“Depuis mercredi soir, la flamme flotte à nouveau au-dessus de Paris. Sauf que cette fois, la flamme n’est pas olympique, mais paralympique”, écrit le quotidien allemand Die Zeit. Au soleil, cette fois, et à nouveau hors les murs, à travers un Paris où la fête n’est pas finie : la presse internationale a globalement salué, jeudi matin, la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024, “moins ambitieuse que l’ouverture des Jeux olympiques sur la Seine”, selon le quotidien brésilien Folha de São Paulo, mais “pas moins grandiose”.
Le Berliner Zeitung a aussi trouvé la cérémonie “beaucoup plus modeste que celle des Jeux olympiques” mais pour le meilleur : “les organisateurs ont créé des choses touchantes avec beaucoup plus d’élégance et moins de kitsch”.
Paris s’est “parée de ses plus beaux atouts”
Pour le journal belge Le Soir, Paris s’est “parée de ses plus beaux atouts pour célébrer la révolution paralympique” et cette cérémonie restera “dans les mémoires au rayon des bons souvenirs”. Il faut dire qu'”aucune image d’artistes détrempés n’est venue gâcher la fête”, se réjouit le journal britannique The Guardian, qui a particulièrement apprécié la prestation du para danseur sud-africain Musa Motha lors du tableau “sportographie”.
Alors que le Times britannique a remarqué une “bande-son très française”, de Johnny Hallyday à Joe Dassin en passant par Charles Aznavour (remixés par le musicien et producteur Myd), celui de Los Angeles, ville d’accueil de l’édition 2028, a noté que “danseurs et musiciens en situation de handicap ou non se sont produits en toute fluidité, projetant un thème d’inclusion et de dépassement des différences physiques.”
“On a assisté à une succession de spectacles rythmés, inclusifs, enjoués et colorés”, se passionne encore Le Soir, “des instants de grâce suspendue, qui prennent au cœur et au corps”.
Des longueurs mais un message fort sur “les difficultés de l’inclusion”
Le quotidien catalan El Periódico est moins enthousiaste et regrette une “première partie lente qui manquait de rythme”, sans la “présence de grands artistes internationaux”. Le journal déplore la longueur de la cérémonie au cours de laquelle “des scènes émotionnelles excessives” ont “tué l’atmosphère festive”.
“On avait presque oublié à quel point l’entrée obligatoire des nations peut être longue”, reconnaît aussi Die Zeit, même “dans un crépuscule lumineux.” Mais “d’un autre côté, quand a-t-on déjà vu autant de personnes en prothèse et en fauteuil roulant déambuler sur les Champs-Élysées ?”, se demande le quotidien allemand qui rappelle que “Paris n’est généralement pas une ville où l’on se déplace facilement avec un handicap” et que les organisateurs veulent justement “poser des jalons” en proposant une cérémonie sur “la diversité des corps humains et les difficultés de l’inclusion.”
“Le paradoxe était au cœur” de cette “cérémonie au militantisme festif” abonde aussi Le Temps suisse, “celui d’une société qui se veut inclusive mais reste emplie de préjugés envers les personnes en situation de handicap.”
Vers un vrai changement sociétal et une cérémonie commune ?
“Les Jeux Paralympiques seront-ils un moteur de changement sociétal ? Seront-ils capables de proposer des évènements sportifs passionnants, capables de rivaliser avec Londres 2012 ? Feront-ils les deux ? “, s’interroge finalement le Times. Nous le verrons dans les onze jours de Jeux à venir. Mais le Berliner Zeitung, lui, considère malgré tout qu’il est “triste qu’une séparation soit nécessaire et que les Jeux paralympiques n’aient pas lieu en même temps que les Jeux olympiques”. “Les compétitions entre personnes handicapées et non handicapées pourraient se dérouler l’une après l’autre ou en parallèle, sans être mélangées, bien entendu. Une cérémonie d’ouverture commune serait un exemple d’inclusion vécue. C’est peut-être ce qui nous attend à l’avenir”, espère-t-il.
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