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Donald Trump : ces insoutenables promesses fiscales qui font craindre le pire


À quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, les deux candidats, Donald Trump et Kamala Harris, déroulent leurs propositions sur un thème clef : les questions économiques, dans l’espoir de pouvoir se démarquer. Jeudi 5 septembre, le milliardaire et ancien locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, s’est exprimé devant le Club économique de New York, réunissant des personnalités économiques et représentants de grandes entreprises américaines.

Le candidat républicain s’est engagé devant eux à réduire drastiquement l’impôt sur les sociétés ainsi que les réglementations : “Je promets des impôts bas, des réglementations faibles, des coûts énergétiques bas, des taux d’intérêt bas, des frontières sûres, une criminalité très, très faible”, a déclaré Donald Trump, repris par l’agence économique Bloomberg.

L’ancien locataire de la Maison-Blanche a profité de l’événement pour annoncer qu’il lancerait un “audit” sur les dépenses de l’État, en vue d’une réforme “profonde”, relaie l’Agence France Presse. Et ce ne serait autre que le milliardaire Elon Musk, patron de Tesla et SpaceX, et proche de Donald Trump, qui en serait à la tête. “Sur les conseils d’Elon Musk […] je mettrai sur pied une commission gouvernementale chargée de conduire un audit complet en matière de finances et de performances de la totalité du gouvernement fédéral, en vue de faire des recommandations pour des réformes draconiennes”, a déclaré l’ancien président des États-Unis.

“Intenable” fiscalement

Point phare de ses propositions pour séduire les élites économiques : la réduction de l’impôt sur les sociétés à 15 % (contre 21 % actuellement), là où sa rivale, Kamala Harris, défend au contraire de l’augmenter à 28 % et de renforcer la taxation des riches, afin d’alléger la charge fiscale des classes moyennes. Selon l’AFP, l’administration Biden a ainsi annoncé vendredi avoir encaissé depuis fin 2023 près de 1,3 milliard de dollars en recouvrant des impayés dus au Trésor américain par des contribuables aisés. “Sous le gouvernement de Donald Trump, à mesure que les taux de contrôle des contribuables à revenus élevés diminuaient, la part des contrôles sur les contribuables aux revenus inférieurs à 200 000 dollars augmentait”, critique le Trésor américain.

Le candidat républicain – qui n’a toujours pas publié de plan détaillé sur la manière dont il comptait financer ses mesures – prévoit aussi des allègements d’impôts pour les particuliers. Ceux-ci pourraient être permis par une augmentation des taxes commerciales et douanières à l’encontre des pays étrangers, afin d’inciter les entreprises à produire aux États-Unis. Son programme est cependant jugé insoutenable dans sa globalité, indique Bloomberg, qui estime qu’il creuserait le déficit américain de 10 500 milliards de dollars sur dix ans – “une somme colossale, qui dépasserait les budgets combinés de toutes les agences fédérales nationales”.

Sujet clef de l’élection

De quoi “continuer à financer l’armée, les programmes fédéraux de prestations sociales, comme la Sécurité sociale, et payer les intérêts de la dette – et rien d’autre”, poursuit le média économique. Entre août 2023 et juillet 2024, le déficit américain s’est en effet élevé à 1 600 milliards de dollars pour une dette fédérale supérieure à 35 000 milliards. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a quant à lui prévenu que la hausse des déficits budgétaires publics était “sur une trajectoire intenable”.

Donald Trump a aussi promis de réduire les taux d’intérêt – maintenus à des niveaux historiquement hauts depuis juillet 2023, afin de maîtriser l’inflation – bien qu’il n’ait, en réalité, pas la main dessus. Cette tâche appartient en effet à la Réserve fédérale, qui abaisse ou augmente son taux directeur des fonds fédéraux, pour influencer les coûts d’emprunt envers les banques.

L’économie pourrait être une question déterminante de l’élection américaine. Selon un sondage Bloomberg News/Morning Consulting réalisé fin août dans sept États clés, plus de la moitié des électeurs potentiels jugent en effet qu’ils étaient mieux lotis financièrement sous l’ère Trump que sous le mandat de Joe Biden et Kamala Harris.




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