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Des missiles à longue portée pour l’Ukraine ? La pression s’accentue sur les Occidentaux


Permettre à l’Ukraine de frapper les bases arrière russes, sans pour autant risquer une escalade du conflit. C’est le dilemme qui se pose à Washington, alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, doit se rendre ce mercredi 11 septembre en Ukraine aux côtés de son homologue britannique, pour échanger sur un potentiel allègement des règles concernant l’utilisation d’armes à longue portée. L’Express fait le point sur ces missiles qui pourraient faire basculer le conflit.

Que sont les armes à longue portée ?

Volodymyr Zelensky en réclame depuis longtemps. Les missiles à longue portée sont indispensables à l’Ukraine pour frapper dans la profondeur son ennemi russe. Après les ATACMS américains, les Storm Shadow britannique ou les Scalp français, les États-Unis pourraient officialiser prochainement, d’après Reuters, la livraison d’un nouveau type de missile, les JASSM.

Avec une portée de 370 à 800 kilomètres selon les modèles, ces missiles, fabriqués par Lockheed Martin, sont dotés d’une charge explosive de 450 kg. Contrairement aux modèles précédents, les JASSM ne sont toutefois pas conçus pour pénétrer des bunkers renforcés, mais plutôt pour déjouer la surveillance des radars, notamment en volant à très basse altitude. Ces engins peuvent aussi emprunter des itinéraires alternatifs pour éviter les défenses aériennes, et être dirigés par des capteurs à imagerie infrarouge vers un point d’impact, avec une marge d’environ trois mètres.

Où en sont les négociations ?

Partis tôt mercredi matin de la ville frontalière polonaise de Przemysl, Antony Blinken et le ministre des affaires étrangères britannique, David Lammy, devraient rencontrer à Kiev le président ukrainien Volodymyr Zelensky, afin de réfléchir notamment à un allègement des restrictions concernant la livraison de missiles à longue portée. “Nous n’excluons pas de le faire, mais si nous le faisons, nous voulons être sûrs que c’est fait de manière à faire progresser les objectifs que les Ukrainiens essaient d’atteindre”, a déclaré Blinken sur Sky News.

La reprise des discussions sur les armes à longue portée fait suite à la détection par Washington de livraisons par l’Iran de missiles à courte portée à la Russie, qui pourrait les utiliser pour frapper l’Ukraine dans les semaines à venir. Ces livraisons laissent craindre que Moscou soit alors libre d’utiliser ces missiles à longue portée contre des zones jusqu’ici relativement épargnées d’Ukraine occidentale. A la suite de ces livraisons, les Occidentaux ont annoncé de nouvelles sanctions à l’encontre de Téhéran.

Lundi 9 septembre, le ministre de la Défense néerlandais, Ruben Brekelmans, a de son côté donné son feu vert pour l’utilisation d’armes néerlandaises sur le territoire russe, “pour se défendre conformément au droit international”. Concernant les attaques de longue portée sur le sol russe, ce dernier a encouragé les autres pays à “lever leurs restrictions”, estimant que l’Ukraine a toujours respecté le droit international en visant seulement des cibles militaires.

Comment la Russie a-t-elle réagi ?

Le Kremlin a affirmé mercredi que la réponse de la Russie serait “appropriée” si l’Ukraine était autorisée par ses partenaires occidentaux à utiliser des armes à longue portée contre son territoire. “Chaque décision de ce type prise par l’Occident (…) est la preuve supplémentaire du caractère justifié, nécessaire et sans alternative de l’opération spéciale” en Ukraine, a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

En juin dernier, le président russe jouait déjà la carte de la menace, en promettant de livrer des armes à des pays tiers susceptibles de frapper les intérêts occidentaux, en cas d’utilisation de missiles à longue portée fournis par les Occidentaux. “Si quelqu’un considère possible de fournir de telles armes dans la zone de combats pour frapper notre territoire […], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de fournir nos armes du même type dans des régions du monde où seront frappées les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ?”, avait-il notamment lancé, lors d’une interview avec une quinzaine d’agences de presse, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg.

Ce sujet divise également les alliés de Kiev, plusieurs étant réticents à permettre à l’Ukraine de bombarder au-delà de la frontière, de peur que cela ne les rapproche d’un conflit direct avec Moscou. Certains pays de l’Otan, comme l’Italie, restent ainsi opposés à l’utilisation de leurs armes en territoire russe, notamment des missiles longue portée de haute précision.




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