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Cisjordanie : l’ONU demande la fin “immédiate” de l’opération israélienne


Au moins 16 morts en quarante-huit heures. Au deuxième jour de l’opération “antiterroriste” israélienne en Cisjordanie, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé jeudi 29 août sa “profonde inquiétude”. Il a demandé la cessation “immédiate” de cette intervention, condamnant “fermement les pertes de vies humaines, notamment de mineurs”.

Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Ocha, a alerté sur la poursuite “d’opérations militaires à proximité des hôpitaux” et les “graves dommages” infligés aux infrastructures, coupant par endroits électricité et télécommunications.

L’armée israélienne a envoyé mercredi 28 août ses colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où des groupes armés sont particulièrement actifs. Après avoir alors fait état de neuf combattants tués, elle a affirmé jeudi en avoir tué sept autres : deux à Jénine et cinq retranchés “dans une mosquée” dans le camp Nour Chams de Tulkarem, parmi lesquels un commandant du Jihad islamique, groupe allié du Hamas qui a confirmé son décès.

Mais selon le gouverneur de Tulkarem, Mostafa Taqatqa, les cinq ont été tués “dans un tir de roquette sur une maison”, sans combats. Le ministère palestinien de la Santé a également recensé 16 morts, parmi lesquels, selon le Croissant-Rouge palestinien, deux adolescents de 13 et 17 ans, qualifiés de “terroristes” par l’armée israélienne.

Flambée de violences en Cisjordanie

Des affrontements se sont poursuivis jeudi après-midi à Jénine et des soldats israéliens ont continué d’opérer à Tulkarem, selon deux journalistes de l’AFP. L’armée s’est en revanche retirée du camp de réfugiés de Toubas, ont indiqué des témoins.

Israël “veut mettre la pression sur la résistance” mais chaque “escalade sioniste” la renforce, a affirmé à Toubas à l’AFPTV Mohamed Mansour, un responsable politique. Selon le Club des prisonniers palestiniens, au moins 45 personnes ont été arrêtées depuis mercredi, l’armée recensant dix interpellations.

Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël. Mais elles sont rarement d’une telle ampleur.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, les violences en Cisjordanie ont flambé. L’ONU a chiffré mercredi à au moins 637 les Palestiniens tués par l’armée israélienne ou des colons depuis le 7 octobre. Au moins 19 Israéliens parmi lesquels des soldats y sont morts dans des attaques palestiniennes ou des opérations de l’armée, selon les données officielles israéliennes.

“Qu’est-il advenu de notre humanité élémentaire ?”

Dans la bande de Gaza, toujours pilonnée par Israël et livrée aux combats, la Défense civile a annoncé jeudi huit morts dans une frappe israélienne sur Gaza-ville (nord). Trois Palestiniens ont péri dans une frappe de drone à Rafah (sud), selon une source médicale à l’AFP.

L’armée israélienne a indiqué avoir, au cours des dernières 24 heures, tué des “dizaines” de combattants, dont l’un ayant participé à l’attaque du 7 octobre, selon elle. Les troupes israéliennes poursuivent leurs opérations à Rafah, dans la région de Khan Younès (sud) et à la périphérie de Deir al Balah (centre), selon l’armée.

“Qu’est-il advenu de notre humanité élémentaire ?”, a lancé jeudi Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau humanitaire de l’ONU, devant le Conseil de sécurité, estimant que la souffrance des habitants allait “au-delà de ce que tout être humain devrait supporter”. La plupart des 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien ont été déplacés en près de 11 mois de guerre.

Seule lueur d’espoir : un responsable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé jeudi que les autorités israéliennes avaient accepté une série de “pauses humanitaires” de trois journées chacune – à raison de plusieurs heures par jour – à travers Gaza pour lancer dimanche la vaccination des enfants contre la polio, après l’annonce d’un premier cas confirmé. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avait indiqué auparavant qu’il ne s’agissait pas d’un “cessez-le-feu pour vacciner contre la polio mais de la mise à disposition de certains lieux”.





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