C’est “une victoire” pour le candidat républicain Donald Trump, selon le Wall Street Journal. Alors qu’il cherche à annuler sa condamnation dans l’affaire Stormy Daniels et à reconquérir la Maison-Blanche, le prononcé de sa peine à New York a été repoussé, vendredi 6 septembre, à après l’élection présidentielle. Le juge Juan Merchan, qui devait initialement annoncer la peine du candidat républicain le 18 septembre, le fera finalement le 26 novembre. L’ex-président a salué ce report estimant que cette affaire “devrait être close”. “Je n’ai rien fait de mal !”, a lancé le principal intéressé.
Le juge, désireux d’éviter un tourbillon de remises en question partisanes, a rappelé que le tribunal est une “institution juste, impartiale et apolitique”. Il n’est pas clair si la condamnation de Donald Trump en septembre lui aurait été utile ou lui aurait nui politiquement ; sa punition aurait pu être un rappel embarrassant de son casier judiciaire, mais aurait également pu propulser ses affirmations de martyre politique. Avec ce report, “la condamnation pénale de Trump ne reviendra pas au premier plan de la campagne présidentielle”, souligne CNN.
L’ancien magnat de l’immobilier a été reconnu coupable, en mai 2024, de “34 chefs d’accusation de falsification de dossiers commerciaux pour dissimuler un paiement d’argent secret à une star de cinéma pour adultes alléguant une liaison avec l’ancien président”, rappelle le média américain. L’ex-président des Etats-Unis pourrait être condamné à une peine allant jusqu’à quatre ans de prison, mais le juge Merchan n’est pas obligé de condamner Donald Trump à la prison, et il pourrait choisir d’imposer une peine moindre, comme une probation, une détention à domicile, des travaux d’intérêt général ou une amende.
Des électeurs dans le flou
Plus largement, “les électeurs se rendront aux urnes sans qu’aucune des quatre affaires pénales contre lui n’ait été résolue”, note Politico, repris par Courrier International. D’ailleurs, le site politique estime que l’affaire Stormy Daniels “sera probablement abandonnée pendant des années” s’il remporte l’élection présidentielle. Et le New York Times renchérit : “La décision du juge Juan Merchan signifie que les électeurs ne sauront pas si l’ancien président risquera une peine d’emprisonnement.” Pour le quotidien américain, c’est aussi un risque de voir “alimenter les accusations selon lesquelles Trump est au-dessus des lois, contrairement à tout autre criminel”.
“Il n’y avait aucune bonne raison juridique de retarder la condamnation de Trump, mais je ne blâme pas le juge pour sa décision”, écrit l’un des journalistes de Politico. Il rappelle que le juge Merchan a montré sa volonté de faire avancer cette affaire au fil des années malgré les “dizaines de menaces de mort” contre lui et sa famille.
“La bonne décision de juge anti-Trump”
Mais le média politique estime que le bureau du procureur de Manhattan est en grande partie responsable de ce résultat. “Les procureurs ont déclaré à Merchan il y a plusieurs semaines qu’ils ne s’opposaient pas à la demande de Trump de retarder le prononcé de la peine au-delà des élections de novembre. C’était un signal fort pour le juge, car il incombe avant tout aux procureurs de veiller à ce que les accusés soient condamnés dans les meilleurs délais”, reprend Politico.
Karl Rove, ex-conseiller du président Georges Bush, a applaudi la “sage” décision de retarder la condamnation de Trump à New York : “Bon pour le pays”. Sur la chaîne de Fox News, qui revendique un conservatisme militant, on applaudit la “bonne décision du juge anti-Trump”. Pour l’auteur de l’article, très partial, un report de la condamnation du 26 septembre aurait dû être “une évidence”. Et il se montre confiant sur l’avenir du candidat républicain : “Je ne sais pas si Trump remportera les élections, mais je doute sérieusement qu’il doive annuler ses projets de Thanksgiving en raison d’une condamnation le 26 novembre.”
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