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Russie : les grandes manœuvres navales de l’armée de Poutine avec la Chine


90 000 hommes, 400 navires, 120 avions et hélicoptères… Vladimir Poutine l’assure : l’édition 2024 de ses exercices “Ocean” – du nom des grandes manœuvres navales de l’URSS dans les années 70 et 80 et réhabilitées par le leader du Kremlin cette année – sera l’une des plus importantes de ce type depuis “trois décennies”.

Organisé jusqu’au 16 septembre dans les océans Pacifique et Atlantique, ainsi que dans les mers Méditerranée, Caspienne et Baltique, “Océan-2024” doit permettre de tester la “préparation” des troupes ou encore “d’utiliser des armes de haute précision”, a insisté le ministère russe de la Défense. Mais un autre objectif a été défini : celui d’étendre la “coopération avec les marines de pays partenaires”. Et voilà que pour une partie de ces exercices, la flotte du Kremlin sera accompagnée de son grand allié : la Chine de Xi Jinping.

Des tensions Chine – Japon

Dès ce mardi, des navires de guerre russes et chinois ont ainsi débuté des manœuvres militaires jointes dans le nord de la mer du Japon, officiellement pour se concentrer sur la “défense des routes maritimes et des zones d’activité économique maritime”, a expliqué le ministère russe de la Défense sur Telegram. Les bateaux se trouvent actuellement dans le golfe de Pierre-le-Grand, près de Vladivostok dans l’Extrême-Orient russe, selon Moscou, qui a également indiqué que quatre navires de guerre et un navire de ravitaillement chinois étaient également sur place.

Ce lundi déjà, la Chine avait également annoncé la tenue d’exercices navals et aériens conjoints avec la Russie ce mois-ci autour de la mer du Japon et de la mer d’Okhotsk. Le ministère japonais de la Défense avait affirmé avoir repéré le week-end dernier en mer du Japon cinq vaisseaux de la marine chinoise qui se dirigeaient vers la Russie. Ils avaient “navigué vers le nord-est à travers le détroit de Tsushima en direction de la mer du Japon” samedi et dimanche, selon Tokyo. Ce détroit, situé entre la Corée du Sud et le Japon, relie la mer de Chine méridionale et la mer du Japon, et ne se trouve pas dans les eaux territoriales japonaises.

Néanmoins, les tensions maritimes plus directes entre la Chine et le Japon ne font que se renforcer ces derniers mois. Tokyo avait notamment condamné l’incursion fin août dans ses eaux territoriales d’un vaisseau de la marine chinoise, au large d’îles méridionales, seulement quelques jours après avoir dénoncé un bref vol d’un avion chinois dans son espace aérien.

En juin également, le Japon avait protesté auprès de Pékin après l’incursion de quatre navires chinois apparemment armés près d’îles disputées et inhabitées en mer de Chine orientale. Appelées îles Senkaku au Japon et Diaoyu en Chine, elles sont administrées par le Japon, mais des navires des garde-côtes chinois s’aventurent fréquemment à proximité, provoquant des tensions diplomatiques.

Un partenariat toujours plus fort entre Pékin et Moscou

Ces nouveaux exercices militaires témoignent plus de la volonté de la Chine et de la Russie d’intensifier leur coopération militaire et économique, toutes deux s’insurgeant contre “l’hégémonie occidentale”, en particulier ce qu’elles considèrent comme la domination américaine sur les affaires mondiales. Un accord de bon procédé : d’un côté, la Chine accorde son assistance et du poids à la Russie pour gagner en influence dans le Pacifique, mais aussi un soutien assez clair dans son conflit face à l’Ukraine – que Pékin n’a jamais officiellement condamné. De l’autre, Moscou soutient les revendications territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale, ou encore sur le sujet de Taïwan, qualifiant notamment l’île de partie “inaliénable” de la Chine en 2023.

Dans son discours d’ouverture des exercices “Ocean-2024”, Vladimir Poutine s’en est d’ailleurs vivement pris aux pays occidentaux et ses alliés. “Les Etats-Unis et ses (pays) satellites accroissent leur présence militaire près des frontières occidentales de la Russie, dans l’Arctique et dans la région Asie-Pacifique”, a fustigé le président russe, dénonçant les “actions agressives” de Washington qui pourraient déstabiliser “l’équilibre des forces dans la région Asie-Pacifique”. “La Russie doit être prête à tout développement de la situation”, a insisté Vladimir Poutine. Une façon de confirmer que le Kremlin voit déjà bien plus loin que le conflit en Ukraine.




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