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EN DIRECT. Pour de Villepin, Barnier va devoir aller “chercher sa légitimité avec les mains”


La tournée continue. Ce jeudi 12 septembre, le Premier ministre Michel Barnier se rend en Savoie, puis à Annecy (Haute-Savoie), où députés et sénateurs LR se retrouveront pour leur rentrée parlementaire. La veille au soir, ces derniers se sont dits prêts à intégrer le gouvernement à condition qu’il y ait des “garanties” pour mener une “vraie politique de droite”. Dans son intervention devant son groupe qui compte 47 députés, Laurent Wauquiez s’est en effet déclaré préoccupé par “la reconduite de ministres sortants qui ne donneraient pas l’image du changement”.

Les infos à retenir

⇒ Pour Dominique de Villepin, le Premier ministre est “sous la menace de ses propres ministres”

⇒ LR est prêt pour gouverner à condition de “garanties”

⇒ Il faut “toujours prendre en compte” le “suffrage” des Français, dit Macron

Pour de Villepin, Barnier va devoir aller “chercher sa légitimité avec les mains”

Michel Barnier va devoir “aller chercher sa légitimité avec les mains, la construire” : c’est le constat fait ce jeudi par l’ex-locataire de Matignon Dominique de Villepin. Sur France Inter, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a noté les atouts de “savoir-faire, de négociateur et d’expérience” de Michel Barnier, mais a souligné que sa légitimité n’était “pas donnée, ni par le Président de la République, ni par le Parlement”. Et d’observer : le “Premier ministre est sous la menace du parlement, des groupes parlementaires, des partis politiques et il est sous la menace de ses propres ministres”, puisque “ses ministres pourront lui dire tous les jours ‘si vous faites ça, je m’en vais'”.

Une hausse des impôts, “ligne rouge” pour le RN

Invité sur France 2 ce jeudi matin, le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a affirmé que son groupe voterait une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier en cas d’augmentation des impôts : “Il est hors de question que l’on augmente les impôts. Je pense que ça a déjà été compris par Michel Barnier”, a-t-il déclaré. “On est habitué à être trahi par les Républicains sur les impôts, j’espère qu’ils respecteront pour une fois leurs promesses”, a ajouté l’élu d’extrême droite, alors que le groupe RN, avec ses 142 députés, s’apprête à jouer le rôle d’arbitre à l’Assemblée nationale.

LR prêt pour gouverner, Barnier les visite

Les parlementaires Les Républicains ont donné leur feu vert mercredi soir à une participation au futur gouvernement de Michel Barnier “pour une vraie politique de droite”, avant une rencontre ce jeudi avec le Premier ministre, qui a promis une nouvelle équipe pour “la semaine prochaine”.

“Nous sommes prêts à participer à un gouvernement, mais en étant attentifs sur les garanties pour une vraie politique de droite sur les sujets que nous jugeons fondamentaux”, a selon un participant déclaré Laurent Wauquiez, à l’occasion d’une réunion des députés LR mercredi à Aix-les-Bains (Savoie). A Annecy (Haute-Savoie), les sénateurs ont également soutenu le choix de rejoindre l’exécutif de Michel Barnier, selon une autre source.

Dans son intervention devant ses députés, Laurent Wauquiez s’est déclaré préoccupé par “la reconduite de ministres sortants qui ne donneraient pas l’image du changement”, exigeant que Michel Barnier “ne soit pas otage de la politique d’hier”. Il n’a pas caché non plus son opposition à la possibilité d’introduire la “proportionnelle qui menace la stabilité de nos institutions”, et attend des précisions de la part de Michel Barnier sur “l’orientation sur l’immigration, la trajectoire budgétaire, le péril de l’augmentation d’impôts et la valorisation du travail”.

La droite n’a pas participé à un gouvernement depuis 12 ans, victime de déroutes électorales successives qui l’ont quasiment menacé de disparition. Issu de la même famille politique, Michel Barnier, ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, ira voir les siens jeudi à 16h30 à Annecy. Il en profitera pour visiter auparavant la Savoie voisine, son département d’élection, qu’il a présidé pendant 17 ans.

Il faut “toujours prendre en compte” le suffrage des Français, estime Macron devant le Conseil d’Etat

“Le peuple aujourd’hui souverain s’exprime par le suffrage qu’il faut toujours prendre en compte parce que c’est le fait premier en toute démocratie”, a déclaré Emmanuel Macron ce mercredi, lors de la cérémonie de rentrée du Conseil d’Etat. Le chef de l’Etat a rappelé combien “nos démocraties occidentales ont été profondément touchées, parfois déstabilisées par des transitions et des chocs” – climatique, énergétique, géopolitique – et les citoyens frappés par le “sentiment de perdre le contrôle de leur vie”, plaidant alors pour une “culture renforcée de l’efficacité de l’action publique”.

Le vice-président du Conseil d’Etat, Didier-Roland Tabuteau, a de son côté appelé à ne pas demander aux juges de se “substituer aux pouvoirs publics pour définir une politique publique”, une tentation de plus en plus grande des acteurs politiques en l’absence de majorité à l’Assemblée. “Le juge n’est là ni pour plaire ni pour déplaire […] Son indépendance est le fondement de son office […] Elle est l’ultime rempart pour la protection des droits de chacun”, a-t-il martelé.





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