Le visage du nouveau Premier ministre est partout ce dimanche 8 septembre. Alors que Michel Barnier confie au Journal du Dimanche que “c’est le moment où tous ceux qui veulent que la France marche doivent se retrousser les manches”, l’ex-député européen appelle à une “culture du compromis dynamique”. De son côté, le Rassemblement national attend de voir, assurant qu’il ne participera ni au “blocage” ou au “désordre démocratique”.
Les infos à retenir
⇒ Marine Le Pen appelle à avoir recours au référendum sur les sujets prioritaires
⇒ Le RN ne participera ni “au désordre institutionnel” ni “au blocage”
⇒ Michel Barnier promet une “culture du compromis dynamique”
Marine Le Pen appelle à avoir recours au référendum sur les sujets prioritaires
La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) a appelé ce dimanche le président à avoir recours au référendum pour donner la parole au peuple sur les sujets prioritaires et désamorcer les blocages à l’Assemblée. “Emmanuel Macron lui-même, dans le chaos qu’il a créé, dispose de leviers permettant de faire vivre notre démocratie, à commencer par le référendum, qu’on a complètement oublié”, a déclaré Marine Le Pen lors de son discours de rentrée dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). “Nous avons trop souffert depuis 2017 de la multiplication des grands débats, des conventions citoyennes, bref de tous ces gadgets utilisés pour mimer la démocratie directe sans jamais la mettre en œuvre”, a-t-elle moqué.
Le RN “soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement”, car “cela permettra de désamorcer autant que possible les blocages qui ne manqueront pas de survenir à l’Assemblée nationale et aussi de redonner aux Français après plusieurs décennies de parcimonie référendaire et après le scandale démocratique […] du référendum bafoué en 2005, l’occasion de se saisir des questions prioritaires”, a-t-elle ajouté. Elle cite le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité, la santé, parmi les dossiers brûlants.
Le RN ne participera ni “au désordre institutionnel” ni “au blocage”
Les dirigeants du Rassemblement national, Jordan Bardella et Marine Le Pen, ont assuré ne vouloir participer ni “au désordre institutionnel” ni au “blocage” en renversant d’emblée le futur gouvernement de Michel Barnier. “J’ai simplement le souhait que le Rassemblement national ne participe pas, contrairement à la gauche, au désordre institutionnel et au chaos démocratique”, a indiqué samedi soir sur TF1 le patron du RN, Jordan Bardella.
Le nouveau Premier ministre, “je le jugerai sur pièces, ce qui ne sous-entend pas qu’il n’y aura pas de censure durant son action”, a-t-il. “Si, en revanche, il est le nouveau prête-nom du macronisme et qu’il poursuit la politique qui a été conduite par Emmanuel Macron et qui a été très sévèrement sanctionnée dans les urnes en juillet dernier, alors ce gouvernement tombera”, a-t-il menacé.
La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, a elle aussi affirmé que son “souhait n’est pas de susciter un blocage”, dans un entretien à La Tribune Dimanche. Elle a notamment pointé le fait que “Michel Barnier semble avoir, sur l’immigration, le même constat que le nôtre”, rappelant les positions du nouveau Premier ministre lorsqu’il avait pris part à la primaire de son parti Les Républicains en 2021. “Il a au moins conscience que l’immigration est un problème majeur”, s’est-elle félicitée. “Maintenant, nous attendons de lui des actes”, a-t-elle exhorté auprès de l’hebdomadaire.
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Le Premier ministre poursuit ses consultations à Matignon
Michel Barnier continue de rencontrer les différentes forces politiques et leurs représentants. Samedi, il a échangé avec Elisabeth Borne avant de déjeuner à l’Assemblée avec Yaël Braun-Pivet. Ce dimanche 8 septembre, il reçoit les représentants d’Horizons, dont un autre ex-Premier ministre, Edouard Philippe.
Michel Barnier promet une “culture du compromis dynamique”
Une seule mission : rassurer. Le nouveau Premier ministre a accordé une interview à la Tribune Dimanchedans laquelle il promet de promouvoir une “culture du compromis dynamique, où chacun garde son identité”. Même son de cloche au Journal du dimanche (JDD), contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré. ” C’est le moment où tous ceux qui veulent que la France marche doivent se retrousser les manches. J’écouterai tout le monde”, a-t-il fait savoir. Dans l’hebdomadaire ultra-conservateur, Michel Barnier entend incarner “un espoir pour la France […] relever la ligne d’horizon, individuelle pour chacun, collective pour la France. Quand on relève la ligne d’horizon, on ne supprime pas nécessairement tous les problèmes mais on s’élève, on les met en perspective et en ordre”.
Jérôme Fournel, pilier de Bercy, nommé directeur de cabinet de Michel Barnier
Michel Barnier a décidé, et “c’est sa décision” insiste son entourage, de nommer comme directeur de cabinet Jérôme Fournel, actuel directeur de cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie démissionnaire. Jérôme Fournel devrait s’atteler à “deux priorités” : le projet de budget pour 2025 qui doit être présenté à l’Assemblée nationale le 1er octobre, et la négociation avec Bruxelles, alors que la France est placée en procédure de déficit excessif.
Il sera secondé par deux adjoints, l’un chargé de l’économie et de la “politique de l’offre”, et l’autre du social et des services publics. Le préfet délégué interministériel aux Jeux olympiques, Michel Cadot, un temps cité pour la direction de cabinet, intégrera aussi le cabinet. Il sera chargé des questions régaliennes.
Les Français majoritairement satisfaits de la nomination de Michel Barnier, selon un sondage
Les Français sont majoritairement satisfaits de la nomination de Michel Barnier à Matignon, mais ne lui pronostiquent qu’une faible durée de vie à ce poste, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche. D’après cette étude, 52 % des personnes interrogées se disent satisfaites de la désignation de l’ex-commissaire européen comme chef du gouvernement, après quasiment deux mois d’attente à la suite des élections législatives anticipées. Un résultat similaire à celui de son prédécesseur, Gabriel Attal, lorsqu’il est entré en fonction (53 %), et supérieur à celui d’Élisabeth Borne (47 %).
Le nouveau Premier ministre, issu de la droite, est d’abord vu comme compétent (62 % des sondés), ouvert au dialogue (61 %) et sympathique (60 %). Il obtient ses meilleurs scores sur ces traits d’image auprès des sympathisants du camp macroniste, ou LR. Mais dans une Assemblée nationale fragmentée comme jamais, 74 % des personnes interrogées pensent qu’il sera rapidement renversé par une motion de censure.
Mobilisations contre le “coup de force” de Macron : 110 000 manifestants en France
Près de 110 000 personnes ont manifesté samedi en France, dont 26 000 à Paris, à l’appel notamment de La France Insoumise pour dénoncer le “coup de force de Macron”, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Quelque 150 mobilisations étaient prévues dans toute la France, selon les organisateurs, qui ont revendiqué 300 000 manifestants en France et 160 000 à Paris.
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