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Réchauffement climatique : les conséquences alarmantes d’une France à + 4 °C

Et si l’extraordinaire canicule de 2003 devenait l’ordinaire de demain ? C’est ce qu’a modélisé l’étude de la start-up d’évaluation des risques climatiques Callendar ce mardi 3 septembre. Alors que l’accord de Paris vise à maintenir la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius, un nouveau scénario de référence a été adopté par le gouvernement français en 2023 dans le cadre du 3e plan national d’adaptation au changement climatique : un réchauffement de 4 degrés en France métropolitaine au regard de la période 1900-1930. Mais un tel bouleversement pourrait bien avoir des conséquences irrémédiables sur la société.

Des vagues de chaleur 2 à 5 fois plus sévères

À commencer par des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents. Ce n’est un secret pour personne, les deux dernières décennies ont été marquées par une succession de vagues de chaleur d’une intensité sans précédent. En France, l’une d’elles a particulièrement marqué les esprits : la canicule d’août 2003. Si cet épisode exceptionnel continue de revêtir un caractère inédit aujourd’hui, il pourrait tendre à devenir habituel. En s’appuyant sur le scénario d’un réchauffement de 4 degrés en France métropolitaine, l’étude affirme que des vagues de chaleur comparables à celle de 2003 pourraient se produire plusieurs fois par décennies. Dans certaines métropoles comme Montpellier, Marseille et Nice, ces épisodes caniculaires surviendraient respectivement 9 et 8 fois par décennie, soit quasiment chaque année.

Les villes touchées par des épisodes caniculaires.

Et au-delà de voir leur fréquence augmenter, les vagues de chaleur verront également leur durée allonger. Entre autres, certains épisodes pourraient s’étendre sur plus de deux mois, impactant durablement la société. Quant à la sévérité de la canicule, cette dernière pourrait, selon la région, être deux à cinq fois plus intense que celle de 2003.

Un coût sanitaire, social et financier

Des modélisations qui interrogent sur notre capacité d’adaptation. Dans notre histoire récente, avec une hausse de 48 % du nombre de décès par jour en août 2003, ce pic de surmortalité reste sans équivalent. La crise du Covid-19 ayant, elle, engendré une augmentation de 28 % du nombre de décès. Mais à l’heure actuelle, à quel point serions-nous résilients face à un tel épisode caniculaire ? Selon l’étude menée par Callendar, avec un réchauffement de quatre degrés, la capacité à faire face à de telles vagues de chaleur sans un coût économique et humain rédhibitoire n’est pas garantie. Traversant actuellement une crise, les systèmes de santé devraient alors être préparés de façon à surmonter l’augmentation des maladies liées à la chaleur.

Mais les coûts sanitaire et social ne seront pas les seules conséquences de ce phénomène. Le financement d’une telle adaptation serait, lui aussi, non négligeable. Prenons l’exemple de l’air conditionné. Dans le scénario étudié, des épisodes caniculaires aussi fréquents et sévères entraîneraient une forte augmentation de l’usage de la climatisation. À l’instar du Japon ou des Etats-Unis, la France serait contrainte de pleinement l’adopter. Un constat aussi préoccupant pour les finances que pour l’environnement. Par conséquent, cette utilisation excessive et inhabituelle engendrerait une hausse de la demande d’électricité et ainsi une modification de sa saisonnalité, imposant certainement un bouleversement du système électrique, à commencer par les réseaux de distribution. Une solution bien moins coûteuse que l’adaptation aux conséquences d’un réchauffement de quatre degrés semble donc s’imposer : la réduction des émissions de dioxyde de carbone.




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