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Allemagne : après l’attaque terroriste de Solingen, le débat reprend sur le port d’armes blanches


Une nouvelle attaque terroriste bouleverse l’Allemagne, et relance du même temps un débat de société sensible concernant le port d’arme outre-Rhin. “Personne en Allemagne n’a besoin d’armes blanches dans l’espace public”, a assuré sur X, ce dimanche 25 août, le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, appelant à durcir les lois sur le port d’armes blanches dans le pays.

Ce plaidoyer intervient après l’attaque meurtrière revendiquée par l’État islamique (EI) survenue vendredi soir dans la ville de Solingen. Estimant que le “terrorisme islamiste” est “l’un des plus grands dangers pour la sécurité” du pays, il a assuré que “certains renforcements juridiques sont tout simplement justes et nécessaires : davantage de zones d’interdiction de port d’armes, des lois plus strictes”.

L’assaillant syrien de 26 ans, qui s’est depuis rendu et dont la parenté à l’État islamique a été revendiquée, a attaqué plusieurs personnes au couteau vendredi soir lors d’une fête communale dans cette ville de l’ouest de l’Allemagne. Frappés à la lame “au niveau du cou” parmi des milliers de spectateurs, deux hommes âgés de 56 et 67 ans, ainsi qu’une femme de 56 ans, ont été tués, et huit personnes blessées, dont quatre grièvement. Selon un communiqué du groupe djihadiste transmis via son organe de propagande Amaq, l’assaillant a agi “pour venger les Musulmans de Palestine et de partout ailleurs”. Samedi en fin de journée, la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a appelé le pays à “rester uni” et dénoncé “ceux qui veulent semer la haine”.

Le débat s’enflamme à l’approche des élections régionales

Mais le sujet du port d’arme était déjà ardent : le 31 mai, la mort d’un jeune policier allemand de 29 ans poignardé à la tête par un islamiste radical afghan avait déjà mis un coup de projecteur sur les attaques à l’arme blanche. Le gouvernement d’Olaf Scholz s’était alors rapidement engagé à restreindre le port du couteau dans l’espace public. Une mesure qui ne s’était pas concrétisée depuis. Le débat politique n’a donc pas tardé à ressurgir suite à ce nouveau drame, une semaine avant des élections régionales clefs dans l’est du pays, où le parti d’extrême droite AfD devance très largement les partis au gouvernement dans les sondages.

Le durcissement des règles proposé par le vice-chancelier Habeck a rapidement été pointé du doigt comme trop timide par Friedrich Merz, le chef des conservateurs de la CDU. “Ce ne sont pas les couteaux qui posent problème, mais les gens qui les portent”, a-t-il déclaré, appelant le gouvernement à ne “plus accueillir de réfugiés” venant de “Syrie et d’Afghanistan”. L’AfD a, elle, mis en cause de supposées lacunes dans la politique migratoire et de sécurité des régions et de l’Etat. Selon le vice-chancelier, l’assaillant ne figurait pas sur les listes des services de sécurité répertoriant les extrémistes islamistes considérés comme dangereux.

Interdire les lames de plus de 6 cm et renforcer les contrôles

“Nous devons avancer sur l’interdiction des couteaux”, a renchéri samedi un cadre du groupe social-démocrate (le parti d’Olaf Scholz) au Bundestag, Dirk Wiese, auprès du journal régional Rheinische Post. Il propose “plus de zones d’interdiction de port de couteaux, une extension des interdictions de port pour les anciens délinquants, une interdiction dans les trains et les bus et des condamnations rapides en cas d’infraction”. Les détracteurs, comme le conservateur ministre de l’Intérieur bavarois Joachim Hermann, dénoncent, eux, une politique de durcissement “symbolique”, pointant que l’attaque du policier de Mannheim avait été effectuée avec une arme déjà interdite.

Dans le détail, le projet porté par la ministre fédérale de l’Intérieur consiste à réformer la loi sur les armes afin d’interdire les lames de plus de 6 centimètres. Actuellement, le texte interdit les couteaux papillons et les lames fixes de plus de 12 centimètres en dehors du domicile. En parallèle, elle a appelé, via les médias, les communes à renforcer localement leur sécurité face au port d’arme, en érigeant des “zones d’interdiction de port d’arme”. Le concept est déjà appliqué dans le Lander de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la région ou s’est déroulé le récent drame de Solingen.

Depuis 2021, plusieurs grosses villes du Lander, comme Cologne et Düsseldorf, proscrivent le port d’armes comme les couteaux, les bombes lacrymogènes ou les matraques durant les week-ends, les veilles de fête ou pendant le carnaval. Si cette mesure peut sembler légère, elle sert principalement à justifier juridiquement davantage de contrôles policiers durant ces moments festifs, normalement possible uniquement pour prévenir un danger imminent. Une politique effective qui demande davantage de contrôles, “mais le personnel n’est pas suffisant”, a récemment déploré le patron du principal syndicat de police du pays.




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