les détails du contrat signé entre le Californien et l’entreprise du Washington. Le salaire annuel du nouveau PDG de Starbucks, qui entre en fonction le 9 septembre prochain, a par exemple été fixé à 1,6 million de dollars, et sera accompagné d’un bonus d’arrivée de 10 millions de dollars. En outre, 75 millions sous forme d’actions lui seront aussi versés “au fil du temps”. Façon, précise le Financial Times, de “compenser les bonus et actions non acquises en quittant Chipotle”.
Une rémunération historique
Mais ce n’est pas tout, le désormais surnommé “homme à 113 millions de dollars” pourrait toucher en plus de son salaire annuel un bonus de 3,6 millions de dollars en fonction de ses performances. Une prime qui s’ajoute à “une subvention d’actions à long terme” d’une valeur annuelle de 23 millions de dollars, versée sur plusieurs années. Et à de nombreux avantages en nature. Parmi lesquels un jet privé lui permettant de faire les allers-retours entre son domicile californien et le siège de Starbucks basé à Seattle.
Pour Ben Silverman, vice-président de la recherche chez la société d’analyse Verity, “la volonté du conseil d’administration de Starbucks de payer un prix aussi élevé témoigne de la confiance qu’ils ont en Niccol”. Et d’avertir, auprès du Financial Times : “Il va toutefois devoir prouver qu’il en vaut la peine, car sa rémunération annuelle est environ 75 % plus élevée que celle de son prédécesseur.”
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