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Nouveau Front populaire : Mélenchon ouvre la voie à un gouvernement sans LFI


Face à une situation qui semble sans issue, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a finalement ouvert la porte ce samedi 24 août à un gouvernement sans membres de son parti. Invité de TF1, le leader de LFI s’est adressé “aux chefs des trois partis macronistes et de la droite : le gouvernement de Lucie Castets, s’il ne comportait aucun ministre insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d’appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives ?”, a-t-il demandé.

La ligne rouge d’une entrée de LFI au gouvernement a de nombreuse fois été tracée par les macronistes et la droite. “Si vous nous répondez non, on dira que les ministres insoumis, en fait, c’est un prétexte, c’est du programme dont vous ne voulez pas”, a-t-il ajouté. Sur X, peu après, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a fait savoir que “Jean-Luc Mélenchon ouvre la voie à un soutien sans participation de la France insoumise à un gouvernement de Lucie Castets. Le prétexte de la présence de ministres FI n’existe plus. On attend maintenant la réponse de tous ceux qui pensaient avoir trouvé là un moyen de rejeter en bloc le NFP”.

Six semaines après les élections législatives qui ont vu la coalition de gauche Nouveau Front populaire (LFI, PS, les Verts et le PC) arriver en tête en nombre de sièges, toutefois loin de la majorité absolue, le groupe revendique toujours la formation d’un gouvernement et la nomination d’une Première ministre en la personne de Lucie Castets. Pour l’heure, Gabriel Attal, démissionnaire depuis le 16 juillet, est toujours en place à Matignon.

L’option Lucie Castet prise au sérieux ?

Vendredi, Emmanuel Macron avait entamé à l’Élysée un cycle de consultations des chefs de partis et de groupes parlementaires, censé déboucher sur la nomination d’un Premier ministre. En commençant par Lucie Castet. A sa sortie de l’entrevue, la haute fonctionnaire désignée par le NFP a jugé le président “lucide” sur “le souhait d’un changement d’orientation politique” après ce scrutin. Mais, a-t-elle ajouté, “la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement.” Pourtant, de l’aveu d’un convive dans les colonnes de L’Express, la réunion entre la gauche et Emmanuel Macron avait tout d’un “entretien d’embauche”.

En quittant le Salon Vert et Emmanuel Macron, comme nous le racontions, l’un des émissaires de NFP s’était lancé, une ultime fois : “Et donc, quand nommerez-vous un Premier ministre ?” Le président le promet : “Rapidement.” L’émissaire du NFP renvoie la balle : “Le temps presse.” Et avec le temps, tout s’en va sauf… La “question insoumise”. Car c’est la seule qui vaille dans la tête du chef de l’État.

Ce dernier a ensuite demandé à ses alliés du bloc central s’ils comptaient censurer un gouvernement composé d’insoumis : tous ont dit oui. Un proche d’Emmanuel Macron nous expliquait encore : “si l’on prend acte que l’on ne peut pas avoir de ministres LFI, cela exclut clairement Lucie Castets, puisqu’elle n’atteint pas l’objectif de la stabilité institutionnelle.”

Les consultations pourraient durer

Les macronistes cherchent depuis les législatives les voies d’une entente avec la droite dans le but de supplanter le NFP en nombre de sièges. Une stratégie qui a permis, via un accord avec LR, la réélection à la présidence de l’Assemblée de Yaël Braun-Pivet, mais qui achoppe sur le refus du président de LR, Laurent Wauquiez, de toute coalition ou participation gouvernementale. Des noms continuent pourtant de circuler à droite pour Matignon. Devant les dirigeants LR, le chef de l’Etat a cité ceux de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et David Lisnard, selon une source au sein du parti.

Le président doit encore recevoir Marine Le Pen et Jordan Bardella lundi, puis leur allié Éric Ciotti. Il doit également s’entretenir lundi avec les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), et du Sénat, Gérard Larcher (LR). Un second “round” de consultations pourrait avoir lieu à partir de mardi. Si aucune solution politique ne se dégage, Emmanuel Macron garde en tête l’option “société civile” pour ôter un peu plus de pouvoir aux partis politiques, au risque de s’exposer d’avantage encore en cas d’échec.




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