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Manœuvres militaires en Biélorussie : la nouvelle mise en garde de Kiev


Bien qu’isolée depuis son agression en territoire ukrainien, la Russie dispose toujours de certains alliés en Europe continentale. Au sein de l’Union européenne, la Hongrie et la Slovaquie se distinguent par leur réticence à sanctionner le Kremlin. Dans les Balkans, la Fédération de Russie peut aussi compter sur le soutien de son allié historique, la Serbie. Mais de tous ces pays, aucun n’est aussi engagé que la Biélorussie, car le soutien du régime de Loukachenko – au pouvoir depuis 1994 – se fait jusque sur le champ de bataille.

Lors de l’offensive de février 2022, une partie des troupes russes s’étant précipitées sur Kiev avaient pour point de départ le territoire biélorusse. En décembre 2023, les deux alliés officialisaient la fin du transfert définitif, sur ce territoire, d’armes nucléaires tactiques. Situé sur la frontière nord-ouest de Kiev, le pays reste une menace de tous les instants pour l’Ukraine. Cette dernière fixe un grand nombre de moyens militaires, nécessaires à la surveillance de ce voisin encombrant.

Et celle-ci paye puisque ce 25 août, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a indiqué avoir repéré que la Biélorussie “masse un nombre significatif de soldats […] dans la région de Gomel, près de la frontière nord de l’Ukraine, sous couvert de manœuvres”. Le ministère dirigé par Dmytro Kouleba a averti les responsables biélorusses de “ne pas commettre d’erreurs tragiques sous la pression de Moscou” et à “presser ses forces” de se retirer à une distance supérieure à la capacité de tir de l’arsenal de la Biélorussie.

La Biélorussie, ou le terrain de jeux militaire de Poutine

Kiev a également affirmé avoir enregistré la présence de combattants de la milice Wagner, dont certains sont hébergés par la Biélorussie après l’échec de la rébellion de leur chef au mois de juin 2023. L’Ukraine a prévenu que les exercices militaires dans la zone frontalière constituaient une menace pour la “sécurité mondiale” en raison de la proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl, site de la pire catastrophe nucléaire au monde.

“Nous soulignons que l’Ukraine n’a jamais entrepris et n’entreprendra jamais d’actions inamicales à l’encontre du peuple biélorusse”, a ajouté le ministère des Affaires étrangères. Sévèrement opprimée à la suite de l’élection présidentielle de 2020, la population biélorusse – qui n’a jamais manifesté un soutien inconditionnel à son président – était descendue dans la rue pour protester contre le simulacre électoral. Alors qu’il aurait pu être renversé, Loukachenko n’a dû son salut qu’à l’intervention de Vladimir Poutine. La dépendance du président biélorusse n’a jamais été aussi importante, les observateurs parlent même de “vassalisation”.

Quant à la déclaration du ministère ukrainien, elle intervient alors que l’Ukraine a lancé depuis le 6 août des milliers de ses soldats à l’assaut de la région russe frontalière de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés, et que la Russie poursuit son avancée dans l’est de l’Ukraine.




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